Nombre de messages : 2280 Age : 28 » Age : 311 ans mais parait en avoir 17. » Occupation : Étudiante et mannequin à temps partiel. » Pouvoir : Peut communiquer avec les éléments et les contrôler... » Humeur : Ne me cherchez pas c'est bien clair ?!
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Sujet: Talking about a Sweet Memory [PV Carlisle] Mer 16 Juin - 15:55
Isillie fixait avec indécision le bâtiment blanc du Harborview Hospital. Etait-elle assez résistante pour pénétrer en ces lieux ? Aux clichés qu’elle possédait, elle s’imaginait que le sang coulait souvent, par des blessures ou même des opérations. Car aussi étonnant que cela puisse paraître, elle n’était jamais entré dans une clinique ou un hôpital. Dans son enfance humaine, ils étaient réservés à la plèbe et étaient sales, bondés, repoussants et surtout, synonymes de mort. Les nobles, comme elle, pouvaient se permettre d’engager mille médecins personnels à la science aussi faible que celle d’un ivrogne, et Isillie avait aujourd’hui honte de ne pas avoir plus partagé sa fortune pour permettre au petit peuple de se soigner, même d’une façon aussi précaire. Par la suite, sa condition de vampire ne lui avait jamais permis d’entrer dans un lieu de soins, et elle n’avait rien à y faire. De plus, les époques étaient similaires à celle de sa vie humaine et il n’y avait aucun intérêt à y entrer, jusqu’à récemment. Sa passion n’était pas la médecine et elle doutait pouvoir pratiquer ce métier, pourtant magnifique, en se retenant de ne pas tuer son patient. Le saigner à blanc n’était sans doute pas une excellente idée non plus... Voilà pourquoi elle ne possédait des hôpitaux que des clichés acquis dans les livres ou les films, rien de bien concret. Elle était par conséquent curieuse et ravie, car si Maggie ne s’était pas blessé le doigt, jamais elle n’aurait osé s’inviter. La jeune Californienne qu’elle hébergeait s’était coupée plutôt profondément, qu’aurait-elle eu à faire dans un hôpital ? Sa présence aurait été de plus dangereuse... C’est pour cela qu’elle hésitait à entrer par les grandes portes tournantes et vitrées. Pouvait-elle imaginer un sel instant le faire sans être sûre de son contrôle sur sa gorge ? Elle avait chassé la veille, cela devrait aller. Du moins elle l’espérait... Dès que sa gorge la brûlerait, décida t-elle précipitamment, elle s’en irait aussitôt. Elle aurait assez de retenue pour le faire, du moins elle l’espérait.
Avant de revenir sur sa décision, elle allongea le pas et se dirigea vers l’entrée également blanche. A quelques mètres de la porte, elle ne put s’empêcher de sentir avec dégoût une odeur de morphine et d’oeuf gâté. Le tout lui anesthésiait un peu les sinus, vu qu’elle n’avait pas l’habitude et c’était très désagréable. Pourtant, les humains alentour ne paraissaient pas gênés et elle fit comme eux, avançant assez vite pour se diriger vers les quelques secrétaires d’accueil. Elle prit son tour à la file d’attente, assez petite vu l’heure matinale, et observa patiemment ce qui l’entourait : les murs, pour faire original, étaient blancs. Quelques tableaux venaient les égayer mais rien de très excentrique. La simplicité était maîtresse de ces lieux semblait-il, et c’était un peu sinistre. Pour elle, un hôpital aurait dû être accueillant et chaleureux, un peu comme une maison sympathique que l’on quitte après quelques jours. L’optique de venir en pleine connaissance de l’austère décoration et en sachant que l’on devrait souffrir lui déplaisait fortement. Mais bon, elle ne pouvait pas changer des années de coutume et de sévérité. Son tour venait et elle afficha un immense sourire à la pauvre humaine de service ce matin là qui, éblouie un court instant, en oublia la phrase qu’elle prononçait en permanence. Ravie de son petit effet, mais charitable, Isillie la devança de sa voix chantante :
« Bonjour madame, je souhaiterais voir Maggie Aikens, elle s’est légèrement blessée au doigt ce matin. Je suis son amie, elle vit chez moi. »
Elle avait ajouté cette dernière précision pour que la femme ne s’étonne pas de voir débarquer une étudiante, censée être en cours, ici en plein milieu de matinée. Le soleil se levait tout juste, malgré l’heure avancée. Cet hiver permanent commençait à agacer Isillie, qui avait envie de sentir la caresse de l’astre sur sa peau brillante. Elle adorait cela, s’exposer au plein jour et oublier ses soucis en regardant les diamants de son corps refléter la lumière. Dès qu’elle bougeait, chaque facette changeait et devenait plus ou moins lumineuse, et elle adorait cela. C’était son petit péché mignon, et personne ne pouvait vraiment lui en vouloir. Au moins, elle ne faisait de mal à personne et c’était l’un des rares moments où elle s’accordait du répit, où elle s’autorisait à devenir elle-même.
