De fièvre et de sang { Anna

Ha, ces metteurs en scène, ils ne laissent même plus leurs acteurs se changer avant de les laisser partir

Excusez-moi, mais nous faisons un sondage et ...

Pas intéressé

Anna

Que faisait elle ici? Elle l'ignorait tout bonnement? Un besoin de parler, un e envie d'un regard qui ne soit pas un regard de pitié. Enfin quelque chose dans ce genre là, surement.

Elle aurait pu se tourner vers Rosalie, Lio ou même Isillie mais au lieu de cela, le prénom qui lui vint le premier à l'esprit était celui d'Hina. Il lui avait laissé une bonne impression quand ils avaient fait connaissance et elle voulait savoir s'il allait bien.

Aussitôt, elle se mit en chasse. Mieux valait prendre ses précautions au cas où. Prévoyante, Anna tua un lynx et un couple d'ours bruns afin que son estomac soit suffisamment rempli et que sa gorge ne soit pas attirée par l'odeur que dégagerait le liquide vermeil qui courait dans les veines de son futur libérateur.

Ses souvenirs affluèrent de sa vie humaine. Ne devait elle pas, selon les règles, apporter un présent quand elle s'invitait quelque part? Des chocolats? Un dessert? Peut être mais elle ignorait quel pouvait être celui qu'Hina préferait. Devant son hésitation, elle finit par se décider pour une bouteille de bourbon. Dans tous les cas, cela servirait, elle l'espérait.

Sortant de la boutique, elle se remémora les senteurs qui appartenaient au jeune asiatique. Il y avait les odeurs traditionnelles mais aussi quelque chose d'impersonnel comme s'il n'avait pas vraiment de logement à lui. Anna avait su faire la différence en écoutant les conseils précieux des Cullen. Hina devait donc loger dans un hôtel.

Se glissant dans l'un des rares hôtels de la ville, elle fit semblant de demander le prix d'une chambre pour jeter un bref coup d'oeil au répertoire des chambres. Oui elle ne s'était donc pas trompée. Hinata Toma se trouvait donc dans cet hôtel.

Merci de votre accueil. Je verrais pour une réservation lors de ma prochaine venue ici.

Lui adressant un sourire qui fut ébluissant sans qu'elle ne le veuille, elle répondit avec complaisance aux questions que la réceptionniste lui posait pour sondage quelconque visiblement. Patiente, elle répondit à tout et partit un peu plus tard. Pour mieux revenir et prendre l'ascenseur tandis que la réceptionniste regardait ailleurs, distraite par un client.

Prenant l'ascenseur, elle arriva à l'étage ou devait être la chambre d'Hina et usant de son charme, parvint à arriver dans la chambre, prétextant à la femme d'étage qu'elle avait été envoyé ici par son agence et qu'elle devait voir son client pour la soirée. Hésitante au départ, celle ci finit par se laisser convaincre en constatant qu'Anna n'avait pas du tout l'air d'une voleuse.

Entrant dans la pièce, ellle ota sa longue veste grise, dévoilant un pull de couleur ivoire et un pantalon noir classique. Une longue attente commenca pour elle. Combien de temps passa tandis qu'elle observa au travers de la fenêtre le Soleil amorcer sa descente vers le crépuscule? Elle l'ignorait totalement.

Des bruits de pas lours se firent entendre dans le couloir. Une odeur de sang séché et de métal la firent se féliciter d'avoir pris ses précautions avant de venir. Elle se permit donc d'ouvrir la fenêtre afin d'obtenir de l'air frais. Inspirant une fois l'air non encore pollué totalement du sang d'Hina, elle entendit très distinctement la porte.

Un schéma, surement établi bien à l'avance et enfin Hina apparut en face d'elle. Le voir ainsi la choqua. Probablement parce qu'il était blessé. Un vampire. Elle pouvait, à présent qu'il était aussi près d'elle, sentir l'odeur qui était incrusté sur lui, recouvrant presque l'odeur humaine qu'il avait lors de leur rencontre.

Sentant son regard posé sur elle, elle lui adressa un sourire et commenca à s'avancer vers lui lentement le rejoignant sur le canapé sans le moindre bruit.

Hina, laisse moi observer tes blessures. Quand j'étais humaine, j'avais un diplôme de secouriste. Me fais tu assez confiance pour permettre quelque chose qui te fera sentir mieux.

Tu comptes me faire quoi ? Je suis trop fier pour qu'on s'occupe de moi. Je préfère me soigner tout seul.

Tu avais besoin de quelque chose ?

Tu veux quelque chose à boire ?

