Breaking Dawn
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Broken Flowers [PV. Rosalie H. Cullen]

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Rain Si-jie
Rain Si-jie
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MessageSujet: Broken Flowers [PV. Rosalie H. Cullen] Broken Flowers [PV. Rosalie H. Cullen] I_icon_minitimeMer 19 Aoû - 14:17


Modèle : Rosalie Hale Cullen
Toile : « One rose, fifth gardeners » (2005)


Une allotrie verte. Elle revenait chaque soir. La volière était ouverte en permanence. Les oiseaux étaient libres d’aller et venir, une liberté que leur conférait celle qui les avait fait venir des quatre coins du Monde. Les dresseurs les plus aguerris ne comprenaient pas forcément que le rapport devait se baser sur la confiance. Parfois, il lui arrivait de ne plus revoir un de ses volatiles. Ils revenaient au bout de quelques mois, voir quelques jours pour les plus sociables. Certains quittaient définitivement l’atelier. Quoiqu’il en soit, Rain avait réussi à rassembler sous sa coupe, plusieurs spécimens, rares ou communs.

Elle posa le pinceau à terre, observant l’un des oiseaux qui venait de faire son retour. La liberté. Chose que les humains croyaient acquise, alors qu’ils étaient tous prisonniers des chaines d’une tout autre geôle : celle de l’esprit. Et l’artiste avait le don de resserrer les vis de cette cage dont certains se croyaient libérés. Serait-ce le cas pour Rosalie H. Cullen ?

Rain n’allait pas tarder à le découvrir…


~


Quel curieux endroit…

A mesure que Rosalie s’approcherait de l’atelier, elle pourrait constater par elle-même l’étrange ambiance qui régnait dans ses lieux. Au loin, elle apercevrait la baraque composée de son seul étage et de cette volière plantée dans le décor insolite. Face à la maison vétuste, une rangée de toiles montées sur chevalets ; ces derniers étaient terrés dans la rivière, l’eau recouvrant leurs pieds. Etait-ce une façon de se moquer de l’arrivante qui croyait être amenée à visiter une galerie ? Ou l’artiste possédait un drôle de sens de la scénographie… L’esbroufe serait suffisante pour que Rosalie passe la porte de l’atelier. Là, elle ne prendrait peut-être pas tout de suite conscience du guet-apens dans lequel elle s'était jetée. Elle découvrirait la pièce principale, hybride de styles baroques et de griffe décorative asiatique. Elle aurait quelques soubresauts à la vue des masques tant effrayants que sublimes, du Théâtre de Pékin, accrochés ci et là sur les murs, aux côtés de marionnette aux sourires mystérieux. Elle se rassurerait avec les toiles qui fleurissent partout dans l’atelier, mais elle flancherait vite en y jetant un regard plus intéressé pour constater la nature torturée de ces créations. Rain était dans une période noire. Il y a encore vingt ans, ses tableaux respiraient l’humanité d’un cœur épris. Ceux-là transpiraient le mal-être. Arrivée à Hanover depuis peu, elle ne s’y sentait pas à son aise, et ne retrouverait probablement jamais la quiétude de sa vie au Sichuan. D’autant plus qu’elle n’avait jamais cultivé d’attaches aux terres qu’elle foulait, encore moins à un pays qui lui laissait bien des mauvais souvenirs par ses partis pris au cours de l’Histoire.

Le son poussiéreux et mélancolique d’un tourne-disque accueillerait Rosalie, grésillant un air classique. La muse des Cullen trouverait alors suspecte les encres qui s'échappaient sur le sol, avant de reconnaître l’odeur de sang provenant des toiles…

Mais pour le moment, l’invitée n’était pas encore arrivée, ce qui laissa le temps à la peintre d’entretenir la flore du bassin de la volière. Parmi les lotus, elle cueillit une rose, tombée là par accident. Comme sa vie. Qu’elle ne devait après tout, qu’a un concours de circonstances. Rain ouvrit sa paume, découvrant à ses yeux, ce joyau de Dame Nature… à l’image de sa convive… L’artiste tira alors doucement un de ses pétales, dépareillant la rose de son plus bel apparat… Puis elle continua… une à une… jusqu'à ce qu’elle laisse le noyau se choir dans le bassin…
Son cœur… c’était tout ce qu’il allait rester de Rosalie après l’avoir brisé…
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Rosalie H. Cullen
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MessageSujet: Re: Broken Flowers [PV. Rosalie H. Cullen] Broken Flowers [PV. Rosalie H. Cullen] I_icon_minitimeDim 23 Aoû - 16:14







    Un épaisse couche neigeuse s’était formée au dessus d’Hanover, après d’interminables heures de précipitations. Nous étions en début d’après midi, mais le soleil était caché par les nuages et un brouillard laiteux et lugubre s’était abattu sur la ville, qui revêtait des allures fantomatiques. Le vent du nord soufflait en violentes rafales, qui ne faisaient qu’accentuer l’impression de froid intense. Les ruelles du centre avaient été désertées au profit des zones commerciales ou des habitations surchauffées à outrance. Pour les vampires, qui ne craignent pas les températures extrême, c’était un temps idéal pour sortir et vaquer à leurs occupations en toute discrétion. Rosalie avait quitté le domicile familial vingt minutes plus tôt, sans dire où elle se rendait. Elle avait dit à Emmett et à Mathilda qu’elle serait de retour avant la tombée de la nuit , et tous deux avaient décidé de profiter de son absence pour organiser une partie de chasse entre père et fille. Ravie de constater les efforts de son mari pour se rapprocher de celle qu’elle avait adopté, elle s’était dirigée dans la foret d’un pas léger.

    Quelques jours auparavant, elle avait fait la connaissance de Shana, vampire qui servait de modèle aux peintres locaux contre rémunération. Elle lui avait parlé d’une certaine Rain, originaire de l’Empire du Milieu et installée depuis peu en Amérique du Nord. Narcissique de nature, Rosalie rêvait depuis toujours qu’un artiste couche sa beauté fulgurante sur une toile, et l’immortalise à tout jamais. Shana lui avait donné l’adresse de l’atelier de l’asiatique, avec laquelle elle avait pris un rendez-vous pour la semaine suivante, sans se douter de l’horreur qui l’attendait. Ses épaules étaient drapées d’une unique veste noire qui descendait jusqu’à la moitié de ses mollets – et dont les pans se soulevaient sous la brise hivernale – qui dissimulait son corps dans le plus simple appareil. Elle ne portait pas de chaussures non plus, et avançait pieds nus dans la poudreuse fraîche du matin. Ses pas laissaient des traces visibles dans la neige, ce qui l’amusait un peu. Elle ne se doutait pas encore que ce simple détail aurait toute son importance un peu plus tard. Dans les sois bois au décor de carte postale, tout était calme, bien trop calme. Comme le calme avant la tempête.

    Au plus elle s’approchait de l’atelier de Rain Si-Jie, au plus elle s’immergeait dans l’ambiance totalement loufoque de l’artiste asiatique. A flanc de falaise, elle distinguait une baraque austère, laquelle abritait une volière gigantesque en son sommet. Le brouhaha et les piaillements incessants des occupants des lieux était à la limite du supportable. Les artistes ont d’ordinaire besoin de calme pour travailler, tout ceci était très étrange. Puis elle aperçut plusieurs toiles en contre bas, installées sur des chevalets dont les pieds baignaient littéralement dans l’eau du fleuve. La belle blonde arqua un sourcil, de plus en plus intriguée par l’apparence de l’atelier.
    Sa curiosité la poussa s’avancer jusqu’au seuil de la masure. L’intérieur regorgeait de toiles et un tourne disque recrachait un air classique qui recouvrait à peine le bruit des oiseaux. Elle leva les yeux vers la volière et poussa un cri de stupeur. De nombreux spécimens avaient élu domicile ici, certains étaient d’un exotisme notable, d’autres étaient un peu plus banals. Quoi qu’il en soit, elle avait l’impression de se trouver dans une mise en scène Hitchcockienne, se sentant observée par ces volatiles au regard hostile, perturbés qu’un intrus se soit invité sur leur territoire. Elle ne remarqua pas la présence de leur maîtresse, occupée à déshabiller une rose de ses pétales dans le bassin de la volière.

