Breaking Dawn
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The Cold Beauty [Suzy]

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Kennedy Milbrooks
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MessageSujet: The Cold Beauty [Suzy] The Cold Beauty [Suzy] I_icon_minitimeLun 31 Mai - 0:11

The Cold Beauty [Suzy] Fcmcee The Cold Beauty [Suzy] Danielledaniellepanabak


Suzanne Cummings & Kennedy Milbrooks


Un léger vent soufflait, apportant de minuscules flocons de neige avec lui. L'hiver avait prévu de durer, et les quelques rares habitants d'Hanover qui osaient mettre le nez dehors étaient tous chaudement vêtus, et ne s'attardaient pas dans le froid glacial. Il était déjà midi, mais il faisait sombre, de lourds nuages dissimulaient complètement le soleil, et si sa montre ne lui avait pas certifié l'heure, Kennedy aurait pu croire qu'il était déjà tard. Confortablement installée au Starbucks du Centre Commercial d'Hanover, elle avait apporté son ordinateur portable qui trônait ouvert devant elle, et quelques livres d'histoire étaient ouverts à coté. Sur ses genoux, elle avait un cahier couvert d'une écriture fine et serrée, et près de son ordinateur, un lait chaud au miel. La jeune fille n'aimait pas le café, qui la rendait bien trop nerveuse, et même si la boisson qu'elle avait choisie aurait pu paraître un peu trop enfantine pour une lycéenne, cela lui rappelait sa mère. Aujourd'hui, toute sa petite famille était partie chez les grands parents maternels de Kennedy, mais celle-ci n'avait pu se joindre à cette petite sortie familiale. Elle avait un devoir à rendre deux jours plus tard, et elle avait déjà pris beaucoup de retard. Alors elle avait investi le Starbucks, mobilisant une table pour deux à elle seule avec ses affaires, afin de terminer son devoir à temps. Il n'y avait pas Internet chez elle, mais ici oui, alors elle en profitait.
Elle jeta un coup d'oeil par la fenêtre du Starbucks, et sourit en voyant les courageux sortis affronter le froid hivernal s'engouffrer dans le Centre Commercial avec un soulagement évident, ôtant leur écharpe et leur bonnet. Pour sa part, Kennedy était là depuis suffisamment longtemps pour s'être réchauffée, et elle s'était débarrassée de son lourd manteau qu'elle avait posé sur le dossier du fauteuil dans lequel elle était assise. Alors seulement vêtue d'un pull rouge et d'un jean, elle s'était littéralement roulée en boule, ramenant ses genoux sous elle, et elle tourna à nouveau son regard vers son ordinateur.

Elle n'aimait pas l'histoire. Elle n'était pas mauvaise dans cette matière, mais elle était obligée de travailler plus que dans les autres matières pour arriver à un niveau acceptable, de plus, elle trouvait cette matière barbante à souhait. Elle n'aimait pas se tourner vers le passé. De plus, ce devoir était sensé se faire à plusieurs, mais comme toujours, Kennedy s'était retrouvée seule pour le faire, personne n'ayant voulu faire équipe avec elle. Avec un soupir, elle fit défiler un texte sur son ordinateur, et ouvrit plusieurs pages, toutes traitant du même sujet : l'histoire du Mexique.
Elle considéra la page Internet d'un air morne, une moue sur les lèvres, et ne put s'empêcher de tourner à nouveau la tête vers l'extérieur du café. Alors elle écarquilla les yeux, et resta stupéfaite.

Une jeune femme s'avançait dans la galerie, déambulant au hasard. Une jeune femme d'une grande beauté. Sa chevelure blonde cascadait sur ses épaules en boucles sauvages, et rebondissait à chacun de ses pas. Sa peau était très pâle, presque transparente. Kennedy ne voyait pas tous les détails de son visage, notamment ses yeux, mais elle ne pouvait que se rendre compte de l'extrême beauté de la blonde, qui attirait tous les regards sur elle et faisait se retourner beaucoup d'hommes sur son passage. Kennedy elle-même en fut éblouie, et ne put détourner son regard de la jeune femme. Pourtant, elle sentit son coeur qui se mit à battre à tout rompre, et ce n'était pas du tout sous le coup de l'émotion. Elle déglutit et sentit ses cheveux se hérisser sur sa nuque. Cette magnifique inconnue lui faisait peur, et l'attirait en même temps. Si belle, et pourtant, sa beauté semblait proche de celle d'une fleur empoisonnée. De loin, il était évident qu'elle n'était pas comme les autres, mais Kennedy fut totalement incapable de savoir en quoi, si ce n'est à cause de son extrême beauté, de sa démarche féline et assurée, de son corps qui semblait parfait même sous les vêtements.. Elle semblait irréelle, mais néanmoins parfaite en tout points.

Alors qu'elle contemplait avec une avidité mêlée d'un certain effroi la jeune femme, une voix la tira de sa torpeur, et elle sursauta violemment. Sans qu'elle s'en rende compte, deux filles s'étaient approchés, deux filles de sa classe, qui la jaugeaient maintenant d'un regard méprisant.

" Tu fais le devoir d'histoire. " constata l'une d'elles en tournant l'ordinateur vers elle.

Kennedy se tendit aussitôt, et du coin de l'oeil, comprit qu'elle était la seule cliente, avec les deux filles, et le serveur s'était apparemment absenté dans la réserve, la laissant à la merci de ces deux filles. Résignée à passer un mauvais quart d'heure, elle acquiesça.

" Ça tombe bien, je ne l'ai pas fait. "

Et d'un geste vif la seconde demoiselle se saisit du cahier sur lequel Kennedy avait commencé le brouillon de son devoir. Kennedy s'y attendait, et tendit le bras au même moment, agrippant son cahier et le tirant vers elle, l'arrachant de la main de la pseudo voleuse. Se faisant, elle fit tomber son gobelet de lait chaud, manquant de peu d'éclabousser son ordinateur, et tirant des cris des deux filles qui elles, se retrouvèrent copieusement arrosées.

" Pardon.. " marmonna Kennedy.

" Idiote!" glapit l'une des filles en lui reprenant le cahier. " Vraiment, tu.. "

Le silence se fit, et Kennedy se retourna brusquement. L'ambiance était devenue électrique et elle comprit pourquoi : la magnifique blonde venait d'entrer dans le café..
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Suzanne Cummings
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MessageSujet: Re: The Cold Beauty [Suzy] The Cold Beauty [Suzy] I_icon_minitimeMar 1 Juin - 21:22

Suzanne avait passé sa nuit à potasser des livres et à faire des recherches pour Dartmouth. Elle avait une composition sur la biochimiste « Johanna Budwig » à rendre dans la semaine et elle voulait s'en débarrasser rapidement. Même si elle avait le temps, elle préférait le faire maintenant. Lorsqu'elle était humaine, elle l'aurait fait rapidement par principe. Mais aujourd'hui, elle le faisait plus parce qu'elle s'ennuyait. Dès qu'un professeur avait la bonne idée de donner un devoir, elle s'empressait de le dévorer avant d'en redemander un autre. Si elle avait pu, elle aurait même fait les devoirs de tout l'amphithéâtre... Mais cela n'aurait pas été crédible. Son stage à Pharmaceutics étant terminé, elle se retrouvait seule avec sa solitude, à errer comme une âme en peine dans les rues désertes d'Hanover où seulement quelques rares courageux traînaient. Après avoir passé une nuit entière et une matinée à étudier, elle décida de prendre l'air. Elle avait envie de voir un peu de monde et le meilleur endroit pour cela restait bien évidemment le Centre Commercial.

Emmitouflée dans un manteau noir, serré par une ceinture en satin à la taille, elle franchit le seuil de sa porte, frappée par le vent. Elle ne pouvait pas faire un tel chemin à pieds, de peur de paraître étrange – les gens auraient eu des doutes sur elle – et se décida pour sa belle Viper. Suzanne désirant être un exemple même de discrétion, elle n'avait pas l'habitude de prendre sa voiture. Très tape-à-l'œil, l'engin était à son image. Toutefois, attirer les regards par sa beauté la gênait déjà assez, elle n'avait pas besoin de cela en plus. Pourtant, elle ne pouvait pas se résoudre à la vendre et l'échanger contre la voiture de tout un chacun. Elle aimait ses sièges en cuir, le bruit de son puissant moteur... Mais les laissait dans son garage les trois quarts du temps.