La réponse de la secrétaire ne se fit pas attendre, même si Isi avait eu le temps de penser soleil, elle avait l’air très professionnelle - quand un vampire ne lui décochait pas un sourire à vous faire tomber en pâmoison. Visiblement, Maggie était en train de se faire recoudre sa plaie et Isillie devrait attendre à l’étage. Elle remercia chaleureusement la femme et se dirigea de sa démarche gracieuse vers les escaliers - puisque prendre l'ascenseur était stupide pour une créature telle qu’elle et que la possibilité de courir que lui laissait les sombres et sinueux couloirs était bien plus alléchante que celle d’une cabine. Elle ignora les quelques regards qu’elle sentait dans son dos et poursuivit sans se retourner. Une fois que la porte des escaliers se fut refermée sur elle, le noir se fit. Alors qu’un humain aurait été incapable de monter deux marches avec un telle obscurité, elle eu un doux sourire amusé et commença à courir. La voir en pleine action relevait du rêve : elle devenait ombre, faisait corps avec le vent, son élément favori et filait, imperceptible. Sa vitesse était trois fois supérieure à celle d’un guépard en pleine course, et elle était tout aussi souple et féline. En moins d’une seconde, elle était arrivée au premier étage indiqué par la jeune femme et poussa la porte, sortant de l’obscurité devant quelques regards humains étonnés. Personne n’avait l’air de prendre les escaliers ici. D’un regard sur le couloir qui s’offrait à elle, elle remarqua des banquettes sûrement destinées à ceux qui attendaient leur tour et s’avança en leur direction pour s’y asseoir, geste qui relevait plus d’une habitude que d’une réelle nécessité. Elle ignorait où se faisait rafistoler Maggie et elle aurait pu la repérer grâce à l’odeur de son sang mais l’envie lui manquait. Elle essayait de respirer le moins possible, inutile de tester sa résistance à l’hémoglobine ici, et de plus, elle voulait paraître humaine. Utiliser ses sens, son pouvoir et ses capacités ne lui plaisait pas toujours quand elle était en société, sauf quand cela pouvait servir. Et en l‘occurrence, c’était inutile. Maggie était entre de bonnes mains, Lucas Stevenson ne traînait sûrement pas ici et attendre un peu lui ferait le plus grand bien pour que ses idées soient plus claires.