    Le malaise de Rosalie s’accentua lorsqu’elle pénétra à l’intérieur. Des fragrances de sang humain s’échappant des œuvres de l’artiste virent chatouiller ses narines, et un liquide vermeil ruisselait sur le sol poussiéreux. Les quatre murs de la pièce unique étaient ornés de toiles, toutes plus torturées les unes que les autres. Il n’y avait aucune trace de l’artiste, mais elle percevait tout de même une lointaine odeur familière, une essence vampirique. Peut-être que la chinoise s’était cachée quelque part dans l’ombre, et l’observait, attendant le moment propice pour passer à l’attaque… A ces pensées, Rosalie fléchit légèrement ses genoux, et se mit en position défensive. La menace des Volturi planait au dessus de sa famille, telle une épée de Damoclès. Peut-être que Shana l’avait entraînée dans un guet-apens, et que la fameuse Rain n’existait pas. Et que c’était l’armée italienne qui allait surgir de nulle part. Elle commençait à regretter de n’avoir pas dit aux autres où elle se rendait.
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Rain Si-jie
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MessageSujet: Re: Broken Flowers [PV. Rosalie H. Cullen] Broken Flowers [PV. Rosalie H. Cullen] I_icon_minitimeMar 25 Aoû - 21:05

Une ville fantôme. Un atelier lugubre. Rosalie. La pluie. La neige. Rain. Les ingrédients pour une parfaite mise en scène orchestrée d’une main de maitre par une artiste qui allait s’offrir le luxe de travailler sa matière favorite : le corps et l’esprit. Une enveloppe charnelle désirable et des démons enfouis qui ne demandaient qu’à être recrachés du tiroir... sa victime était bien généreuse.

Shana. Pièce usée du puzzle. Le modèle était plus humain qu’elle ne le croyait. Rain la tenait par la peur, comme les autres... Les vampires n’étaient pas épargnés. Quel délicat parfum exaltaient-ils, des effluves d’épouvante, d’une terreur nouvelle qu’ils n’avaient dès lors,… jamais ressentis. De véritables friandises acidulées pour leur tortionnaire….
Rosalie n’avait peut-être pas remarqué le malaise de son informatrice à leur entretien, encore sous le choc de sa rencontre avec la peintre. Cette dernière avait sauvagement assassiné le cercle familial du vampire qui avait pour mission de perdre la rose dans le Jardin du Mal…
Shana rentrait chez elle, après avoir posé pour un artiste local. Alors qu’elle ouvrit la porte, une pluie de larmes grenats se déversa sur son visage blême. Ce n’était pas le sang de ses frères, mais bien le poison qui avait servi à les rendre mortels. Au plafond, le thorax scié d’une des victimes, d’où vomissait les entrailles que Shana piétinait. L’artiste avait épinglé différentes parties du corps des deux frères au sommet, à la manière d’un lépidoptériste passionné qui se serait amusé à démembrer ses précieux spécimens pour en étudier l’anatomie. L’intestin d’un des deux vampires était déployé sur plusieurs mètres, servant de cordage esthétique à cette installation d'un art discutable. La tête décapitée du second frère était suspendu à ce filage noueux, ses dents mordant la chair du chainon de viscères. Rain les avait obligés à se dévorer mutuellement. Une image bien personnelle de la fraternité.

A l’heure qu’il est, Shana n’était plus de ce monde. Elle ne l’avait pas laissé en vie pour préserver le secret d’une arme redoutable : le sang d’un Mort, un poison qui restituait l’humanité perdue des vampires, les destituant de leurs pouvoirs surnaturels. Malgré ce prétexte, l’informatrice était condamnée. Car si Rain abhorrait la médiocrité, elle n’avait que mépris et répulsion pour ceux qui frémissaient de peur face à la Mort, ce conjoint indésirable qui marchait au pas derrière nous, et qui, au lieu de nous obliger à chercher des moyens de l’éviter, devrait nous faire prendre conscience de la valeur de la vie.
Celle de Rosalie allait être bousculée par l’asiatique. La « chinoise ». C’est tout ce que les esprits étroits occidentaux avaient su dénicher sur Rain. Information légèrement erronée. Par soucis d’anonymat, cette dernière ne dévoilait que son prénom, ou du moins, son patronyme anglophone. Ainsi on ne savait pas vraiment à qui on avait affaire… L’ombre frappait, sans que l’on ne retrouve ses traces… elle était aussi imprévisible qu’insaisissable.



~



D’accoutumée, les oiseaux s’accordaient à chanter d’agréables mélopées qui avaient le don d’apaiser l’âme tourmentée de la maitresse des lieux. Mais s’ils étaient aussi nerveux, c’est qu’ils ressentaient la folie destructrice se poindre dans le cœur mort de l’artiste aux multiples facettes. Effrayés par la noirceur de son esprit, ils mettaient la victime en garde… Cette complicité n’était pas sans déplaire à Rain, qui savait ô combien la nature était impartiale… assez pour trouver un ennemi commun aux vampires… mais peut-être pas pour empêcher l’inévitable… Si Rosalie voyait dans ces billes noires, les yeux menaçants des volatiles, elle se méprenait, ensorcelée par l’ambiance malsaine qui régissait la scène. Preuve que Rain maitrisait d’emblée la psychologie de ses victimes avant même qu’elles n’aient mit un pied dans l’antre du stupre. L’imagination de l’Architecte de la Peur était sans bornes...

Rosalie s’était enfin décidée à passer le pas de la porte, son assurance volant aux éclats à la vue du cadre effrayant de l’atelier. Elle alla alors s’imaginer qu’il s’agissait d'un piège tendu par la famille italienne… Les Volturi. Rain avait cessé de nourrir des craintes à leur sujet. lls ne lui évoquaient qu’un nombre. Pour elle, ils n’étaient qu’une famille qui trouvait sa force dans leur structure. Quand les éléments perturbateurs ne s’amusaient pas à quitter le troupeau bien sûr… Qu’était un Volturi face au mal qui rongeait Rain, dont elle faisait offrande à ses victimes ?

Il était temps pour l’intéressée d’accueillir son invitée comme il se devait.
Des cliquetis résonnèrent dans tous les recoins de l’atelier : des portes se fermaient, des loquets se tiraient, on verrouillait une trappe. Puis l’ombre apparut face à Rosalie, se présentant très simplement à elle. Aucun coup, aucune lame dans le dos, ni d’autre offensives. Rain se tenait là, le visage légèrement penché sur la droite, comme pour mieux observer son modèle. La créature à la crinière de jais dégageait une aura malsaine, nul doute qu’il s’agissait d’une prédatrice qui ne partageait pas les mœurs des Cullen. Sa beauté métissée écartait l’hypothèse de ses origines uniques présumées chinoises. Ses yeux… verts… ? Rosalie n’était pas folle, elle avait senti l’odeur d’un vampire… Mais elle ne retrouvait dans son regard troublant, ni la trace d’une alimentation végétarienne qui donnait cette teinte délavé aux iris, ni le coloris rouge sang des carnivores. Un mystère, ou plutôt, une aliénation, une de plus, dans cet univers qui s’écartait dangereusement de la réalité, ce confort que l’on trouve si sécurisant...

Elle s’approcha alors pour lui tendre la main. Mais ce ne fut pas pour la plonger dans son cœur : de sa menotte délicate, Rain se saisit d’une feuille qui s’était entremêlée dans les cheveux de Rosalie. L’artiste était vêtue d’une simple chemise blanche tâchée par les encres et d’un sous-vêtement discret, parée pour l’exercice de sa commande. Elle lui montra alors le chemin de la salle d’eau.