Grimpant à bord du véhicule, elle embraya et démarra en trombe. Elle avait besoin de réfléchir à l'extérieur et de se détendre. Aller faire les magasins ou simplement se rendre dans un lieu public lui ferait le plus de bien. Et, bien qu'un conducteur normal se serait rendu là-bas en quinze minutes, elle se retrouva sur le parking en deux. Alors qu'elle descendait de son automobile, elle sentit le regard insistant des passants. C'était presque lassant à la longue. Et elle se sentait aussi belle que Pamela Anderson : autrement dit hideuse, à cause de sa beauté aussi synthétique que celle d'une fille retouchée de partout. Sa voix, son physique... Tout était inutile et vouée à attirer sa nourriture. Elle détestait tout cela, haïssait sa condition du plus profond de son être. Elle ne sentait ni le froid qui fouettait ses joues incolores ni le vent qui poussait sa chevelure étincelante dans tous les sens. A vrai dire, elle ne sentait plus rien. Un petit frisson parcourut son échine lorsqu'elle pénétra dans le centre commercial. Il faisait si chaud ici. Elle-même ne sentait pas grand chose, mais elle imaginait. Elle pensait à ce qu'un humain normal pouvait ressentir. C'est pour cette raison qu'en passant devant le Starbucks, elle eût une folle envie de goûter la nourriture humaine. Évidemment, elle avait l'impression de dévorer quelque chose d'infecte, sans goût. Mais elle voulait essayer, encore une fois. Et un bon beignet la tentait. De plus, elle était si désespérée que même si c'était faux, elle voulait se convaincre qu'il serait bon.

Tandis qu'elle rentrait dans le café, elle retira son manteau pour laisser sa tenue à la vue de tous. Une robe grise en polyester ajustée, avec le même genre de ceinture satinée, sur un chemisier en satin noir. Elle dégageait une élégance inégalable et effaçait tous ceux qui se trouvaient sur son chemin, à son grand désarroi. Son petit chapeau noir vissé sur la tête lui donnait un air raffiné à la Audrey Hepburn et son collant noir translucide cachait légèrement sa peau trop pâle. Dans un sens, on ne voyait qu'elle, même si elle se cachait du mieux qu'elle pouvait derrière des vêtements fantastiques. Elle aurait voulu passer pour une fille normale, mais ça lui était impossible.

Son regard fut attiré vers une fille banale, châtain-rousse, qui venait de renverser son gobelet sur des condisciples à l'allure de pestes. Suzanne ne donnait pas l'impression de les avoir remarquées mais elle les observait avec attention : elles bougeaient si lentement. La jeune fille se fondait en excuses alors que ses camarades étaient sur le point de la menacer. Le café étant désert, le serveur étant absent, Suzanne estima qu'elle avait le temps de se mêler à la conversation. Elle voulait jouer la sociale aujourd'hui, et était bien décidée à prendre la défense de cette pauvre fille.

« Il y a un problème, mesdemoiselles ? » s'enquit-elle de son somptueux médium velouté.

Elle détestait tellement cette voix stupide de présentatrice télé. Mais elle n'avait pas le choix, c'était la sienne depuis des siècles. Les deux jeunes tyrans la toisèrent un moment, à la fois envieuses et fascinées. Elle voyait dans leurs yeux la jalousie. Et c'était un bien vilain défaut... Le serveur revint, et elles s'en allèrent, vexées et humiliées qu'une fille plutôt Fashionista prenne la défense d'une lycéenne qui, visiblement, était plus simple, moins extravagante. Pourtant, il y avait de nombreuses qualités chez cette fille. Elle était plutôt jolie pour une humaine, et semblait studieuse, intelligente. Son livre et son ordinateur en témoignaient. En fait, elle ressemblait à Suzanne. Isolée et appliquée.

La belle blonde posa sa veste sur la chaise libre et s'assit. Elle n'avait pas besoin de prendre une position confortable – faire le piquet sur une main aurait été tout aussi commode – mais elle se souciait de l'image qu'elle renvoyait. Elle ne voulait pas se faire démasquer, pas aujourd'hui. Ses yeux roulèrent sur la table, à la recherche d'un sujet de conversation. Cela ne dura qu'une ou deux secondes pour Kennedy, mais cela s'éternisa une bonne minute pour Sue.

« C'est ça d'être une bonne élève... » plaisanta Suzanne, de sa voix aussi dorée que ses cheveux.

Elle en savait quelque chose. Elle était la meilleure étudiante de sa classe et aurait été la cible de moqueries si elle n'avait pas eu une plastique parfaite. Comme quoi le monde était régis par l'apparence, en fin de compte... Suzanne observait la jeune lycéenne avec des yeux curieux. Elle avait pensé à mettre des lentilles et ses yeux abordaient une couleur marron orangée, plutôt inhabituelle mais plus commune que des pupilles rouges écarlates. L'adolescente montrait quelques signes de peur et paraissait hypnotisée par la vampire. Pourtant, elle n'avait rien à craindre, Suzanne avait chassé la veille. Les iris orangées-noisettes de la vénus blonde potassèrent les ouvrages sur la table et son regard fut attiré par un mot : « Mexique ». Elle se paralysa et ne bougea pas pendant plusieurs minutes humaines. Elle venait de voir le mot le plus douloureux de sa vie, et les larmes auraient coulées si elle n'avait pas été de pierre.

« Mexico... » prononça-t-elle avec un accent parfait, teinté de mélancolie et de souffrance.

On voyait à son visage que le Mexique était une partie de sa vie, de son histoire. Mais la petite Kennedy ne pouvait pas comprendre pourquoi ni comment. Elle ne pouvait pas justifier sa mine par « une guerre entre vampire ». Et en s'asseyant à cette table, elle s'était en quelque sorte engagée à l'aider. En réalité, elle regrettait un peu de l'avoir abordée. Cette fille était peut-être la plus charmante du monde, il n'en restait pas moins qu'elle touchait à un point sensible. Celui du deuil et de la mort.
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Kennedy Milbrooks
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MessageSujet: Re: The Cold Beauty [Suzy] The Cold Beauty [Suzy] I_icon_minitimeMer 2 Juin - 3:44

Les choses prirent une tournure très étrange. Alors que Kennedy se résignait à se faire malmener, une fois de plus, comme presque chaque jours depuis des années, l'ambiance devint soudain très differentes. Et cela à cause d'une seule personne : la belle blonde venait de pousser la porte du café, et même alors qu'elle n'avait pas posé le regard sur elle, les deux petites pestes avaient tout d'un coup totalement oublié Kennedy. Celle-ci ne parvenait pas non plus à détacher son regard de la jeune femme blonde, mais il était évident dans l'attitude des deux jeunes filles qui se tenaient près d'elle, qu'elles avaient trouvés une nouvelle personne à haïr. Il faut dire que cette jeune femme à l'allure si.. mystérieuse, avait de quoi faire des envieuses. Tout d'un coup, elle se tourna vers le petit groupe, comme si dès le départ elle avait pris conscience de leur présence, mais n'avait décidé qu'à l'instant de s'intéresser à elles. Elle s'approcha, d'une démarche souple et élégante, et planta son regard dans les deux filles qui, un instant plus tôt, paraissaient très jolies à Kennedy, mais qui, à coté de la blonde, semblaient laides, insignifiantes et gamines.
Kennedy ouvrit alors de grands yeux, car la blonde, qui ne prononça que quelques mots, renversa soudainement la situation, et Kennedy fut incapable d'expliquer comment. En demandant s'il y avait un problème, c'est comme si elle faisait savoir qu'elle connaissait Kennedy -ce qui était loin, très loin d'être le cas-, mais également que, si problème il y avait, elle se chargerait de le résoudre, à sa manière, et ce serait une manière très déplaisante pour les deux pestes. L'air sembla se charger d'électricité, mais peut-être Kennedy se trompait-elle. Ce qui était sûr, c'est que les deux jeunes filles ne se firent pas prier pour quitter les lieux, sans se retourner, prévoyant sûrement de faire payer plus tard ce qui venait de se passer à Kennedy, mais également redoutant cette personne plus âgée.