Sentant la tension qui avait pris possession du corps d'Hina de la sentir aussi près, Anna comprit aussitôt que sa fierté allait reprendre le dessus et qu'il dirait non. Et ce fut effectivement le cas. Le ton sur lequel il avait dit cela ne soumettait aucune remarque, il l'avait bien fait sentir. Malgré tout, elle répondit à la question.

Si tu étais un peu moins méfiant envers moi, je t'aurais montré mais puisque ce n'est pas le cas, je te laisse souffrir physiquement. Ainsi, ton machisme sera comblé au maximum.

S'il était un pur macho, en tout cas il n'était pas pudique et fit comme si elle n'était pas présente, retirant son T-shirt. Anna ne parvint pas à rester de marbre, ses yeux s'écarquillant de surprise en constatant l'étendue des blessures. Elle faillit même se lever pour soigner ses plaies mais, se souvenant de ce qu'il venait de lui dire un peu plus tôt, elle resta sur le canapé et détourna le regard pour ne pas voir cela. Les souvenirs affluant dans sa mémoire de l'époque où Ryan la frappait, aboutissant à des marques, certes moins visibles que celles sur le corps d'Hina mais qui eurent le malheur de lui rappeler la souffrance de ces instants. Aujourd'hui, ce passé était mort. Ryan l'était et la seule personne la rattachant à lui, en l'occurence Tess, était morte également.

Retournant près de la fenêtre afin d'aspirer un peu d'air frais et retrouver ses esprits, Anna ne se tourna pas, observant les personnes qui marchaient le long du trottoir. Il ne lui aurait fallu qu'un seul bond pour atterrir au beau milieu de la foule mais la panique que cela engendrerait et les tas de questions qui en découleraient, serait un moment très gênant.

La question d'Hina la fit sortir de ses pensées. Quelle réponse aurait elle pu donner pour justifier sa présence ici? Une envie de calin? Ca semblait trop pathétique. Un besoin de parler? Autant sortir les violons immédiatement.

Sa main crispée sur son pantalon, elle finit par se retourner pour lui répondre. L'air embaumait le sang et si ça continuait ainsi, Anna ne pourrait résister longtemps. Malgré le fait qu'elle se soit nourrie de sang animal, il n'y avait aucune comparaison avec le sang humain. Mêms si, grâce à Lio et Rosalie, elle n'en avait jamais gouté, l'odeur si attrayante était de celle à laquelle il était difficile de résister.

Je... j'étais venue pour savoir si tu allais bien. Et t'apporter une bouteille de whisky.

Ne respirant plus, Anna secoua la tête quand Hina lui proposa à boire mais esquissa un petit sourire tout de même.

Je repasserais quand ...l'air sera plus respirable. Désolée, Hina, je ne veux pas te faire de mal. C'est très difficile pour moi. Trop dur! Désolée.

Elle lui tendit la bouteille et le regarda, s'excusant du regard. Elle se le reprocherait si jamais elle cédait à la tentation.

faim

réellement

Tu ne veux vraiment rien à boire ?

presque

Pourquoi es-tu venu ici ?

Baissant la tête, honteuse, Anna se dirigea vers la fenêtre et l'ouvrit en quête d'un peu d'air frais pouvant lui faire décrocher de l'attrait que provoquait le sang d'Hina en elle. Ses mains crispees sur le rebord montrait bien à quel point cela lui était dur de résister mais elle devait y parvenir. Pour elle même, pour Hina, pour Lio et Rosalie et aussi pour Tess. Oui, même si sa fille n'était désormais plus là, il n'en restait pas moins qu'Anna pensait sans cesse à elle, ne parvenant même pas à trouver le répit dans un sommeil qu'elle n'avait pas.

Les mains serrant encore plus fort le rebord de la fenêtre telles des griffes, Anna ne détacha pas son regard du verre dans lequel Hina venait de faire couler un peu de son sang. Machoires serrées, l'odeur du sang lui revint en pleine figure par un coup de traitrise du vent. Etait ce mal si la personne donnait son sang volontairement et quelles en seraient les conséquences? Une chose était sûre : si elle cédait ne serait ce qu'une fois, elle ne parviendarit plus à se regarder en face. Non, elle devait se montrer se montrer forte. Elle était parvenue à surmonter des épreuves et celle ci en était une parmi de nombreuses autres et elle devait se montrer à la hauteur. Le meilleur moyen pour ne pas céder à la tentation ultime était encore de supprimer l'objet de la tentation.