« …cela s’impose… avant de commencer. »


Tenir sa proie éveillée. La bercer d’illusion, et ce, jusqu'à la dernière minute. Plus savoureuse était la peur sous le joug de la surprise. A partir de cet instant, Rain allait vivre chaque émotion de sa victime pour son plus grand plaisir.

La peintre la laissa alors se diriger vers le couloir… Rosalie n’était peut-être pas dupe, mais la confiance qu’elle accordait à cette hôte bien étrange relevait plus de la peur que d’une parfaite aisance… Après quelques pas, Rosalie poussa la porte de la salle de bain, pour y découvrir la baignoire qui l’attendait ; une odeur acide de fer vint agresser ses sens. Le coupable s’échappait des commodités : Rosalie n’eut qu’a pencher la tête pour découvrir qu’il s’agissait ni plus ni moins que d’une marre de sang contenue dans la cuve…


~


Les oiseaux s’étaient tus. La tête de lecture du vinyle levée, on n’entendait plus les crachotements du tourne-disque. Seul régnait en maitre un silence épais, oppressant. Armé pour démultiplier les cris d’horreur qui ne connaitront que pour seul parasite, le tintement des lames qui serviraient à saigner le corps de la victime…

Lorsque Rosalie se réveillerait d’un sommeil qu’elle allait amèrement regretter après ce qui allait suivre, elle verrait une installation dans un coin de la pièce centrale. Le corps de Shana encastré dans une toile. Le modèle fusionnant avec le médium, censé la représenter. Son crâne fendu ne laissant apparaître qu’une moitié de visage dans lequel on lisait toute l’horreur de la victime. Son corps était contorsionné de façon à ne plus savoir distinguer les tranches de son anatomie. Placée dans un recoin d’ombre, l’œuvre était d’autant plus indéchiffrable.

Au centre de la pièce, bercé par la lumière de l’immense lanterne rouge pendue au plafond, une toile vierge montée sur chevalet, un lit de roses, pour décor.

Puis… ses mains, rouges cramoisi. Rosalie se rappellera alors de l’agression.
Rain l’avait surprise par derrière, l’agrippant par les cheveux : la tête de Rosalie était venue cogner la céramique de la baignoire. Ne lui laissant guère plus de répit, l’artiste l'avait plongé la tête la première dans le poison. La violence de l’attaque était telle que la malheureuse plongea dans un léger coma, laissant le temps à la peintre de soulever son corps avant de le plonger dans la baignoire. Et si le choc du crâne de la belle contre le berceau de sang n’avait pas brisé ce dernier, c’était que, sans le savoir, Rosalie était déjà souffrante. L'incident avec Shana n’était pas un fait du hasard. En effet, lorsqu'elle l'avait rencardé sur l'atelier, la vampire avait malencontreusement saigné le poignet de sa convive en cousant le bracelet qu'elle venait de lui offrir... Le sang imbibé sur l'aiguille n'agirait que peu de temps, il fallait faire vite... Rain avait tout calculé au millimètre près. Il n’était pas question de se battre dans son atelier. De plus, elle n’échangeait pas les poings avec de telles créatures de beauté. Elle préférait leur accorder des attentions plus recherchées...

Assise en tailleur dans un recoin de la pièce, elle préparait son nuancier, qui s'annonçait déjà riche en carmin...
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Rosalie H. Cullen
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MessageSujet: Re: Broken Flowers [PV. Rosalie H. Cullen] Broken Flowers [PV. Rosalie H. Cullen] I_icon_minitimeMer 23 Sep - 16:57

    Un silence de plomb, oppressant et inquiétant avait pris possession des lieux. Rosalie se sentait prise au piège dans l’atelier refermant des œuvres aussi troublantes qu’effrayantes. Pendant un moment, elle s’imagina que ce rendez-vous était une ruse des Volturi. Depuis que Mathilda faisait partie de la famille, la menace des italiens planait au dessus de la tête de chaque Cullen, comme une épée de Damoclès. Mais Rose était la principale concernée par la vengeance du clan ennemi puisque c’était elle qui avait adopté l’enfant vampire. Si elle savait qu’elle n’avait aucune chance de triompher toute seule d’une rixe face aux Volturi, elle refusait de mourir en lâche, sans se battre. Elle tourna la tête en direction de la porte restée entrouverte. La neige s’était remise à tomber abondement, et le blizzard soufflait quelques flocons jusqu’à l’intérieur de la masure. C’était un jour comme un autre pour mourir. Ce détail climatique n’était pas sans lui rappeler une épisode douloureux de sa vie d’humaine, où victime de la perversité des hommes, elle avait été laissée pour morte dans une ruelle sombre en pleine tempête de neige. Ce signe du destin ne manqua pas de la faire sourire d’ailleurs.
    Le silence fut bientôt rompu par une succession de son plus étranges les uns que les autres : des claquements de portes, des loquets que se verrouillaient ou encore, une trappe qui se soulevait… On aurait dit que quelqu’un descendait du toit, et pourtant Rosalie était persuadée de n’y avoir vu personne avant de pénétrer dans l’atelier. Elle n’eut pas le temps de réfléchir davantage à la question car une ombre se présenta devant elle presque instantanément. Au même moment, un grognement agressif s’échappa de ses lèvres pulpeuses. Elle fléchit légèrement sur ses jambes et se pencha en avant, dans une position défensive. Si les Volturi voulaient lui faire la peau, ils allaient d’abord devoir se battre.

    Puis il se produisit quelque chose que la blonde n’aurait jamais pu s’imaginer. Au lieu de voir surgir de la pénombre la silhouette imposante de Felix, ou le visage cruel et enfantin de Jane, ce fut une toute autre personne qui s’avança jusqu’à elle. Une vampire menue, aux traits asiatiques dissimulant un héritage européen insoupçonné. Elle était vêtue très simplement, d’une longue chemise blanche tachée d’encre et d’un sous vêtement. Mais ce qui retint le plus l’attention de Rosalie, ce furent les iris de son hôte. D’un vert éclatant, ils ne laissaient aucun indice sur le régime alimentaire adopté par leur propriétaire. Etait-elle végétarienne ? Etait-elle carnivore ? La seconde hypothèse était la plus probable au vue de l’aura qui s’évacuait des pores de l’eurasienne. Cette dernière observa Rosalie de son œil d’artiste et la débarrassa d’une feuille qui s’était logée dans son épaisse chevelure blonde dans la tempête. Malgré la menace latente qu’elle représentait, Rose devait se rendre à l’évidence. Les récents évènements qui s’étaient bousculés dans sa vie récemment l’avaient rendue complètement paranoïaque. Elle se trouvait stupide d’avoir imaginé une quelconque manigance des Volturi, ou d’avoir cru que cet après midi neigeux allait être son dernier ici bas. A la fois amusée et dépitée par ses propres craintes injustifiées, elle relâcha un peu sa garde sans se douter que cette baisse d’attention allait lui coûter cher.