Elle s’assit lestement à côté d’une vieille femme qui tremblait un peu et qui ne se gêna pas pour la fixer. Isillie lui pardonnait, elle n’était pas de celle que l’on balayait du regard et sa voisine ne semblait pas voir toute sa tête. Elle détaillait ses boucles blondes mi-longues avec un sourire étrange qui faisait frémir Isi : la femme aurait pu sembler morte, desséchée, mais son sourire contenait une ombre vivace comme si elle connaissait la belle vampire. Peut-être l’avait-elle déjà vue ? Elle n’était pas non plus de ceux qu’on oubliait si facilement... Elle ne voulait pas le savoir. Elle ne voulait pas regarder celle qui était assise juste à côté d’elle. Si Antoine ne l’avait pas mordue, si elle n’était pas devenue vampire, elle aurait été comme elle puis serait morte dans l’oubli total. Sa transformation avait des côtés absolument prodigieux. Depuis sa petite enfance, Isillie avait peur de la mort suite au décès brutal de sa petite soeur et cette phobie avait été oubliée quand elle avait compris qu’elle était immortelle. Mais en voyant cette vieille femme si démunie par le temps, tout lui était revenu en tête. Elle devait lui dire quelque chose, sinon elle sentirait ses yeux la piquer et elle avait le sentiment que si elle la connaissait, ne rien dire serait totalement immonde et indigne de son éducation de demoiselle :
« Bonjour madame, vous venez voir quelqu’un en particulier ? J’ai l’impression de vous connaître, excusez ma familiarité. »
La réponse ne fut pas celle qu’elle attendait, et triste à arracher des larmes à la sensible jeune femme :
« Bonjour jeune fille. Je viens de voir le Dr. Cullen, un charmant monsieur d’ailleurs, mais personne n’est venu me chercher alors j’attends là. »
Elle fut coupée par l’arrivée d’un bel homme vêtu élégamment. Isillie, en pleine réflexion quant au nom que venait d'employer l’âgée femme et face à une vague de tristesse pour cette pauvre dame seule, ne se rendit pas compte immédiatement de sa présence. Pourtant, lorsqu’elle huma un peu l’air pour son confort, l’odeur la frappa. C’était une senteur si agréable qu’elle se surprit à la respirer encore et encore, c’était l’odeur d’un vampire. Ensoleillée, pure et fleurie. Un délice. Elle leva la tête pour apercevoir l’homme, un grand blond à la carrure musclée mais gracieuse. Le vampire. Isillie le voyait de dos mais était curieuse de savoir ce qu’un vampire pouvait bien faire dans un hôpital. Cela exigeait un self-control hors du commun, surtout que l’homme semblait faire partie du personnel. Elle repensa à ce qu’avait dit la femme d’âge canonique : le Dr. Cullen. Impossible ! Cullen, c’était le nom d’Isabella et de la fratrie de vampires qui se nourrissaient comme elle ! Ce vampire juste là était donc le fameux Carlisle Cullen, dont ses « enfants » parlaient si souvent ? Celui qui avait appris à tout une famille de buveurs de sang à se contenter de boire celui des animaux. Extraordinaire... Si on lui aurait dit qu’elle le rencontrerait un jour, jamais elle ne l’aurait cru. Sans le connaitre, elle l’admirait énormément. Un homme tel que lui devait être extraordinaire, et lui parler serait une chance inestimable. De plus, la petite grand-mère la gênait, elle se sentait responsable et terriblement méchante. Elle se leva lestement et s’approcha du prétendu Carlisle Cullen qui se retournait presque lorsqu’elle arrivait à sa hauteur. Il la dépassait de deux bonnes têtes et Isi était obligée de lever la nuque pour bien le regarder, étant donné sa petite taille. Elle prit la parole de sa voix claire, s’adressant à la fois à la dame et au médecin :
« Excusez-moi madame, il faut que je vous quitte. Je suis très heureuse d’avoir parlé un petit peu avec vous. Veuillez m’excusez, êtes-vous Mr. Carlisle Cullen ? Je suis désolée de vous déranger en plein travail mais j’aimerais beaucoup vous parler si vous en avez le temps. »
Beaucoup était un faible euphémisme : lui parler serait un tel honneur, en plus d’être intéressant ! Isillie ne connaissait personnellement personne qui avait le même régime alimentaire qu’elle, et la magnifique couleur ambrée des prunelles du docteur lui prouvait qu’elle n’était pas la seule à faire des choix insensés. Toucher aux humains la répugnait, et les aider, comme le prouvait son amitié avec Maggie, la remplissait de joie. Etait-ce vraiment normal pour un vampire qui devrait normalement les tuer avec plaisir ? Mais elle n’était pas seule, et rien ne pouvait plus la ravir plus en ce moment où toute sa vie basculait. Elle attendait patiemment, consciente qu’elle devait être la première vampire, hormis les Cullen, à franchir le seuil de cet hôpital et que c’était toujours étrange. Maggie était en train de se faire soigner et le temps ne lui manquait pas, si toutefois le Dr. Cullen lui accordait un peu du sien. Pour faire bonne figure, un joli sourire éclaira sa visage, dévoilant ses canines blanches et aiguisées.