Alors que Kennedy dévisageait sans s'en rendre compte, et d'une manière plutôt impolie, la blonde, celle-ci s'installa alors sur la chaise en face de la sienne, comme le ferait une vieille amie. Abasourdie par la tournure des évènements, Kennedy en resta muette. Mais pas la jolie blonde, qui plaisanta, en sous entendant qu'être une bonne élève attirait souvent les foudres des autres. Kennedy resta silencieuse, se souvenant juste de fermer la bouche afin de ne pas paraître stupide. Ce qu'elle fit, elle trouva cela stupide au moment où elle choisit de le faire, mais elle n'y pouvait rien, c'était plus fort qu'elle, et elle détailla la jeune femme, non pas comme le ferait n'importe qui d'autre, mais comme elle le faisait, elle, lorsqu'elle voulait comprendre quelqu'un. Elle prit son temps. Dabord les cheveux blonds et brillants de la jeune femme, souples, qui retombaient parfaitement et encadraient son visage comme si elle sortait tout juste de chez le coiffeur. C'était peut-être le cas. Ensuite, ce fameux visage, qui semblait n'avoir aucun défauts visibles aux yeux de Kennedy. La jeune fille n'y connaissait pas grand chose en fond de teint et en soin du visage, mais elle doutait qu'il existe une crème capable de rendre une peau aussi belle, aussi lisse, aussi parfaite. Pourtant, elle avait en face d'elle une jeune femme qui visiblement était venue au monde avec un teint parfait, tout comme son nez, droit, et sa bouche, bien dessinée, et ses oreilles, et son menton, et..
Kennedy baissa rapidement le regard, délaissant un moment le visage de la jeune femme pour s'attarder sur ses vêtements. Simples, mais redoutablement élégants. Un ensemble de couleurs très discrètes, et sombres. Elle voulait de toute évidence passer inaperçue, ce qui était impossible, avec un physique pareil. Là encore, elle avait l'air parfaite, son corps était impeccablement proportionné. Et pourtant, elle le cachait, comme si elle en avait honte. Kennedy sut qu'elle avait vu juste : la jeune femme se cachait. Timidité maladive? Peut-être. Difficile à savoir. Comment peut-on être timide lorsqu'on est aussi belle?

Un son franchit alors les lèvres de la jeune femme, et Kennedy leva les yeux, et en voyant que le regard de la blonde était fixé sur l'écran de son ordinateur, elle hocha la tête.

" Oui, je travaille sur l'histoire.. du Mexique.. " dit-elle avant de s'interrompre, persuadée que cela n'avait rien de passionnant, et reprit son observation.

Il lui sembla alors que quelque chose avait changé dans le visage de l'inconnu. Était-ce parce que, en prononçant ces quelques mots, elle avait brisé la magie de l'instant, elle avait dissipé le charme de la jeune blonde, lui redonnant un aspect humain et banal? Non, elle avait gardé cette beauté irréelle. Ce qui avait changé, Kennedy ne parvint pas à mettre le doigt dessus, mais la peur qu'elle avait éprouvé face à cette beauté disparut peu à peu. La jeune femme semblait plongée dans ses pensées, de terribles pensées, et Kennedy en profita, et plongea son regard dans celui, perdu, de la blonde. La couleur de ses pupilles étaient assez étrange, une mélange de marron et d'orange que Kennedy n'avait encore jamais vu. Ce devait être des lentilles de contact, mais c'était vraiment une teinte inhabituelle. Mais ce qui traversait le regard de la blonde, c'était une foule de pensées négatives. Des souvenirs. De vilains souvenirs. Kennedy se décida alors à briser le silence à nouveau.

" Je m'appelle Kennedy. Je vous remercie pour toute à l'heure. Ces filles sont en cours avec moi, elles aiment bien me torturer à leur manière. Sans vous, elles auraient prouvés à nouveau que les adolescentes sont ce qu'il y a de plus cruels, juste après les dictateurs. " lança-t-elle avec un sourire de remerciement sincère, car elle le pensait : sans la jeune femme, elle en aurait bavé, et même si elle s'y était habituée, elle était contente d'être finalement en paix.

Plissant légèrement les yeux, elle se fixa volontairement sur le visage de la jeune femme, attentive au moindre signe qui expliquerait la réaction de celle-ci, mais son visage, curieusement, semblait celui d'une statue, et d'ailleurs, elle n'avait pas cligné des yeux depuis plusieurs minutes.

" Vous êtes professeur au lycée d'Hanover? " demanda-t-elle alors pour engager la conversation. " Je vais au lycée de la réserve Winnipesaukee. Vous enseignez quelle matière? " poursuivit-elle, persuadée d'avoir affaire à un prof et non pas à une simple étudiante.

Mais ce n'était pas la seule erreur qu'elle commettait. Comment aurait-elle pu savoir qu'en face d'elle, ce n'était pas une humaine qui s'était assise..?
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Suzanne Cummings
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MessageSujet: Re: The Cold Beauty [Suzy] The Cold Beauty [Suzy] I_icon_minitimeVen 18 Juin - 2:05

Ces derniers temps, Suzanne sortait de moins en moins de sa tanière et faisait peu parler d'elle. Elle était troublée plus que jamais, même si cela ne se ressentait nullement dans son travail – que ce soit au nightclub ou à l'université. Certains camarades se demandaient comment elle tenait, à un rythme de vie si rapide. Il est vrai que passer ses journées à étudier et ses nuits à travailler pouvait être épuisant mais Suzanne trouvait presque que ce n'était pas assez. Elle faisait régulièrement des heures supplémentaires, du point de vue scolaire comme du point de vue professionnel. Peu de gens la comprenaient, elle était un genre de « cas désespéré ». Beaucoup se disaient qu'une fille avec une plastique pareille et un job dans club branché avait une vie palpitante de rencontres et d'amusements à longueur de temps. Toutefois il n'en était rien. On se rendait vite compte qu'elle était du genre sérieux et minutieux. Bien que dotée d'un humour et d'une bonne humeur intarissable et vraiment agréable, Sue passait le plus clair de son temps à bosser. La raison était simple : elle n'avait que cela à faire. Elle n'avait pas un nombre faramineux d'amis vampires et se refusait clairement d'être trop proche des humains. Rigoler avec eux était bien de temps à autre mais elle ne pouvait pas prendre le risque de rester avec eux vingt quatre heures sur vingt quatre. Elle les fréquentait déjà au moins dix heures par jour, n'était-ce pas dès lors vraiment admirable ? Surtout pour une carnivore, dont le régime était trahi par ces pupilles étranges, recouvertes de lentilles, que l'adolescente fixait avec intrigue. Suzanne voyait clairement qu'elle était en face d'une petite curieuse, un peu fouineuse même, qui s'interrogeait sur cette étrange femme blonde, qui se montrait si familière avec elle. Mais, aussi perspicace que semblait cette adolescente, Sue savait qu'elle ne devinerait rien. Elles ne se reverraient peut-être jamais alors à quoi bon conserver cette ambiance de mystère qui régnait autour d'elle ?

Une odeur, particulièrement délicieuse, envahie les narines de Sue. Ce n'était pas celle du sang, mais celle d'un vampire inconnu. Son regard s'alarma. Ses yeux fouillèrent tous ce qu'ils pouvaient voir dans le centre commercial et aperçurent un sang-froid aux pupilles dorées. La carnivore se calma alors. Laissant son agitation de côté, elle se tut et regarda les manuels d'Histoire de la jeune fille. Le mot « Mexique » revenait sans cesse se glisser dans les titres des ouvrages, laissant supposer que la dissertation portait sur ce thème. Si elle avait du, Sue aurait pu disserter sur ce sujet pendant des jours et des jours entiers. Elle y avait passé un peu plus de cinquante ans et avait bâti les premières années de sa nouvelle vie là-bas. D'ailleurs, elle ne connut rien d'autre que le Mexique. Après avoir quitté la Colombie, elle s'y était rendue directement. Et après le Mexique, elle avait aperçu d'autres pays mais ne s'était réellement établie qu'à Hanover. Elle avait vu cette ville changer, se moderniser, s'accroître. Néanmoins, elle n'était sortie de l'ombre que quatre ans auparavant, se faisant habilement passer pour une gosse de riches. Elle n'allait pas au lycée, aussi les habitants pensèrent d'abord qu'elle avait les moyens de se payer un professeur particulier. Il fut d'ailleurs plaisant et utile de les conforter dans cette idée. Mais, à l'âge où elle aurait du y aller, avait nié vouloir entrer à Dartmouth. Jeune fille douée, au fort potentiel, on l'avait d'abord soupçonné d'être venue ici sans ses parents pour intégrer l'université. Seulement ce refus d'y aller avait rendu la situation insensée et bizarre. Sans compter que, pour gagner sa vie, elle travaillait pour des grandes firmes de cosmétique. Et elle avait alors officiellement dix-sept ans. Les rares humains qu'elle connaissait trouvaient la situation farfelue. Ils expliquaient son choix scolaire par une « crise d'adolescence », un genre de rébellion qui l'avait poussée à abandonner les raisons pour lesquelles elle vivait à Hanover. Mais peu importe ce qu'ils inventaient, Suzanne le savait : son histoire ne tenait pas vraiment debout. Elle fut même reconnaissante aux humains qu'elle rencontra et qui ne posèrent pas de questions sur elle. En réponse à l'évocation du Mexique, l'humaine expliqua qu'elle avait un devoir à rendre dessus. Suzanne eût un hoquet de stupeur : comment pouvait-on rédiger un texte sur un pays tel que celui-ci ? Elle ne cligna pas des yeux pendant un bout de temps et se souvint de le faire après une bonne minute.