    Elle se dirigea dans la salle d’eau que Rain lui avait indiquée, afin de se mettre en conditions pour le tableau qu’elle lui avait commandé sur rendez-vous. Elle fit glisser la fermeture éclair de sa veste jusqu’au bout, et la dégagea de ses épaules. Elle observa quelques instants son corps dénudé dans le reflet du miroir sale qui était accroché au mur, avant qu’une odeur familière ne vienne lui chatouiller les narines. Intriguée, elle s’avança vers la baignoire, sans se rendre compte que Rain était derrière elle. La musique venait de cesser, et les oiseau s’étaient tus. Elle se pencha en avant pour découvrir une mare de sang au fond de la cuve. Puis tout s’enchaîna rapidement. Elle sentit une main se refermer violemment sur ses cheveux, puis sa tempe heurta le rebord en céramique de la baignoire. Elle fut ensuite plongée tête la première dans le bain au liquide défendu, et perdit connaissance. Loin de se douter qu’elle avait été victime de la technique des chasseurs de vampires, elle se réveilla complètement perdue. Elle n’était pas chez elle, et lorsqu’elle leva les yeux vers le plafond, elle eut un haut le cœur. Elle reconnut la buveuse de sang qui l’avait rencardée sur cet atelier, son corps était enchevêtré dans celui d’un homme, tous deux encastrés dans une toile. Cette vision d’horreur manqua de la rendre malade. Une seconde toile trônait au centre de la pièce, avec pour décor un lit de roses. Elle tourna la tête dans en tous sens afin de voir une personne connue, dans le but de se rassurer. Il n’y avait personne : ni Emmett, ni Carlisle, ni Edward. Elle était abominablement seule, et personne ne savait qu’elle était ici. Tapie dans l’ombre, dans un recoin de la pièce, elle aperçut la silhouette de Rain, qui lui tournait le dos. Elle s’affairait sur son nuancier. Rosalie essaya de se mettre debout avec l’idée folle de s’enfuir. Elle y parvint mais sa force vampirique et sa vitesse surnaturelle ne répondaient plus. Elle se rappela alors ce que lui avait dit Emmett : que le sang de mort les rendait vulnérables pendant quelques minutes. Il ne lui fallut que peu de temps pour comprendre ce que la chinoise lui avait fait subir. Elle sortit de la baignoire, son corps nu recouvert de sang qui n’était pas le sien. Elle interpella son hôte d’une voix agressive :

    « Qu’est ce que tu lui a fait ? » lui demanda-t-elle en dirigeant son regard au plafond, dernière sépulture de Shana. « Qu’est ce que tu attends de moi ? Tu es inconsciente de t’attaquer à une Cullen… » Rosalie espérait que la seule invocation de son nom de famille dissuaderait Rain de lui faire du mal. Malgré leur régime végétarien, les Cullen étaient réputés dans le monde vampirique pour être un clan puissant et redouté. Rain y réfléchirait à deux fois avant de s’en prendre à l’une de ses représentantes.
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MessageSujet: Re: Broken Flowers [PV. Rosalie H. Cullen] Broken Flowers [PV. Rosalie H. Cullen] I_icon_minitimeDim 18 Oct - 12:44

La blancheur immaculée du manteau de neige qui recouvrait ses terres natales lui apparaissait par succession d’images, transportées par des vagues émotionnelles… Rain vivait l’Hiver à travers ses proies, au-dehors, qui vagabondaient ci et là… de son atelier, elle pouvait sentir leurs pouls, ralenti par le froid… Sa transformation avait exacerbé ses sens, mais plus encore, elle lui avait offert une toute nouvelle acuité : Elle entrevoyait le passé par le biais de l’image. Tel était son don. Don qu’elle allait utiliser contre Rosalie. Mais plus que des fragments de vie, l’Eurasienne parvenait à capter des émotions, des craintes, le ressenti de tout un chacun, toujours sous forme d’image qui se dépeignait dans son esprit. Rain ferma un instant les yeux, captant les dernières esquisses d'existence humaine : la solitude d’un vieil ermite perché plus haut dans la montagne, la rancœur d’un chasseur qui traquait en ce moment même son ennemi, le désespoir d’une veuve qui errait dans les bois. Et toutes ces pulsations, ces cœurs frais qui battaient la chamade…
L’Empire du Milieu connaissait lui aussi, ses hivers rigoureux : le solstice de cette saison était une célébration plus importante encore que l’arrivée du printemps. Tout comme en Occident, l’humeur était alors aux retrouvailles, l’occasion pour les proches d’organiser d’importantes fêtes familiales… Rain était étrangère à ces épisodes de la vie désespérément courte des hommes… Et cela, bien avant sa transformation. Si pour Rosalie, l’approche de l’hiver faisait remonter les démons à la surface, Rain se laissait envahir par une bien amère mélancolie… La même mésaise qui l’habitait à la vue du bonheur des autres : de ce 29 Novembre 1960, où son humanité lui fut dérobée, à ce même jour, vingt et un ans auparavant, où son premier cri lui fut arraché. Née sous un ciel blanc, transformée par une nuit glaciale, Rain était un enfant de l’Hiver, le jieqi lìdōng débutant vers le 7 novembre selon le calendrier chinois, légèrement plus en avance que son égal occidental, le calendrier grégorien.

Rosalie avait vu le jour sous un ciel plus clément. Un printemps dont elle devait se languir, une saison qui balayerai ses craintes... La belle allait, plus que jamais, espérer l’arrivée d’un climat plus doux : la rudesse de l’hiver allait s’abattre sur son être...

Revenue sur la défensive, l’occidentale s’attendait à un traquenard des Volturi. Si ils constituaient la seule menace crédible pour les Cullen, ils pourraient désormais compter sur la folie destructrice de Rain. Il serait d’autant plus difficile d’y échapper car même un esprit aussi éclairé que Carlisle ne pourrait cerner les contours de ce personnage complexe, et ainsi deviner le sombre dessein de l’intrigante. Ses ambitions ne s’arrêtaient pas au seul mal qu’elle semait en s’en prenant aux âmes innocentes. Malgré un mode de tuerie qui semblait arbitraire, Rain tenait un objectif bien précis, qui dépassait le simple entendement. Il ne s’agissait pas de faire subir à l’autrui, une vengeance désuète ni même de défendre des idéaux. Rain œuvrait pour un tout autre maitre…

Rosalie n’était qu’une victime parmi tant d’autres. Si elle avait été choisie par la tortionnaire, ce n’était pas pour sa prise de position et les risques qu’elle avait prit à adopter une Volturi. Rain s’en contrefichait. Elle avait vu en la personne de Rose, un être plus fragile qu’il n’y paraissait. Ses investigations l’avaient amené à jeter son dévolu sur cette forte tête qui pensait avoir le contrôle de sa vie. Une proie facile, mais, plus encore, un maillon faible qu’il serait facile de faire tomber. Et ce n’était que le début. Le prochain sur la liste ? Emmett. La neige…

Vint la rencontre entre les deux actrices principales de ce drame anticipé.
Rosalie porta une attention toute particulière à la paire d’yeux de la métisse ; on la dévisageait souvent ainsi, en s’arrêtant sur la couleur soutenue de ses iris dans lesquels ont se perdaient, déboussolés, alertés par la profondeur de ce regard troublant. Les interrogations de son invité ne trouveraient pas de réponse. Si elle se doutait du métissage de son hôte en observant les indices comme sa taille respectable ou les angles de son visage anachronique aux courbes asiatiques habituelles, Rosalie ne saurait probablement jamais pourquoi la couleur de ces yeux n’affichait pas la teinte cramoisie des carnivores.
Mais elle allait s’apercevoir de sa propre naïveté : sa garde baissée, elle répondit aveuglément à la mise en confiance de l’étrange créature… Le réveil fut aussi violent que l’attaque : son estomac se noua à la vue des œuvres de l’artiste. C’est à ce moment même qu’elle aurait dû prendre conscience de sa fragilité. Si Rosalie se rendit compte par la suite, que ses forces l’avaient quitté, son humanité retrouvée se traduisait déjà par un regain d’émotivité… La peur, le dégoût, l’angoisse, elle semblait ressentir ces émotions à vif…
Malgré le nombre incalculable de fois qu’elle avait affaibli ses congénères, depuis maintenant plus de cinquante ans, Rain se plaisait toujours autant à les regarder prendre conscience de leur infinie faiblesse.

Par la suite, Rosalie harponna la métisse de paroles : l’agressivité avec laquelle elle s’adressa à sa tortionnaire ne plaisait guère à cette dernière, qui ne faisait, une fois de plus, que constater la barbarie occidentale.