Carlisle Cullen
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Sujet: Re: Talking about a Sweet Memory [PV Carlisle] Ven 25 Juin - 20:33
Les premiers rayons du soleil accrochaient les cheveux or de Carlisle, mais aucun diamant ne scintillait sur sa peau de marbre. Il enlaçait sa douce femme une dernière fois, s’imprégnant avec délectation de sa présence suave, avant de partir. Sur le chemin dallé d’un style baroque, Esmé lui adressa un dernier signe affectueux que Carlisle lui rendit pleinement, délicatement avant de filer à tout allure dans sa voiture, volant au passage un dernier baiser à sa bien aimée. Le moteur ronronna doucement, Carlisle ébranla la première vitesse de sa Volvo argentée. Il slaloma facilement entre les pins émeraude, ne se concentrant plus sur sa route, mais sur la journée printanière qui s’annonçait. En ces temps, il était rare d’avoir une journée relativement belle, moins fraiche que durant les semaines précédentes… La divergence de temps n’affectait pas le service hospitalier, il n’y avait pas plus de blessés graves qu’inhabituellement, mais Carlisle voulait arriver le premier. Il prenait un certain plaisir à pouvoir voir ses anciens patients, leur offrir un peu de sa chaleur de vivre. Carlisle ne manquât pas de sourire, révélant des dents implacablement blanches, éclatantes. Pour un vampire dont la peau était bien plus froide de quelques degrés, prétendre amener une étincelle de pétulance serait bien un piètre mensonge.
La route était dégagée, la population d’Hanover n’était pas autant matinale que pouvait être une créature de la nuit, qui n’avait quant à lui nullement besoin de sommeil pour déborder d’énergie le lendemain. Carlisle se gara sur le parking, quelques voitures étaient déjà stationnées, surement celles des employés de nuit. Le père des Cullen avait inversé ses horaires pour garantir la sécurité de sa famille en la période instable qu’ils vivaient. Il sortit gracieusement de sa voiture, et en quelques enjambées rapides de sa démarche élégante et féline, il passa par la porte de service. Le changement de luminosité clair-obscur aurait fait plisser les yeux de n’importe quel humain mais Carlisle se contenta juste de les cligner une seule fois. Simplement, une précaution pour ne pas avoir l’air trop étrange. Il était important pour lui de ne pas éveiller trop de soupçons… les membres du personnel avaient confiance en lui mais cela n’était pas une raison suffisante pour baisser la garde. Carlisle était devenu une créature infâme, c’était à lui d’en assumer les actes, pour ne pas montrer son aspect bestial au grand jour. ______
Carlisle sourit aimablement à la femme qui tenait l’accueil, elle paraissait encore un peu étourdie par un manque de sommeil. Carlisle prit sa blouse, ainsi que ses horaires, et lui conseilla de se reposer un peu plus, veillant comme un ange gardien sur sa santé. Des ombres violettes encerclaient ses petits yeux fatigués. En tant que vampire, Carlisle n’avait pas à souffrir des insomnies mais se rappelait fortement ses nuits seul dans sa chambre à songer au futur, à son avenir… et, si l’idée de ce qu’il serait devenu l’avait seulement effleuré … Carlisle aurait frémi s’il était encore doté de sens humains, mais il se contenta juste de prendre ses affaires et de penser à autre chose. S’il avait pu envisager qu’il deviendrait un sang froid, son histoire aurait complètement changé ; et il n’aurait pu rencontrer la femme de sa vie, et ses enfants aimants. Le vicieux effet papillon.