« Je peux t'aider si tu veux. Je connais bien le Mexique de 1875, jusqu'à la fin de la crise et des maladies. » proposa-t-elle gentiment.

En effet, elle connaissait bien ce Mexique là. Et, par chance, elle connaissait non seulement la version authentique et la version officielle. Elle n'aurait qu'à mélanger les deux pour que l'adolescente rende un dossier plus complet. En parlant du Mexique avec une inconnue, dans un contexte où elle n'avait pas à parler de la guerre, Sue se disait qu'elle vaincrait son chagrin pour de bon et passerait au dessus de tout ça. Voyant que Sue était distraite par ses souvenirs, douloureux, la jeune humaine se présenta sous le nom de Kennedy et remercia Suzanne pour son « aide ». A son époque, cela ne serait sûrement jamais arrivé, même en Colombie. Les gens de cette génération était beaucoup plus respectueux et ne ressemblaient en rien à ces cruches de douze piges qui se prennent pour des superstars. Une humaine normale se serait dit que ces filles n'avaient rien d'enviable, encore moins leur prétention et leur colère excessive ; cependant ce n'était pas le cas de Sue qui jalousait tout de même une chose : leur humanité. Aussi fut-elle contente que le don de la vie ait été fait à des gens qui, de premier abord, paraissaient équilibrés et qu'on pouvait donc aisément qualifiés de « biens ». Cette fille, à la même table qu'elle, était de cette catégorie. Sa gentillesse et sa simplicité avait séduit le cœur pas si durci que ça de Suzanne. Cette dernière fut même gênée de se présenter sous son prénom français vieillot du dix-neuvième siècle. Elle songeait de temps à autre à le changer mais finissait toujours par renoncer. Ses parents l'avaient nommée ainsi parce que ça leur faisait plaisir et elle n'avait pas le droit de gâcher cela.

« Oui, je connais bien ce genre de tyrans, malheureusement. Toutefois les jeunes gens sont sots et mesquins, que veux-tu... Tu n'as pas à t'excuser d'être importunée par ces arriérées. J'estime même normal d'avoir pris ta défense, même si je n'en ai pas réellement eu l'occasion. Et moi, c'est Suzanne. » rétorqua-t-elle d'une voix chantante.

Elle s'était décidée à la tutoyer, afin de mieux s'adapter à son âge physique. Mais s'était laissée avoir pour le registre de langue. Son vocabulaire, d'ordinaire moderne, était ici teinté de ringardise. Que lui prenait-il ? Elle qui, d'habitude, s'adaptait si bien à la façon de parler de tout le monde, se voyait retourner au Moyen-Âge à cause de deux misérables phrases. La jeune fille la défiait presque du regard, à force de la scruter ainsi, à la recherche d'un élément qui pourrait lui en dire davantage sur cette étrangère. Suzanne n'y fit pas attention, la dénommée Kennedy ne trouverait sûrement rien. Veillant à bouger et à cligner des yeux, la vampire blonde fit aussi très attention à ce que l'adolescente n'ait aucun geste envers elle. La froideur de sa peau pouvait se justifier par le froid extérieur sans pour autant être crédible, maintenant qu'elle était dans le Starbucks, au chaud. Et, après un moment de silence, Kennedy relança la conversation. Elle paraissait tout de même un peu intimidée par la prestance de son interlocutrice même si elle s'efforçait de ne rien laisser paraître. Elle observait chacun des gestes de la vampire tandis que cette dernière en faisait de même avec tout ce qui l'entourait. La différence était flagrante : Kennedy ne pouvait se concentrer que sur Suzanne alors que Suzanne, elle, pouvait se concentrer sur tout ce qui se déroulait dans son champ de vision. Par exemple, un enfant dévorait une glace à la pistache sous les yeux attendris de sa mère ; une fille passait les détecteurs d'une boutique avec un tissus bleu dissimulé à la surface de son sac ; un couple d'adolescents marchaient bras-dessus bras-dessous en regardant les films à l'affiche. Et Kennedy, elle, questionnait Sue sur ses activités. Elle la prit pour un professeur au lycée d'Hanover, ce qui déclencha le rire envoûtant de la buveuse de sang. Avec un sourire suspendu aux lèvres, elle secoua la tête et rétorqua :

« Non, en réalité je suis étudiante. Mais je suis flattée que tu m'aies prise pour un maître du savoir. »

On voyait que tout ceci n'était pas une blague, même si ç'avait été révélé sur le ton de la plaisanterie. Et Suzanne voyait déjà la réaction habituelle. Barbie en mode studieuse ? Impossible ! Et pourtant... On imaginait plutôt Suzanne comme une présidente de Sororité du style « Alpha Gamma » fêtarde et irresponsable, or ce n'était pas vraiment le cas. Lorsque Kennedy poursuivit et expliqua qu'elle étudiait à la Réserve, le visage de Suzanne se tendit : Alice lui avait un peu parlé des ennemis naturels qui vivaient là-bas. L'adolescente demanda ensuite quelle matière la vampire enseignait. En toute logique, on aurait pu s'attendre à « Histoire », à cause de ses étranges connaissances approfondies sur le Mexique. Mais elle tenta d'expliquer simplement le programme de plusieurs années de thèses encore fragiles à une jeune fille de dix-sept ans.

« Ah ! Donc tu vis à la Réserve ? Je n'y suis jamais allée... » s'enquit-elle avec intérêt. « En fait, je vais à Dartmouth, en cursus Biologie Moléculaire. Je travaille sur l'électrophorèse et tout ce qui peut permettre de... comment dire... soigner les maladies à l'échelle de l'ADN. » expliqua-t-elle simplement.

Elle aurait pu rajouter qu'avec son don, c'était la profession qui lui correspondait le mieux mais elle s'abstint. Elle connaissait tout juste à fonder son histoire face à cette jeune fille et installait le décor en carton de sa vie ; il ne fallait pas tout gâcher. Elle n'avait commis aucune erreur pour l'instant et pouvait donc se permettre le luxe de se comporter comme avec une vieille amie. Car même si cette fille lui inspirait toute la sympathie du monde, il restait un point important sur lequel Sue ne pouvait pas passer : c'était une vampire et personne n'était autorisé à connaître son identité. Elle était, certes, la fille qu'elle avait décrite auparavant, mais ne devait être, face à Kennedy, rien de plus.
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Kennedy Milbrooks
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MessageSujet: Re: The Cold Beauty [Suzy] The Cold Beauty [Suzy] I_icon_minitimeVen 18 Juin - 4:49

Ce n’était pas seulement une fille -une femme- à la beauté extraordinaire, à la plastique de rêve, c’était également une personne aimable, gentille, et généreuse. Suzanne proposa presque aussitôt à Kennedy de l’aider pour son devoir, ce dont elle n’était absolument pas obligée, vu qu’elles ne se connaissaient pas le moins du monde. Suzanne venait déjà de lui rendre un grand service, en empêchant deux petites pestes de l’ennuyer, c’était déjà très gentil de sa part. Elle aurait pu en rester là, elle n’était contrainte en rien. Mais non, elle proposait de l’aider, et sans réclamer quoi que ce soit. Voilà qui était remarquablement généreux de sa part.

«  Heu c’est.. gentil. »

Pourquoi? Pourquoi Suzanne désirait-elle aider une jeune fille dont elle venait à peine de faire la connaissance? Kennedy ne pensait pas qu’il n’existait que de mauvaises personnes, il n’y avait pas forcément des gens aimant se moquer et s’attaquer à plus faibles que soi. Mais elle doutait qu’il y ait des personnes naturellement gentilles, aimant aider les autres et faire le bien autour d’elles, comme ça, par pure bonté d’âme. Allait-on lui demander quelque chose en retour? Était-ce vraiment désintéressé? Difficile à dire, sans connaitre réellement Suzanne. Il aurait fallu que Kennedy prenne le temps de l’observer, et pour l’instant, savoir si oui ou non la jolie jeune femme avait quelque chose en tête, c’était trop lui demandé. Elle ne parvenait plus trop à comprendre qui elle avait en face d’elle. Il y avait trop de choses à analyser. Cette beauté, pour commencer, et qui ne semblait pas naturelle. Kennedy ne parvenait pas à penser à autre chose. Elle ne faisait que voir l’extrême perfection de ses traits.
Elle n’eut pas vraiment à réfléchir davantage sur la raison qui poussait Suzanne à lui filer un coup de main. Apparemment.. c’était tout à fait normal. La blonde faisait vraiment de ces très rares personnes qui ont le coeur sur la main et donnent sans hésiter. Kennedy eut un sourire appréciateur. Bien que terriblement intimidée par la jeune femme, elle commençait à l’apprécier, et pas seulement parce qu’elle avait échappée à un mauvais moment à passer. C’était rassurant de voir qu’il y avait des gens foncièrement gentils. Il y eut quand même un détail qui lui fit légèrement plisser les yeux, mais elle ne parvint pas à mettre le doigt dessus.. Quelque chose qui lui sembla peu banal, mais sans savoir quoi.