« Je te prierais de baisser d’un ton… J’ai besoin de calme… Personne ne franchira le pas de cette porte… alors épargne moi ce viol auditif... »

Bien que la question était stupide, sûrement soulevée sous l’emprise de la panique, Rain daigna répondre sur le sort qui s’était abattu sur Shana.

« Je l’ai transcendé… Qui l’aurait cru… Un être aussi inutile… élevé à l’état d’œuvre. »

Rain était capable de tuer aussi facilement un vampire… ? Pour le moment, Rosalie n’avait pas de quoi s’inquiéter, après tout, elle n’avait fait qu’entrevoir ce dont cet esprit aliéné était capable. Mais lorsqu’elle découvrirait que l’assassine était la main de la Mort, et que nul lycan, vampire et humain ne pouvait prétendre lui échapper, la protégée des Cullen prendrait alors la menace au sérieux. Malheureusement pour elle, même si l’aura dévorante de sa camarade la trahissait, elle ne devinerait jamais l’ampleur des tueries perpétrées durant ces derniers siècles, alors comparable à de véritables holocaustes. Seulement, l’expérience de ses nombreuses décennies n’expliquait pas tout : Rain avait beau être un vampire d’un âge avancé pour une race victime de toutes les malversations, abattre une famille de vampire sans le moindre mal relevait de l’exploit. La lumière sur ces mystères allait se faire très prochainement à Hanover…
Mais pour le moment, Rosalie avait rendez-vous avec la Mort. Et dans un excès de confiance, elle afficha ses origines familiales comme si celles-ci pouvaient conjurer le mauvais sort. Quelle doucereuse innocence… Rosalie croyait vraiment impressionner le vampire… Si la renommée mondiale des Cullen & des Volturi n’était plus à prouver, leur hypothétique dangerosité n’avait aucun poids sur la balance aux yeux de Rain. Des siècles durant, elle n’avait cessée d’être traquée, figurant sur les listes noires des défenseurs des humains, les lycans, mais aussi des vampires, qui avaient eu fi des carnages. Mais,… ce sont les hommes qui lui causèrent le plus de tort : plus que le mépris des êtres surnaturels dont elle faisait parti, Rain avait subi la haine raciale. Et lorsque la moitié du globe veut votre peau car vous ne représentez qu’un « jaune », un étranger de plus à exterminer, la peur prend une toute autre dimension. Malgré cela, l’assassine savait qu’il s’agissait peut-être de ses dernières péripéties à Hanover, car cette fois, elle serait en territoire ennemi… mais cela, elle s’en fichait car cela faisait depuis bien longtemps qu’elle n’avait plus peur de mourir…
Pour les raisons citées, Rain eut un relent de mépris pour Rosalie : l’invocation de ce nom, proférer ces six lettres comme si elles constituaient une menace... Comment un être aussi faible intérieurement pouvait prétendre « contrôler » la peur ? L’artiste allait lui faire regretter cet écart.

Un silence s’invita sur la scène : durant un court instant, Rain se figea. L’américaine, peinturlurée de sang devait profiter de moment suspendu dans le temps, ces quelques secondes de répit avant l’avalanche de douleur qu’elle allait subir… La voix de l’artiste se fit à nouveau entendre :


« Détrompes toi… si il y a bien une chose dont je suis sûre… c’est de t’avoir choisi. Je dirais même que tu as été l’heureuse élue… »

A peine eut-elle fini de lui délivrer ces paroles, que l’artiste se retrouva dans le dos de Rosalie, celle-ci se surprenant à s'agenouiller sous la pression de son agresseur. Rain la tenait par la crinière, l’obligeant à se tasser pour ne pas arracher sa chevelure… Sa proie pouvait toujours se débattre : ses forces l’avaient quitté, elle ne répondait plus à sa panique croissante…

« …je reconnais bien là votre arrogance… »

Elle ne la vouvoyait pas. L’Eurasienne faisait juste une simple généralité. Les Américains avaient croisé sa route de nombreuses fois. Que ce soit par leur passé colonialiste en Chine ou l’impérialisme des conquérants de la péninsule japonaise… Si Rain ne portait aucun jugement sur ce qui était aux yeux des asiatiques, des « étrangers », elle leur reconnaissait tout de même une fierté mal placée.
Rain observait sa proie : de son point de vue, elle avait une fenêtre plongeante sur sa poitrine maculée de sang. On ne lui avait pas menti : les proportions de ce vampire était un modèle de perfection.


« Rosalie Hale Cullen… »

Pensive, elle reprit…

« Volturi, Cullen… ils inspirent tantôt le respect, tantôt la peur… »

Rain la souleva alors, l’amenant à son niveau : elle lui murmura ces mots dans le creux de l’oreille, d'un ton sec…

« Sache que je n’en ressens rien »

Puis elle la jeta dédaigneusement sur le lit de roses :

« Votre union est votre seule force… Face à la Mort, nous sommes tous égaux… »

L’artiste revint vers son nuancier, s’emparant de ce qui semblait être des pinceaux, de part leur silhouette longiligne. Mais dès qu’elle se retourna dans la lumière, Rosalie put apercevoir les pointes effilées de longues aiguilles de la taille d’un avant-bras.

« ..et votre existence n’est pas plus légitime que celle d’un chien… »

« Votre existence » ? N’était-elle pas, elle aussi, un être à sang-froid ? Ou se mettait-elle à vouvoyer Rosalie ? Non, à vrai dire, elle utilisait volontairement ce pronom, comme si elle se refusait à s'intégrer aux vampires. Rain était de toutes les batailles, mais elle n’appartenait à aucune famille.
Revenant vers Rosalie, la tortionnaire tourna autour avant de lui faire face. Elle observa alors ses traits : elle était mécontente du résultat, visiblement.


« La colère déforme ton visage. Fais moi le plaisir de te détendre. »

La vitesse du vampire, que ne possédait plus l'américaine, amena l’artiste à son chevet en quelques fractions de secondes. De nouveau à quelques centimètres l’une de l’autre, les deux créatures de beauté s’échangèrent un regard : Rain chevauchait sa proie, la dominant largement. Elle se saisit de ses joues, rapprochant le visage de la caucasienne du sien : les aiguilles qu’elle tenait dans sa main droite caressaient la peau galbe de l'infortunée. L’artiste prenait le temps de s’imprégner de son modèle, l’examinant de son œil expert. La proximité qu’elle entretenait avec Rosalie devait être effrayante pour cette dernière. Dévoilée sous ce jour, Rain inspirait la peur, on ne concevait pas le simple fait de s’approcher de cet esprit criminel... Alors, pensez bien que lorsqu’elle venait à nous, on pouvait imaginer l’angoisse de la victime.
Puis,... ses lèvres allèrent à la rencontre du cou de la belle, tandis ce que la pointe des aiguilles imbibées du sang des morts fricotaient dangereusement avec sa carotide… Fermant les yeux un instant, elle se laissa porter par l’odeur de Rosalie. Celle-ci l’aidait à vivre les sensations qu’elle captait au travers de sa toute nouvelle possession. Des images lui parvinrent alors. La nymphe des Cullen ne pouvait qu’observer ce comportement étrange, et en ressentir les conséquences… Elle se sentait mise à nue… Son dépouillement physique n’arrangeant pas les choses. Mais c’est bien d’une « agression » mentale dont elle était victime, même si Rain n’avait pas commencé la séance d’introspection. Avant de s’emballer, celle-ci revint à la raison, relevant les yeux vers Rosalie. Un faible sourire s’invita sur ses lèvres.