Merci mais je préfère éviter ça au risque d'aimer ça et de ne pas pouvoir résister la prochaine fois, dit elle, les mâchoires serrées, s'écartant de la seule issue tout en restant à la même distance du verre tentateur. A la vitesse de l'éclair, elle le fit voler jusqu'à la fenêtre et le fit tomber. Le sifflement du vent pendant la chute puis le bruit de verre brisé parvint aux oreilles d'Anna qui se sentit libérée d'un poids immense d'autant que l'odeur d'alcool masquait suffisamment l'odeur du sang désormais. Il en restait quelques bribes tout de même mais elle reprenait le contrôle désormais et emplir ses poumons d'oxygène pour pouvoir répondre à Hina qui lui redemandait la raison de sa venue.

Une nouvelle fois la gêne se fit ressentir. Il lui fallait trouver une autre excuse valable en dehors de la vraie raison. Quand elle était encore humaine, Ana ne savai pas mentir. Elle rougissait, bégayait et au final, on pouvait deviner très facilement quand elle ne disait pas le vérité. Devenue une créature immortelle, certains détails ne seraient plus jamais présents surtout qu'elle avait un peu gagné en assurance. Dans un sens, c'était mieux ainsi car elle ne se voyait pas dévoiler la vérité sur sa nature à quiconque le demandait, si encore quelqu'un le faisait bien entendu.

J'étais venue pour te demander un truc mais c'est sans importance. Je t'ai ramené un présent. J'ignore sa valeur mais ça pourrait t'être utile....Une personne que je connais m'a dit qu'il s'agissait probablement d'un katana de Masamune ou d'un de des élèves. J'aimerais vraiment que, quand le moment sera venu, tu ...t'en serves contre moi.

Ouvrant sa veste longue, elle en sortit le katana dans sn fourreau et selon la coutume asiatique, s'agenouilla en lui tendant l'arme, tête baissée.

Tu n'as pas à t'agenouiller devant moi. Je ne suis pas comme mon maître ; je ne pense pas mériter une telle arme. Néanmoins, si tel est ton désir, je l'accepte avec une joie sans pareille

Mais tu te trompes.

Je ne vais pas te tuer. Je vais t'offrir la paix à laquelle tu aspires. A laquelle tu as droit, depuis longtemps

Si elle avait été un chat, il eut été probable qu'Anna aurait fermé les yeux et ronronné pour montrer sa joie lorsqu'Hina lui caressa la joue. Mais elle était une vampire et apprécia la caresse silencieusement, se demandant comment un chasseur tel que lui pouvait apprécié le contact de sa peau glacée.

Lui rendant son sourire, sincère lui aussi, Anna fut heureuse qu'Hina appréciait le cadeau. Personne d'autre que lui ne pouvait être en possession d'une arme d'une telle valeur, préservée malgré les siècles par le fourreau en bois qui la contenait. Un sourire qui s'effaca lorsqu'il lui dit qu'elle se trompait. Ne comprenant pas où elle avait fait erreur, Anna le regarda, cherchant une explication dans son regard. Ce fut cependant dans ses paroles qu'il lui expliqua en quoi elle s'était trompée.

Lui apporter la paix.... Le sourire disparu revint sur le visage troublé d'Anna qui trouvait les mots qu'avait employés le jeune asiatique assez justes.

Merci Hina, je ne pouvais espérer plus beau présent. A mes yeux il vaut autant que le katana que je viens de t'offrir. Connaissant ta fierté, j'avais pensé que tu n'accepterais pas ce katana sans quelque chose en échange. Et j'espère qu'il te servira à faire le bien. Détruire des vampires qui ne méritent pas l'éternité dans laquelle ils commettent des crimes atroces et sadiques, provoquant la mort et la souffrance sur leur passage....

Malgré l'obscurité de la nuit, Anna pouvait voir distinctement Hina se retourner et mettre le katana à côté de celui qu'il possédait déjà. Dans son regard qui commencait à virer vers l'orangé, elle ne laissa entrevoir aucune expression. Elle jeta un coup d'oeil à l'horloge et un petit rire teinté de tristesse se fit entendre.

Si j'étais encore humaine, j'aurais fêté mon anniversaire aujourd'hui. J'aurais 23 ans, ma fille serait encore en vie. Je me serais enfuie avec elle et nous aurions recommencé une vie ailleurs, loin d'Hanover. Elle serait venue dans mon lit et m'aurait souhaité un bon anniversaire en m'offrant un dessin. C'est ce qu'elle avait fait l'année dernière avant que tout ça n'arrive. Si j'avais su que tout ceci ...se produirait, ....

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