« Quel altruisme. C’est tout à votre honneur alors. » lui dit-elle simplement. « Vous n’êtes pas seulement belle, vous êtes aussi très gentille. C’est rare. La beauté n’est pas souvent accompagnée de bonté. Ces deux filles sont jolies, et le savent, mais elles sont méchantes. J’ai toujours cru que les gens beaux étaient forcément méchants, et je n’ai jamais compris pourquoi. Ma théorie selon laquelle une personne n’est belle à l’extérieur que dans l’unique but de contrebalancer sa laideur intérieure s’écroule avec vous. »

Elle sembla se rendre compte de la naïveté de ses propos et rougit. Pourtant, elle avait pris l’habitude de ne plus dire ce qu’elle pensait à tort et à travers, parce que cela lui avait causé bien trop d’ennuis par le passé. C’était principalement à cause de sa franchise à toute épreuve que les élèves de son lycée ne l’aimaient pas. Elle avait révélé bien trop de choses secrètes, sans penser que cela était nuisible pour elle ou pour les autres, juste parce que c’était ce qu’elle comprenait en regardant les autres. Depuis, elle faisait attention. En fait, depuis, elle était devenue ultra silencieuse, et ne parlait que lorsqu’elle y était obligée. Et voilà qu’elle racontait sa vie à une inconnue! Gênée, elle replongea dans le silence.
Suzanne lui révéla qu’elle n’était pas prof, loin de là. Non, elle n’était qu’étudiante. Pourtant, Kennedy aurait pu jurer qu’elle avait l’age d’enseigner. Non pas qu’elle fasse vieille, au contraire, elle était jeune, fraîche et délicate.. et en même temps, remplie de sagesse. L’adolescente se morigéna intérieurement, se traitant de folle. Remplie de sagesse, non mais franchement.. Elle parlait comme son beau-père. Ça n’allait pas bien dans sa tête. Pourtant, il y avait bien quelque chose qui paraissait ancien chez Suzanne.. mais quoi? L’étudiante mentionna Dartmouth, et lui raconta en quelques mots quelles études elle suivait. Kennedy n’y comprit pas grand chose, et fit la moue.

« Je n’y comprends pas grand chose. Je n’aime pas les matières scientifiques. Ni l’histoire d’ailleurs. Les seules matières qui me plaisent sont la littératures et les langues étrangères. J’ai envie d’intégrer un bon département de lettres à l’université. » révéla-t-elle alors, tout en se demandant pourquoi elle continuait à parler d’elle, alors que sa vie paraissait si terne et dénué du moindre intérêt face à la déesse qui s’était assise en face d’elle. Néanmoins, elle poursuivit : « J’aurais plutôt dit que tu étais en histoire. Parce que pour connaitre l’histoire d’un pays aussi vaste que le Mexique, et pour proposer à une lycéenne de l’aider, il faut en connaitre un rayon. Ou alors, je t’aurais bien vu en lettres anciennes. Tu parles comme les vieux livres. » sourit-elle, appréciant ce petit détail. Puis elle sursauta, craignant que son interlocutrice prenne mal sa remarque : « Heu pardon! Je ne voulais pas dire que tu étais ennuyeuse ou un truc du genre, juste que tu parles.. que tu t’exprimes bien. Comme un livre. Un livre qui ne serait pas du tout, du tout barbant. Un livre cool, un livre bien écrit. Comme Le Seigneur des Anneaux, de Tolkien. Un livre beau. Euh.. »

De plus en plus rougissante, elle baissa les yeux.

«  Excuse moi. Personne ne me parle jamais, d’ordinaire, sauf pour se moquer de moi. Alors je n’ai pas l’habitude de tenir une conversation. » chuchota-t-elle en se tordant les mains. « Je voulais juste te dire que j’aime bien ta façon de parler. Et que je veux bien que tu m’aides pour mon devoir. »
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Suzanne Cummings
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MessageSujet: Re: The Cold Beauty [Suzy] The Cold Beauty [Suzy] I_icon_minitimeLun 21 Juin - 23:26

Malgré son côté taciturne et son asociabilité, Suzanne passait pour quelqu'un de gentil et de doux auprès des autres. Son détachement vis à vis de telle ou telle situation était souvent apparentée à de la sagesse. Toutefois, rares étaient les personnes qui décelaient la guerrière murée sous son physique fantastique. Les humains ne lui trouvaient aucun défaut tandis que les vampires – bien qu'ils soient obligés de la reconnaître belle – voyaient en ses cicatrices lunaires des preuves de laideur. Elle était un monstre, une machine à tuer. Non seulement les humains mais aussi les vampires. Et elle était assise, à la table de la créature la plus innocente qui soit. Comment arrivait-elle à détacher son côté meurtrier de son côté humain ? Puisqu'après tout, ôter la vie était l'acte le plus inhumain qui eût jamais exister. Comment pouvait-on encore la qualifier de « généreuse », « gentille », « serviable » ? Oui, depuis plus de cinquante ans elle tentait de changer. Mais ce qu'elle avait fait était irréparable et elle devrait le payer à jamais. Elle avait l'éternité pour se repentir : rien que l'éternité, toute l'éternité... A côté d'un tel argument, Kennedy semblait si faible et si éphémère. Suzanne eût un pincement au caillou de sa poitrine en songeant que dans quelques années, Kennedy vieillirait et mourrait. C'était beau et triste. Le genre de beauté et de tristesse que Sue désirait. Sa beauté à elle n'était que physique et sa tristesse était éternelle. Elle ne s'en débarrasserait jamais, elle ne pouvait au mieux que l'atténuer. Encore fallait-il qu'elle trouve quelqu'un ou quelque chose pour le faire. C'était un monstre au destin noir, une créature damnée qui n'aspirait qu'à des jours meilleurs et rien n'avait le pouvoir de changer cela. Jouer les saintes avec une adolescente humaine ne la repentirait pas d'être une vampire.

Toutefois elle n'avait jamais été quelqu'un de néfaste ou de malsain. Elle avait plusieurs bonnes actions à son actif et avait, pour une vampire, quelque chose de précieux : la civilisation. S'abreuvant uniquement par soif, elle ne tuait pas par plaisir. Et cette humaine aurait pu dormir sur ses deux oreilles sans craindre quoique ce soit. Depuis l'épisode de Dartmouth, Sue avait repoussé les limites de sa sauvagerie et était beaucoup plus résistante. Son attitude pouvait la rendre fière – ou en tout cas moins honteuse – d'être ce qu'elle était.

Elle se proposa automatiquement pour aider la jeune humaine et expliqua qu'elle connaissait bien le Mexique et son histoire. Kennedy la remercia avec un air surpris. Les gens n'étaient plus ce qu'ils étaient et ne se proposaient pour aider qu'en échange de quelque chose, la plupart du temps. Cela attira un peu la méfiance de l'adolescente qui songea qu'elle devrait peut-être donner quelque chose en échange de ce service. Mais Sue n'attendait rien. Kennedy n'avait rien à lui proposer, visiblement. Elle n'était pas magicienne et ne pouvait pas lui rendre l'humanité volée. Or, c'est tout ce que Suzanne aurait aimé avoir. Non, elle n'avait rien à lui demander en retour. Lorsque Sue expliqua, même, que ceci était tout à fait normal, Kennedy révèla enfin à haute voix son point de vue qui sonnait avec dureté et réalité aux oreilles de Sue. Oui, là, comme ça, Sue était altruiste. Et elle était différente de tous ces humains orgueilleux et égocentriques. Une phrase vantait sa beauté et l'autre son caractère. Le vampirisme rendait parfait physiquement, en effet. La jeune fille l'avait bien cernée. Mais Sue avait choisi d'être gentille. Elle se félicitait d'avoir eu cette indépendance d'esprit et de pouvoir essayer de rattraper ses fautes à travers des choses simples. Y avait-il un nom à cela à part flagellation ? Puisqu'au fond, c'était une forme de pardon qu'elle cherchait. Le pardon d'avoir perdu l'esprit durant ses premières années vampiriques. Le pardon d'avoir pu être cruelle. Sa foi inébranlable la poussait à croire que tout le monde était bon de nature mais que certains étaient pervertis par l'argent, la beauté, l'intelligence... Et elle n'était plus pervertie. Elle se rachetait une conduite tous les jours et était la parfaite habitante humaine tout comme la parfaite vampire gentille. Son sourire amical, ses yeux pétillants de malice n'étaient pas faux. Enfin, ne l'avaient pas été jusqu'à la succession d'évènements perturbants. Les deux semaines passées après n'avaient été que fatigue et questionnement intérieur. Et Suzanne devait avouer qu'elle regrettait cette vampire à la mine sympathique et rayonnante qu'elle avait été avant. Elle n'était plus que son ombre. Son immortalité ne lui suffisait plus. Et sa beauté de vampire était à ses yeux un immondice.