« Regarde toi, … à invoquer ton nom comme seule défense. Tu es seule. Faible. »

Puis elle se redressa, sans pour autant libérer Rosalie de son étreinte, la chevauchant toujours contre son gré.
Le regard fuyant, Rain laissa échapper un soupir inaudible…


« Vous, les vampires de bas étage, vous avez une fâcheuse tendance à vous reposez sur vos capacités… »

Depuis cinquante ans, le même constat tombait : une fois démunis de leur force, les vampires ne valaient guère plus qu’une petite frappe. Rain, seule, au corps à corps, restait redoutable. Elle était visiblement ennuyée d’avance, comme si les horreurs qu’elle allait lui infliger n’étaient qu’une routine pour le bourreau moderne qu’elle incarnait.
Sans prévenir, Rain alla ficher l’une de ses aiguilles dans la main de Rosalie, la clouant littéralement au sol. Alors qu’elle allait épingler l’autre menotte de sa victime, l’Eurasienne l’interrogea, ne se rappelant pas d’avoir dépêché cette information lors de ses investigations sur Rosalie Hale Cullen… Son âge lui était inconnu même si elle se doutait de la jeunesse du vampire…


« Dis moi… combien d'années se sont écoulées depuis que ton cher sauveur t'as offert cette nouvelle vie ? »



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Rosalie H. Cullen
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MessageSujet: Re: Broken Flowers [PV. Rosalie H. Cullen] Broken Flowers [PV. Rosalie H. Cullen] I_icon_minitimeLun 16 Nov - 18:23

    Dans la poitrine de Rosalie, l’organe endormi depuis des années s’était soudainement éveillé. Depuis sa transformation, elle avait oublié cette sensation banale d’un cœur qui bat, comme celle de l’air qui s’engouffre dans les poumons. Elle avait retrouvé cette humanité tant convoitée, celle qu’elle aurait troquée contre n’importe quoi d’autre dans le passé, en échange de son immortalité. Car en la vampirisant, Carlisle avait anéanti tous les rêves de la jeune femme, comme celui de mettre au monde un enfant. Et ni sa rencontre avec Emmett, ni son intégration dans une famille aussi soudée que les Cullen n’étaient parvenues à effacer ses regrets… jusqu’à se que sa route croise inopinément celle de Mathilda Volturi. Rosalie s’était alors réconciliée avec la créature monstrueuse qu’elle était devenue. Elle s’était également résolue à enfin accepter sa condition, et à traverser les années et les siècles aux cotés de son époux et de sa fille. Mais c’était sans compter sur les projets de son hôte. L’artiste chinoise avait rendue à Rosalie ce qu’elle s’était tant acharnée à récupérer depuis des décennies, mais cela ne serait pas gratuit. Le prix à payer serait celui de sa propre vie.

    Elle posa une nouvelle fois un regard interloqué sur ce qu’il restait du corps de Shana, et se dit que bientôt ce serait le sien qui ornerait les murs de l’atelier en pièces détachées. Imperturbable, Rain s’affairait à préparer ses pinceaux, et laissa sans réponses les questions de son interlocutrice. Lorsqu’elle finit et prit enfin la parole, ce fut pour lui ordonner de baisser d’un ton, arguant le fait que sa cabane était située dans un endroit isolé, et que personne ne pourrait l’entendre ou venir à son secours. L’artiste avait besoin de calme, et un sentiment de supériorité exacerbée se lisait sur son visage. Dépourvue de son immunité vampirique, Rose était à la merci de son hôte, et cela, l’une comme l’autre en étaient conscientes. Tout ce que la magnifique blonde pouvait faire, c’était de gagner du temps, et attendre que sa force surnaturelle regagne ses membres. C’était son unique recours pour espérer survivre à cette entrevue.

    En arrivant chez Rain, Rosalie ignorait qu’elle avait été la victime d’un complot organisé par Shana et par son hôte. Rares étaient les vampires qui osaient s’en prendre ouvertement à l’un des représentants de la famille Cullen… car les buveurs de sang étaient en grande majorité des créatures solitaires et nomades. Tout clan, à l’instar de celui des Volturi était craint et respecté. Mais la mise en garde qu’elle formula à l’encontre de Si-jie n’eut pas l’effet escompté. L’asiatique déclara qu’elle avait choisie Rosalie Cullen de façon délibérée, avant de se retrouver derrière elle en une fraction de seconde. Les genoux de cette dernière plièrent sous la pression, et elle n’eut d’autres choix que celui de s’agenouiller, Rain dans son dos. Elle sentit une poigne de fer se saisir de ses longs cheveux blonds, ce qui l’obligea à se tasser d’avantage. Toute tentative pour se défaire de cette étreinte était vouée à l’échec, aussi elle choisit de ne rien tenter d’inconsidéré. Un être humain ne pouvait rien face à un vampire. Elle était mieux placée que quiconque pour le savoir, car elle n’avait fait qu’une bouchée de Royce et de ses acolytes pour les punir du traumatisme qu’elle avait subi.

    Rain débordait de confiance, et peut-être un peu trop d’ailleurs. Elle alla même jusqu’à murmurer à l’oreille de Rosalie qu’elle ne craignait pas son clan, et qu’il ne lui inspirait aucune forme de respect. Son aliénation ne connaissait pas de limites. En s’en prenant à une Cullen, elle s’exposait au courroux de la famille entière, mais ne semblait pas s’en préoccuper. Et en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, le corps de la jeune blonde fut projeté sur un lit de roses, comme un vulgaire sac à patate. Lorsque son échine entra en contact avec le sol, la douleur de l’impact s’empara de tous ses membres. Mais ce n’était rien comparé à ce qu’elle allait subir prochainement. Un rictus de souffrance se dessina sur ses traits magnifiques, ce qui ne passa pas inaperçu aux yeux de l’artiste.

    Cette dernière marchait tout autour de sa victime d'un pas lent, usant de remarques plus acerbes les unes que les autres dans le but de la narguer. Elle tenait entre ses mains deux objets qui s’apparentaient à des pinceaux, mais ce ne fut que lorsqu’elle se plaça à califourchon sur Rosalie qu’elle réalisa qu’il s’agissait d’aiguilles affûtées de la taille d’un avant bras. L’artiste fit courir la pointe de ses aiguilles sur le corps nu et parfait de Rosalie, qui s’attendait à être transpercée de parts en parts. Mais Rain voulait faire durer le plaisir, et s’amuser un peu avec sa proie. Tout en la chevauchant, elle posa sur elle ses yeux verts et pénétrants, comme si elle cherchait à s’immiscer dans les pensées de sa partenaire. Cette observation sembla durer une éternité, puis l’asiatique se pencha un peu plus, ses lèvres allant à la rencontre de la carotide de Rosalie. On aurait dit qu’elle cherchait à s’imprégner de l’essence et du passé de l’américaine qui commençait à perdre patience : si Rain voulait la tuer, qu’elle en finisse !
    Lorsque l’aliénée se redressa, Rosalie sursauta. Pendant un court instant, les cheveux noirs de l’artiste étaient devenus blonds, et s’étaient raccourcis. Son visage était devenu pâle, ses traits menaçants avaient gagné en perversité, et un sourire obscène avait pris possession de ses lèvres. Son regard vert était devenu gris. Ce n’était plus Rain Si-Jie qui se trouvait au dessus d’elle, mais Royce King.

    « Regarde toi, … à invoquer ton nom comme seule défense. Tu es seule. Faible. » murmura-t-il à celle à qui il avait enlevé sa dignité, et qui lui avait ôté la vie pour compenser le préjudice subit.

    Puis le visage froid de Royce s’évapora et laissa place à celui de son bourreau du jour : Rain. Cette dernière tira Rose de ses pensées en enfonçant la pointe de l’une de ses aiguilles dans la chair, redevenue tendre. La douleur fut si vive et si forte qu’elle lui donna la nausée, mais elle affronta cette souffrance en silence. Si elle avait crié, Rain n’en aurait été que plus heureuse.
    Elle tourna imperceptiblement la tête sur le coté, et constata l’ampleur des dégâts. Sa main était littéralement clouée au sol, les nerfs avaient du être sectionnés, car elle n’arrivait plus à faire bouger le bout de ses doigts.
    Angoissée, elle observa la seconde aiguille, s’attendant à la voir traverser la chair de sa seconde main d’un instant à l’autre, mais Rain marqua une pause dans les hostilités, en posant une nouvelle question à sa proie.
    C’est là que Rosalie eut une idée. Elle n’était pas sûre du résultat, mais ne pouvait se résoudre à laisser Rain jouer avec elle et décider du moment où elle allait la tuer.
    Elle prit une profonde inspiration.