« Tu sais, être beau peut-être une malédiction. Les gens affichent telle ou telle préférence pour un simple physique. Une secrétaire au physique avantageux est souvent favorisée à une secrétaire qui en possède un désavantageux. Est-ce juste ? Les gens haïssent autant qu'ils aiment les gens beaux et – si je puis me considérer comme l'une d'entre eux puisque la beauté n'est que subjective et dépend des goûts de chacun – ceux-ci sont opprimés par leur physique. Certains s'en repentissent en devenant agressifs et en se protégeant des autres et de leur opinion qui peut être blessante, ou d'autres, comme moi, essayent de se racheter avec de la bonté ou de la générosité. Je tente d'aider les autres, certes parce que je ne veux pas qu'ils me jugent comme quelqu'un de hautain ou de mesquin à cause de mon apparence, mais surtout parce que c'est important d'aider son prochain, peu importe à quoi il ressemble. Que les gens soient moches ou beaux, quelle importance ? Leur beauté est intérieure, pas extérieure. Et je veux montrer l'exemple pour que les gens comprennent le mal qu'ils peuvent faire en se basant uniquement sur des critères de beauté dictés par la société... » répliqua-t-elle, pensive.

Son discours fut long et assez anticonformiste mais elle en était fière. Elle revendiquait ses idées sans honte et ne craignait pas d'être en contradiction avec la jeune fille d'en face. Établir le dialogue était aussi de confronter à un avis.

La discussion dériva alors sur la scolarité des deux jeunes femmes et Kennedy expliqua qu'elle suivait des cours à la réserve. Ce lieu était évidemment interdit pour les êtres comme Suzanne et elle expliqua qu'elle n'y était jamais allée. La lycéenne avoua qu'elle n'y connaissait pas grand chose, en sciences et que son avenir se dirigeait plutôt vers les lettres. Sue eût un sourire radieux, elle adorait lire. Et les langues étrangères n'étaient que la base pour elle.

« Moi aussi ! J'adore les cultures des autres pays. Lorsqu'ils étaient encore vivants, mes parents m'enseignaient l'anglais, l'espagnol, le français et l'allemand. Ils étaient européens et j'ai grandi en Colombie. C'est formidable de rencontrer quelqu'un qui s'intéresse aussi aux autres dialectes. Le beau-parlé n'attire plus les adolescents de notre époque... » s'enthousiasma Suzanne avec une voix soudain ravivée.

Les jeunes d'aujourd'hui peinaient à parler un anglais correct, comment pouvait-il exceller dans d'autres langues ? Afin de répondre à Kennedy, Suzanne en dévoila encore un peu plus sur elle. Il fut même agréable de parler de sa vraie vie sans craindre de révéler quoique ce soit.

« Oui, cela aurait été logique. En vérité, j'ai vécu durant... longtemps, au Mexique. J'ai pu en apprendre une partie de l'histoire. » confessa-t-elle habilement.

La réplique de Kennedy déclencha des rires aigus et amusés chez Suzanne. Oui, elle parlait comme les vieux livres de cent cinquante ans. Ah, mais oui ! C'était peut-être parce qu'elle avait cent cinquante ans... Kennedy, gênée, tenta de ré-expliquer sa phrase et de se justifier. D'un geste nonchalant de la main, elle secoua la tête.

« Ne t'en fais, j'ai compris ce que tu voulais dire. Tu n'as pas à t'excuser. C'est plutôt moi qui devrait me faire pardonner d'être aussi ringarde dans mes propos. Mais merci, pour apprécier mon manque d'évolution... » gratifia la vampire blonde.

La jeune fille avoua que presque personne ne lui parlait. Suzanne en fut désolée pour elle et lui offrit l'un de ses plus beaux sourires.

« Et bien, quand tu te sens seule ou que tu as envie de... t'entraîner à parler (elle eût un rire indulgent), appelle moi. Ou viens me voir à Dartmouth. J'aime beaucoup ta compagnie et je dois t'avouer que je suis assez solitaire, moi aussi. Mais tu n'as pas des parents à qui te confier ? Des frères et sœurs ? » interrogea-t-elle avec curiosité.
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MessageSujet: Re: The Cold Beauty [Suzy] The Cold Beauty [Suzy] I_icon_minitimeVen 2 Juil - 15:44


C'est avec certitude que Kennedy sut que Suzanne n'était pas seulement venue au monde dotée d'une extraordinaire beauté. Elle n'avait pas qu'un physique avantageux, et de même, elle n'était pas seulement emplie d'une sagesse que l'on ne rencontrait pas chez n'importe qui. Elle était différente. Prodigieusement différente. Un simple regard suffisait à le prouver, et en échangeant quelques mots avec elle, Kennedy savait déjà qu'elle avait en face d'elle une personne hors du commun. Quelqu'un de fascinant. En vérité, il y avait bien trop d'adjectifs qui pourraient la qualifier. Kennedy en avait la tête qui tournait, en sachant que si elle se fiait, ne serait-ce qu'une seconde, à son talent pour "comprendre" les autres.. en fait, il y aurait bien trop à comprendre! Car Suzanne semblait complexe, bien plus que toutes les personnes que Kennedy avait eu l'occasion de rencontrer.

Par exemple.. Suzanne lui fit savoir ce qu'elle pensait de la beauté. Kennedy ne faisait pas partie des gens que l'on pourrait qualifier de "beaux". Elle n'était pas laide, mais elle n'avait rien d'exceptionnel, rien qui la faisait sortir du lot. Ses cheveux étaient bien trop bouclés à son goût, et d'un brun roux difficile à porter. Sa peau était trop blanche, translucide, et quand elle se regardait dans le miroir, elle se trouvait l'air malade. Elle avait de minuscules taches de rousseur sur le nez, et elle détestait ça. Ses yeux étaient marrons, presque noirs ; elle aurait nettement préféré les avoir verts, si elle avait pu choisir. Elle était petite, et même si cela n'était pas une gêne en soi, quand elle voyait les longues jambes fuselées de Suzanne, et sa silhouette haute et élégante, elle avait un petit pincement au coeur. Et puis, elle n'avait pas de mensurations vraiment enviables. Bref, elle était le type même de la jeune fille banale. Elle était mademoiselle-tout-le-monde, celle qu'on ne remarque jamais, puisque trop insignifiante. Par conséquent, elle n'avait jamais eu de problème par rapport à sa beauté, ou à son absence de beauté.
Mais Suzanne, elle, semblait avoir une opinion bien négative de la perfection qu'était la sienne. Il n'était pas difficile de comprendre que, bien que reconnaissant être belle et ainsi, pouvoir bénéficier d'avantages que les gens comme Kennedy n'avaient pas forcément, elle n'en tirait pas forcément plaisir. Elle ne tirait aucun profit de son physique, et comme elle lui expliqua, elle cherchait à se faire connaitre pour autre chose que cela. Elle voulait qu'on la voie comme une personne, et non pas comme une gravure de mode.
Kennedy ne s'était pas trompé. Suzanne était en tout point différente de toutes les filles qu'elle côtoyait au lycée. Ces jolies filles, désirables, qui se savaient belles et en jouaient avec habilité, et qui étaient si cruelles.. Kennedy avait été leur tête de turc pendant des années, mais elle n'avait jamais vraiment su pourquoi. Parce que les jolies filles sont méchantes naturellement, peut-être, bien qu'avec le discours de Suzanne, elle veuille bien croire qu'il y avait autre chose.

Discuter avec une aussi jolie fille n'était somme toute pas si compliquée. Suzanne réussissait à mettre Kennedy suffisamment à l'aise pour que la jeune fille baisse les armes, et ne soit plus sur le qui vive comme elle l'était en permanence. C'est tout naturellement que la conversation dévia sur les études, celles que Suzanne suivait, et celles que Kennedy prévoyait de suivre une fois le lycée terminé. Bien sur, Suzanne était bien plus savante que Kennedy ne l'était, mais c'était normal, après tout, la jolie blonde était plus âgée, et déjà étudiante. Elle lui appris qu'elle avait vécu en Colombie, et qu'elle avait des origines européennes, ce qui expliquaient peut-être ses cheveux d'un blond éclatant et son teint aussi pâle. Kennedy nota également que ses parents étaient décédés. Elle en fut navrée pour la jeune femme, mais celle-ci ne montra pas un seul signe de chagrin. Kennedy en déduisit qu'elle était orpheline depuis longtemps, pour réussir à parler de ses parents aussi facilement.

" Tu parles vraiment toutes ces langues? " s'enthousiasma-t-elle. " Ça doit être formidable! Au lycée, on ne nous apprend que deux langues étrangères : évidemment, la première c'est la langue des ancêtres Winnipesaukee, et encore, c'est une option non obligatoire. Comme mon beau-père est indien, j'ai pris cette option, principalement pour lui faire plaisir, mais je mentirais en disant que toutes ces histoires et ces légendes indiennes me passionnent. La magie, les créatures fantastiques, les hommes qui se transforment en loup pour combattre des sang-froid.. très peu pour moi. " ajouta-t-elle en roulant des yeux. " Mais mon beau-père tenait à ce que j'en sache davantage. J'ignore pourquoi. Et en deuxième langue, nous avons le français, et ça, c'est magnifique. Je rêve de pouvoir partir étudier en France, ne serait-ce qu'un semestre! Si j'obtiens une bourse, peut-être.. "

Suzanne ne semblait pas considérer Kennedy comme inintéressante, elle n'agissait pas du tout de manière hautaine, alors qu'elle était une belle étudiante, et que Kennedy n'était qu'une simple lycéenne, qui en plus lui confiait ses rêves sans aucune gêne. Mais Kennedy ne savait pas vraiment ce qu'il fallait et ce qu'il ne fallait pas dire. Et comme elle se sentait à l'aise, ce qui arrivait très rarement, elle en profitait. Surtout que Suzanne était des plus agréables. Elle ne s'offensait même pas du manque de tact de Kennedy, et de sa manie de parler sans réfléchir, à tort et à travers. Et lorsqu'elle lui proposa de passer la voir, Kennedy ouvrit de grands yeux.

" C'est vrai? Je veux dire, je n'ai jamais mis les pieds à Dartmouth. Le lycée a organisé une visite au début de l'année scolaire, mais j'étais malade, alors je n'ai pas pu y aller. Comme j'ai été accepté à Brown et à Harvard.. enfin Dartmouth me plait aussi, surtout que je pourrais continuer à voir ma famille.. mais le risque de croiser d'anciens élèves du lycée est quand même assez grand. " avoua-t-elle. " J'ai une petite soeur, elle n'a que deux ans, mais je l'adore. Seulement ce n'est pas facile de faire la conversation avec une petite fille qui adore machouiller des jouets en plastique. " sourit-elle avec une forme d'adoration sur le visage -elle vénérait pratiquement sa toute petite soeur, qu'elle aimait profondément. "Donc, tu as vécu au Mexique. Quel est le premier mot qui te viendrait à l'esprit si tu devais décrire cette magnifique, quoi que bien trop ensoleillée, contrée? " lança-t-elle subitement avec un sourire, en s'emparant de son stylo et de son carnet, comme le ferait une journaliste.
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Suzanne Cummings
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MessageSujet: Re: The Cold Beauty [Suzy] The Cold Beauty [Suzy] I_icon_minitimeLun 12 Juil - 14:16

Peu importe qu'elle fût belle. L'important n'était pas là, elle le savait. L'âge, l'évolution du monde lui avaient fait réalisé que la mode et la beauté n'était qu'un recommencement perpétuel et que tôt ou tard, les gens enrobés ou les punks auraient leur heure de gloire. A quoi bon lutter contre le physique ? Kennedy semblait s'en préoccuper plus qu'elle ne le laissait paraître et submergeait chacun d'un cliché. Parfois, il était réaliste mais, d'autres fois, il était faussé. Pour véritablement faire le portrait de quelqu'un, il aurait fallu voir au delà des apparences, de ce physique justement si trompeur. Et bien que Kennedy eût le sens de l'observation plus développé que la moyenne, était-elle suffisamment proche des gens pour les juger ? Sans compter qu'en fonction des circonstances, quelqu'un pouvait être différent du tout au tout. Mais Suzanne reconnaissait en cette jeune fille celle qu'elle avait été en Colombie. Les souvenirs étaient vagues, certes, mais ils étaient assez clairs pour qu'elle se souvienne de l'adolescente curieuse et catégorique qu'elle avait bien connu. Son physique, bien que rendu flou par le temps, était assez similaire à celui qu'elle avait maintenant sans pour autant être comparable. Premièrement, ses yeux. Bleu myosotis... Elle les regrettait tant. Instinctivement, elle regarda ceux de Kennedy. La jeune fille paraissait impressionnée par Sue et la regardait avidement, de manière plutôt impolie. Ce fut assez amusant de constater à quel point le temps ne ternissait pas l'effet qu'elle avait sur les humains. Kennedy était malgré tout très encline à parler avec elle – ou était-ce Suzanne qui la rendait encline à lui parler ? - et montrait des signes d'aise. Celle qui se décrivait comme si renfermée ne l'était finalement pas tant. La discussion était même fluide entre les deux jeunes femmes et elles se découvrirent des points communs. Le goût de Kennedy pour le monde poussa Suzanne à parler de ses origines sans complexe – elle n'avait plus honte de son passé. Savoir que Sue venait de loin suffisait à rendre admirative la lycéenne. Fascinée, cette dernière chercha à vérifier si tout ceci n'était pas un baratin dont le but n'était qu'impressionner le monde qui l'entourait. Mais il fallait en convenir que c'était la vérité, Suzanne était une excellente polyglotte et une chimiste hors pair. Douée de naissance, les siècles qu'elle avait eu n'avaient pu que renforcer sa soif de connaissance et la pousser à défier les limites de chaque domaine. A part redevenir humaine, Suzanne aspirait à faire cesser la faim dans le monde et à guérir les maladies. Avait-elle une chance de réussir cela un jour ? Certainement pas. Toutes les choses qu'elle voulait réaliser étaient liée à une chose qui s'avérait être le bâton dans ses roues : l'humanité.

Sans le vouloir, ses pupilles violines dérivèrent jusqu'au cou de Kennedy et elle prit le temps d'en sentir le flux intérieur. Toutes ces petites molécules agitées, qui se dandinaient gaiement dans ses veines, lui donnaient un mal de tête affreux lorsqu'elle se concentrait sur leurs mouvements. Elle ne pouvait nier, malgré tout cela, qu'elles lui faisaient terriblement envie... Bien qu'avec le temps, Suzanne n'ait plus eu une soif si intense, le fait d'être une carnivore lui donnait un désavantage sur les autres vampires végétariens, comme Alice. Même si elle n'y prêtait plus une attention si soutenue, elle veillait à ne commettre aucune imprudence et en cas de blessure chez un humain, elle ne pouvait se permettre de sentir le sang librement. Le voir, sous forme de puzzle, en temps normal, lui suffisait amplement. Elle reporta de nouveau son attention sur Kennedy, même si elle pouvait voir tout ce qui se passait autour. Le serveur lui apporta un café bien serré, aux saveurs colombiennes, et elle le gratifia d'un sourire à couper le souffle, et se concentra une fois encore sur l'humaine qui se tenait devant elle. « Oui, répondit-elle humblement. J'ai été bercée par ces langues... ». L'adolescente montra son enthousiasme et expliqua que, dans son lycée, on avait un choix de langues très réduit. Le français lui plaisait beaucoup, apparemment. Suzanne lui offrit un regard attendri et hocha la tête : « C'est une très belle langue, appuya-t-elle avec passion. ». Kennedy étudiait aussi la langue Winnipesaukee, qu'elle trouvait barbante. Les légendes la gonflaient au plus haut point et tout ceci n'était que par affection pour son beau-père. Suzanne se crispa légèrement en entendant parler de loups et de sang-froids. Ainsi donc, les jeunes indiens recevaient une éducation à ce sujet ? Elle fronça les sourcils. Les vampires se décarcassaient pour respecter le secret tandis que les indiens l'expliquaient ouvertement à quiconque était parmi eux... Elle justifia son air par le fait que, elle aussi, elle n'aimait pas trop les légendes Winnipesaukee. « Je trouve cela beaucoup trop fantaisiste à mon goût ».