    « Tu devrais le savoir, non ? Je suppose que tu as du mener ta petite enquête sur nous avant de t’intéresser à notre famille… Cela fait plus de soixante dix ans… » murmura-t-elle en approchant sa main valide de celle de Rain. « Tu te permets de me donner des leçons de morale, mais regarde toi. Etre obligée d’utiliser du sang de mort pour venir à bout de tes victimes, c’est tellement pathétique… » d’un geste vif et rapide elle arracha la seconde aiguille de l’emprise de Rain, l’imbiba du sang de mort qui n’avait pas encore séché sur sa poitrine, et l’enfonça dans le galbe de la cuisse de l’asiatique. Tout comme l'américaine, la chinoise allait être dépossédée de son immunité et de sa force surnaturelle.

    Rosalie comptait bien mettre à profit l’effet de surprise pour se dégager de l’étreinte de Rain, et s’enfuir. Mais pour cela il fallait encore qu’elle parvienne à retirer l’aiguille qui la clouait au sol. Dans un geste désespéré qui lui provoqua une souffrance à la limite du supportable, elle arracha l’objet qui avait transpercé sa chair, et observa la plaie avec dégout, de laquelle un abondant filet de sang s’échappait, son sang... Sa main était perdue, pour l’instant du moins. Mais ce n’était pas le plus important. Il fallait qu’elle quitte cet endroit, et vite. Mais elle ignorait un détail, en non des moindres : Rain - toujours au dessus d’elle - avait un don, et le sang de mort n'était pas parvenu à l'anéantir.
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Rain Si-jie
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MessageSujet: Re: Broken Flowers [PV. Rosalie H. Cullen] Broken Flowers [PV. Rosalie H. Cullen] I_icon_minitimeLun 28 Déc - 22:50

Le Sang des Morts, une arme redoutable, un poison, mais aussi, une panacée contre le mal qui rongent les vampires : leur propre malédiction.

La douleur n’était qu’un artifice, le décor sans intérêt d’une chimère que Rosalie venait d’invoquer. Sans le savoir, elle avait violé l’intimité de son bourreau, lui rendant ainsi la monnaie de sa pièce… Ce n’était pas la première fois que Rain régressait à l’état d’humaine ; elle s’injectait fréquemment cette liqueur qui avait pour bienfait d’effacer, le temps d’un regret, sa condition de vampire. Combien de fois s’était-elle retrouvée dans ce champs de lin, en contrebas des falaises qui bordaient le Winnipesaukee, aux premières loges du lever d’un soleil qu’elle affrontait, digne, recevant sa douce chaleur sans qu’il ne lève le voile sur sa véritable nature.

Son rêve éveillé ne dura qu’un court instant, prenant fin lorsque, dans un geste inconscient, Rain retira l’aiguille de sa cuisse. Son regard encore perdu dans ses songes cherchait des flaques de ciel dans la lueur rougeâtre du lampion qui pendait au plafond : elle semblait désarçonnée, égarée entre deux réalités… Rosalie était un monstre d’inconscience, d’ainsi provoquer un être aussi déséquilibré que l’Eurasienne. Bien heureusement pour elle, Rain ne perdait pas de vue son principal objectif : achever sa toile. Sans quoi, elle n’aurait eu aucune raison d’épargner sa captive. Mais cette bévue avait touché l’écorchée vive et Rosalie ne pouvait espérer s’en sortir sans subir les conséquences de ses actes. Elle avait réussi à provoquer une pointe de colère dans cette coquille vide dépouillée de tout sentiment. Cet éclair d'animosité était éphémère, soit, mais rares étaient les personnes qui arrivaient à ne serait-ce que contrarier l’imperturbable personnage que rien ni personne ne semblait pouvoir atteindre.
Plus qu’un instant de perdition, Rosalie put observer un curieux phénomène. Si les vampires ayant bu le Sang des Morts, retrouvaient la couleur originelle de leurs yeux, rien ne changea dans les eaux troubles du regard envoûtant de la belle, si ce n’est l'apparition d'un brin de mélancolie qu’on ne soupçonnait pas auparavant, le spleen de sa vie d'humaine, bien loin derrière elle. Mais Rosalie n’avait créée qu’une vaine diversion. A vrai dire, elle avait même aggravé son cas, et cela, elle allait le comprendre d'ici quelques instants…

Reprenant rapidement ses esprits, Rain ne fut que plus vive, visiblement irritée par la situation. Serrant l’aiguille qu’elle avait dans les mains, le serpent alla, non sans violence, agripper le poignet de la main blessée de Rosalie, pour le plaquer contre son bras valide. Sans plus attendre, elle planta la pique acérée dans la menotte vierge de la malheureuse, les embrochant l’une sur l’autre.

Alors qu’elle s’apprêtait à clouer ses pieds, Rain leva les yeux vers la fenêtre qui lui faisait face : la niche était cachée par une toile qui voilait alors l’entièreté de la vitre, à l’exception d’un coin encore visible, d’où une paire d’yeux surgissait. Rares étaient les promeneurs qui venaient se perdre jusqu'à ce flan de la rivière, véritable havre de paix. Le voyeur, surpris, n’eut alors qu’une idée en tête : fuir, le plus vite possible. Mais il était comme hypnotisé par le regard pénétrant de celle qui l’avait prit en flagrant délit. Il eut un mouvement d’épaule, comme pour se retirer de l’encadrement de la fenêtre, mais il semblait faire face à un miroir : Rain avait suivit son léger déhanché, synchronisant leur mouvement, tel un serpent qui ne lâchait plus sa proie des yeux, reproduisant ses mouvements, lui faisant ainsi comprendre qu’il était piégé. L’homme n’avait pas d’échappatoire : il prit ses jambes à son cou, rejoignant la forêt comme un dératé. Rosalie pourrait constater que sa détentrice n’avait pas besoin de pouvoirs surnaturels pour se montrer redoutable…