Kennedy fut étonnée de voir que Suzanne ne se lassait pas de sa compagnie et qu'elle l'invitait même à revenir la voir. La vampire blonde acquiesça en se contentant d'ajouter : « Oui, vraiment. Ça me ferait très plaisir. ». La lycéenne n'avait jamais visité Dartmouth, malgré la proximité, car elle était malade le jour de la visite. Voilà une chose qui n'arrivait jamais à Suzanne... Mais l'adolescente se consolait avec le fait qu'elle avait déjà son ticket pour une université prestigieuse. « C'est formidable ! Où te verrais-tu le plus ? » questionna Suzanne avec intérêt. Elle évita soigneusement de préciser que elle aussi, elle aurait pu entrer ailleurs. Dartmouth était mieux placé, correspondait beaucoup plus à ses « besoins ». La crainte de Kennedy était de recroiser des anciens élèves, qui pourraient l'affubler de nouveau d'une réputation malsaine. « On finit tous par changer, par grandir. Ils comprendront un jour que leur réaction est tout à fait gamine » rassura-t-elle.

La conversation dériva sur la famille de Kennedy. Elle avait une petite sœur de deux ans avec qui elle avait du mal à dialoguer. Riant de bon cœur, Suzanne acquiesça : « Oui, j'imagine que ça ne doit pas être très facile... Mais ça a du bon d'avoir de la famille. Quand elle sera plus grande, vous pourrez sûrement devenir très complices ». C'est ce que Sue désirait le plus, de la complicité. Elle n'avait pas de famille pour cela, à son grand regret. Toutefois, plus le temps passait et moins elle en ressentait le besoin. Parler avec Kennedy lui fit l'effet d'une bouffée d'air frais et elle sentit la joie d'exister monter en elle, comme elle le sentait avant. Encore plus encline à aider la jeune fille qu'avant, elle montra un enthousiasme démesuré lorsque Kennedy lui demanda de parler du Mexique. « Eh bien... je dirais surprenant et complexe ! Malgré ce que les gens en disent, le soleil qui y règne est vraiment formidable. La chaleur sur la peau, la lumière... Splendide. La guerre contre les français a tout de même beaucoup marqué les esprits... Tout le monde là-bas connaît le nom de Porfirio Diaz. C'est lui qui a apporté la tranquillité dans ce pays si torturé. » Elle mourrait d'envie de rajouter que les Volturi y étaient aussi pour quelque chose mais... elle n'en fit rien. La version officielle était bien assez longue.
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Kennedy Milbrooks
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MessageSujet: Re: The Cold Beauty [Suzy] The Cold Beauty [Suzy] I_icon_minitimeMer 21 Juil - 15:19

Quitter Hanover, pour aller étudier dans une université lointaine, découvrir de nouveaux horizons en même temps que de nouvelles personnes, et peut-être même, quitter les États-unis pour voyager, s'installer en France, par exemple, ou dans n'importe quel autre pays à la culture et aux moeurs en tout point différents de ceux qu'elle connaissait. Kennedy n'avait jamais quitté la ville d'Hanover. Elle y avait vu le jour, elle y avait grandie, et même une fois que sa mère et elle avaient déménagées pour s'installer à la réserve, sa vie n'en avait pas du tout été bouleversée. Mêmes personnes, même routine. Il n'y avait que le lieu qui différait, et à part être encerclée par la foret et ne pas avoir un seul immeuble de plus de 2 étages, la réserve n'était au final pas très différente d'Hanover. De moins, pour Kennedy il n'y avait aucune distinction. En réalité, le changement, la nouveauté, elle ne savait pas ce que c'était. Pendant 18 longues années, sa vie avait suivie le même rythme, elle n'avait jamais déviée de sa route, elle n'avait jamais rien fait. Pourquoi? Ce n'était pas par couardise, par manque de courage à l'idée d'explorer de nouvelles contrées, ou simplement, de faire de nouvelles expériences. Mais elle n'avait fait que penser au monde extérieur que très récemment, lorsqu'un beau jour, elle avait reçu une lettre lui disant qu'elle était admise à Brown. Quelques jours plus tard, la même lettre, celle-ci avec le cachet d'Harvard, était arrivée. Alors elle avait songé qu'en dehors d'Hanover, il y avait un monde qui n'attendait qu'elle. Depuis ce jour, elle se demandait où aller, quoi faire. Elle avait une petite idée des études qu'elle voulait suivre, mais elle ne savait pas du tout où elle irait. Il y avait également Dartmouth, dans laquelle elle avait postulé, car il fallait bien l'avouer.. elle aimait vivre ici. Bien sûr, elle n'avait aucun amis, et à part sa famille, il n'y avait personne pour lui adresser la parole, autrement que pour lui dire des méchancetés. Mais il y avait pas mal de choses qui lui plaisait. Par conséquent, elle n'avait pas encore arrêté son choix.

Évoquer son avenir avec une personne qu'elle ne connaissait pas il y a encore quelques minutes permit à Kennedy d'aborder les choses sous un angle nouveau. Suzanne approuva Kennedy lorsque celle-ci s'enthousiasma sur le français. Elle l'étudiait depuis plusieurs années, mais elle n'avait qu'un niveau scolaire. Elle savait qu'elle serait capable de demander son chemin en français, mais elle savait aussi que ses connaissances étaient bien maigres, et qu'il n'y avait qu'un moyen de devenir totalement bilingue, et c'était de partir étudier en France. Elle avait fait plusieurs demandes de bourses, et pour l'instant, elle n'avait eu aucune réponse. Si elle choisissait d'étudier à Dartmouth, ses parents avaient l'argent pour lui payer la première année, après, il faudrait soit qu'elle trouve un travail, soit qu'elle obtienne une bourse. Si elle choisissait Brown, ou Harvard, la question ne se posait même pas, il lui fallait obligatoirement une bourse. Elle était presque sûre qu'elle en obtiendrait une qui lui permettrait de payer au moins ses frais de scolarité, et elle savait déjà qu'il lui faudrait décrocher un petit job pour compenser le reste. Mais si elle décidait de partir en France.. les choses seraient totalement différentes.
Elle en était là de ses pensées, lorsque Suzanne lui confia son opinion sur les légendes indiennes dont Kennedy venait de lui parler. L'étudiante eut un froncement de sourcil que Kennedy ne s'expliqua pas tout de suite. Visiblement, elle n'aimait pas la culture indienne. Elle avait du l'étudier, ou en entendre au moins parler, mais pour avoir un avis aussi arrêté, c'est qu'elle devait en avoir une assez bonne connaissance.. et ce qu'elle connaissait ne lui plaisait pas du tout.

" Harvard a une très grande renommée. Je n'ai pas encore eu la possibilité d'aller la visiter. Tu vois, au lycée de la réserve, ils ne te font visiter que Dartmouth. Si on veut visiter une autre université, ce doit être par nos seuls moyens. Pour l'instant, je n'ai vu que des photos. Harvard a l'air très bien, mais je crois que je préfère Brown. Mais j'ai deux problèmes : l'argent, bien sûr.. et je.. déteste le soleil. " avoua-t-elle, un peu gênée de cette confidence -car qui n'aimait pas le soleil? " Le climat d'ici me convient davantage. "

Elle haussa les épaules. C'est vrai qu'il y avait peu de monde pour ne pas aimer le soleil. Kennedy se disait quand même que, si les gens décidaient de s'installer dans une ville comme Hanover, où le soleil se faisait si rare qu'il était impossible d'attraper un coup de soleil, c'est qu'ils devaient préférer la pluie. Mais tout le monde autour d'elle se plaignait du mauvais temps. La jeune fille, pour sa part, adorait la pluie. Elle vouait un véritable culte au ciel gris et orageux. Elle n'aimait rien d'autre que de sentir l'électricité qui flottait dans l'air avant un orage, elle adorait sentir le vent souffler dans ses cheveux, elle aimait le froid piquant de l'hiver. Aussi, si elle quittait Hanover, elle se retrouverait dans une ville où il y avait du soleil, et même cette saison qu'elle détestait : l'été. Une torture.

Elle ne put donc retenir une moue lorsque Suzanne lui parla avec un enthousiasme non feint du soleil mexicain. Pourtant, avec une peau aussi blanche que celle de l'étudiante, il devait être difficile de rester au soleil sans finir par ressembler à une tomate bien mûre. Visiblement, cela n'avait pas semblé désagréable à la jeune blonde, qui avait gardé un bon souvenir du climat mexicain.

" Du soleil et de la guerre. " murmura-t-elle, les yeux fixés sur son cahier. " Tu as connu ça? La guerre? Attends.. " Elle rapprocha son ordinateur d'elle, prête à y faire des recherches. " Il y a encore la guerre là bas? Tu l'as connue? Je suis nulle en histoire. J'ai du mal à me souvenir ce qui s'est passé la semaine dernière. " gémit-elle en repoussant une mèche de cheveux en arrière.
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