Sans réfléchir une seconde de plus, elle le pourchassa, ayant prit à la hâte, un croissant de lune et un bon mètre de corde qui pendait au mur. La course s’acheva aussi vite qu’elle avait commencé : Rosalie pouvait observer la scène au loin, dans ce coin de fenêtre qui laissait entrevoir le dehors. L’arme de jet fut lancée sur le fuyard : la blonde plantureuse put voir une forme ronde s’éjecter du corps de la victime, retombant comme une pierre… Rain ne perdit pas une seconde : elle le ramena à son atelier, l’attachant pour trainer le corps avant qu’il ne pèse tout son poids après que les muscles ne se soient relâchés. Revenue dans son antre, elle tirait le cadavre avec acharnement, cadavre qu’elle aurait porté d’une main si elle possédait encore ses pouvoirs. Le poussant jusqu’à Rosalie, cette dernière put s’apercevoir qu’il avait le ventre ouvert : un trou béant remplaçait le lot d’abats qu’à l'accoutumée, un humain garde précieusement dans ses entrailles. Elle avait eut le temps de lui retirer ce qui pouvait peser son poids, ce qui expliquait les quelques minutes de répit auxquelles Rosalie eut droit. Le corps allégé de son cœur, de ses intestins, du foie, de la rate, des poumons, l’homme était alors un ballot de sang, exactement ce que Rain désirait pour commettre son forfait. Dans un ultime effort, elle souleva alors l’homme au-dessus de Rosalie : le temps perdu à la chasse lui avait permit de regagner peu à peu sa force. Elle put réellement s’en apercevoir lorsqu’elle arriva à déchirer le corps en deux, déversant ainsi un torrent de sang sur Rosalie. Le lit de roses sur lequel elle gisait, se colora du vermeil de l’essence visqueuse. Cela fait, la meurtrière jeta les deux lambeaux sur le sol, non loin de la scène. Epuisée par les efforts produits, Rain se laissa doucement tomber aux côtés de sa victime. Elle s’attendait à ce que cette dernière, ayant adopté un régime végétarien, se refuse à boire du sang frais, malgré les litres de substance dans laquelle elle baignait. Constatant cela, Rain, toujours dans l’esprit de se venger de la rébellion de son sujet, alla soudainement planter ses dents dans ce qui restait du cou de l’homme sans tête, recueillant ainsi l’abondance de sang dont regorgeait sa carotide. Mais Rosalie s’obstinerait certainement à clore ses lèvres : ce ne fut pas un problème pour Rain qui allait la surprendre pour mieux l’atteindre. Sans plus de cérémonies, les lèvres du bourreau allèrent à la rencontre de celle de sa victime, dans un baiser aussi langoureux qu’épris de colère, forçant ainsi Rosalie à boire le sang. Autant allier le plaisir à la punition. Les yeux de la beauté ensanglantée abandonnèrent alors le corail de la teinte délavé commune aux vampires végétariens : ils avaient retrouvé l’écarlate de ses origines, la couleur qui distinguait les carnivores de leurs congénères aux moeurs honorables. Quelques minutes auparavant, Rosalie se serait sûrement dégoûtée du sang et son regard aurait retrouvé son humanité, mais elle regagnait peu à peu ses pouvoirs. Il était temps d’agir.


« Voilà qui est mieux »


Œil pour œil, dent pour dent : Rosalie avait rendu l’humanité à Rain, qu’elle ne s’autorisait à goûter que dans sa plus profonde intimité. Cette dernière avait bafoué la morale du régime alimentaire de sa convive, tuant l’espoir de gagner sa place au Paradis...

Le goût âcre du sang commençait alors à retrouver toute l'étendue de sa saveur. Toutes deux quittaient à nouveau leur humanité, mais cette fois, Rosalie était nouvellement carnivore, le temps d'un spectacle... Il lui serait difficile de retrouver le droit chemin après avoir bu le sang si exquis des hommes… Rain venait de tuer des années de dur labeur, l'abstinence étant une belle preuve d'abnégation, elle ne pouvait en tirer qu'une grande fierté. Notre sociopathe semblait d’ailleurs avoir retrouvé ce calme si plat qu’il en était dérangeant, venant d’un être qui couvait une violence inouïe.

Elle avait reprit le contrôle, mais elle devait faire vite. Seulement, avant de donner le coup de grâce, la tortionnaire lui devait quelques explications. Si Rosalie avait plus ou moins comprit qu’il ne s’agissait pas de suffisance mais d’aliénation, elle se méprenait néanmoins sur l’essentiel : la raison de sa venue ici.


« Tu ne comprends donc pas… Je ne dois pas t’abîmer »


Rosalie pouvait trouver cela presque ironique : n’était-elle pas clouée au sol, les mains pétrifiées par la douleur ? A la vue de son propre carnage, Rain s’expliqua, elle semblait y tenir… L’artiste avait alors prit la place de l’assassine, le temps d'un échange.

« Tes mains me sont inutiles. J’ai besoin de tes yeux, bastion de ton identité… ton corps, l’expression de tes sens... »


D’ailleurs, en ciblant son regard, Rain s’aperçut de la mutation : elle s’approcha de Rosalie, étudiant la teinte de ses yeux. Ce n’est pas spécialement la coloration qui avait changé la donne, mais maintenant, elle voyait le véritable regard de sa victime, moins empathique.


« L’incarnadin ne te sieds peut-être pas autant que le byzantium… »


Cette murmure inconsciemment glissée là, n’était destinée qu’à sa propre raison : Rain revoyait ses estimations colorimétriques. Voyant qu’elle s’emballait trop à la conception de sa toile, l’artiste reprit pieds.

« Tous les vampires ne sont pas aussi pugnaces que toi. Je t’aurais volontiers défié, je pense que tu as assez d'imagination pour me surpendre. Tu m'aurais amusé, tout au plus. Mais comme je te l’ai dis, je n’ai pas l’intention de te tuer »


Baissant les yeux vers la dépouille de l'humain, Rain poursuivit :

« Et si ça avait été le cas, crois moi que je ne me serais pas servie de ça »


Elle piocha une troisième aiguille dans son trousseau, appuyant ainsi son propos, avant de la lancer à quelques millimètres de l'entrejambe de Rosalie. La pointe alla se ficher dans le plancher. Si la malheureuse regardait autour d'elle, elle remarquerait sans doute l'abondance d'armes blanches qui traînait ci et là dans l'atelier, cachée par des toiles. On devinait que la propriétaire des lieux en avait la maîtrise...
Rain la reprit d'ailleurs sur son dernier reproche. Rosalie n'avait-elle pas sous-entendue la couardise de son hôte ? La lâcheté, elle en avait à revendre, pour garnir le dos de ses proies, de couteaux acérés. Mais paradoxalement, l'Eurasienne cultivait un sens ambiguë de l'honneur. Le plus souvent, elle préférait donner de sa personne dans des affrontements glorieux plutôt que d'en finir rapidement et simplement.

« A ce propos... le Sang des Morts sert mes ambitions, mais crois moi, je n’en ai pas besoin pour venir à bouts de tes congénères. »


Encore une fois de plus, elle semblait rejeter le lien de parenté que la grande famille des vampires imposait, se marginalisant volontairement. Pour finir, Rain revint sur son jugement :

« Tu n’es pas aussi idiote qu’il n’y paraît… »


Mais son assurance l’avait amené tout droit dans la gueule du loup, croyant bien faire, elle ne se doutait pas que tout cela allait se retourner contre elle… Rosalie avait cru qu’elle piégerait la manipulatrice hors pair qui avait su faire basculer le cours de nombreux conflits qui avaient mit sa province chinoise à feu et à sang. La fine stratège ne se laisserait pas biaiser aussi facilement. Ainsi, le mannequin croyait que la supercherie la mènerait à l’antre de celle qui avait exécuté froidement l’enfant de sa protégée. Mais elle ne s’imaginait sûrement pas être au coeur de l'intrigue. Avant de refermer le piège, Rain glissa une dernière question. Question dont elle connaissait la réponse. Mais il s’agissait là d’enfoncer un peu plus le clou : Rosalie prendrait conscience que sa tortionnaire n’était pas dupe au sujet de sa vengeance au nom d’Anna.

« Laisse moi te poser une dernière question : pourquoi es-tu venue ? »


Rain n'attendit pas la rétorque de son interlocutrice. Fichant son regard dans le sien, elle fit alors appel à une malédiction encore plus grande que celle qui la condamnait à se nourrir de sang et à vivre en marge de la société...

Rosalie put ressentir, à nouveau, des vagues de dépression, sa vision devenait de plus en plus étroite... Elle ressentait comme un étourdissement. Seulement, cette fois, le monde autour d’elle semblait s’écrouler. Le décor tombait dans un néant oppressant, celui du souvenir, douloureux, que l’on rapatrie au fin fond d’une mémoire sélective qui assure les devants d’un esprit sain… Une brûlure... celle de sa joue, gonflée par les larmes... Un coup de cisaille qui électrisait la courbe de son dos, entré en contact avec le bitume... la main glacée de la neige sur laquelle couchait son corps martyrisé...
Cette fois, il ne s’agissait plus d’hallucinations, Rosalie allait revivre ses pires cauchemars : Rain s’apprêtait à ouvrir la boite de Pandore…

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