Carlisle passa le début de la matinée à échanger quelques paroles encourageantes avec des personnes qui avaient connu de véritables drames, mais dont Carlisle avait pu éviter les répercutions. Théoriquement Carlisle ne commença son travail qu’aux alentours de 8 heures, les personnes débarquaient par groupe dans l’hôpital telles des abeilles travailleuses entrant dans la ruche.
Quelques minutes auparavant la quiétude était encore présente dans le bâtiment blanc, mais Carlisle ne se souvint plus, car la panique se rependit rapidement comme un gaz dangereux. Une blessée grave venait d’arriver en toute urgence. Carlisle vit la femme sur un brancard recouverte de sang couleur pourpre, les draps qui la recouvraient en étaient imbibés, ce qui gêna plus Carlisle que s’il avait vu clairement ce qui lui arrivait. Le moyen le plus simple pour un interdit était de le cacher… Carlisle inspira longuement, mais ne souffrit pas du sang au baume divin. Sur ses plaisirs obscurs, il rejeta l’envie comme il avait l’habitude de faire, cela venait tout naturellement. S’il n’avait pas de faculté si puissante, Carlisle prétendrait être réellement comme un humain. Mais il avait beaucoup de savoir, et n’avait plus d’âme donc il ne pouvait être un simple mortel. Carlisle n’avait perdu aucun temps à ses réflexions, elles s’étaient toute enchainées à une allure violente, et maintenant il se concentrait sur ce qu’il fallait faire pour aider la malheureuse blessée.
Tout le service de l’hôpital se mobilisait pour la soutenir, certains stagiaires étaient sujets à des crises de panique. Carlisle qui avait une bien meilleure maitrise de lui-même, les calma, et partit directement au bloc opératoire…
Deux heures plus tard, Carlisle s’engouffra dans son bureau, tout en surveillant de son ouïe fine les battements irréguliers de la femme qui se remettait, bien qu’encore à bout de souffle. Son cas était plus une mise en scène qu’autre chose, si on faisait abstraction du sang, elle n’avait pas était gravement blessée, il fallait suturer à quelques endroits. Mais le plus crucial était de combattre contre la facilité : la laisser s’envoler son dernier souffle.
Carlisle arriva dans son cabinet, ferma délicatement la porte, et se posa quelques secondes sur une chaise qui trônait face à son bureau. Il ferma les yeux, une image s’inscrivait en lui, tel un vieux film qu’il connaissait par cœur, mais par mégarde ou crainte n’envisageait pas la fin. Il songea à sa famille, qui courait de bien plus grave danger en ce moment même… Carlisle qui n’avait plus d’essence implora leur protection au ciel céleste… Le père des Cullen se releva, enfila une autre blouse resplendissante de propreté, par-dessus son fin pantalon en lin, et sa chemise blanche. Il consulta son planning et se rendit compte qu’il commençait à avoir un sacré retard. S’il s’en été tenu rien qu’à lui, il aurait pu le rattraper en un rien de temps ! Tant pis, il rentrerait plus tard ce soir… ce qui lui fendit le cœur, statique. Carlisle ne voulait pas inquiéter plus que mesure, Esmé ; cela le rendit un peu fautif, il ne voulait pas lui infliger plus de peur, mais voulait être à ses côtés car elle était tout pour lui… Il avait la désagréable impression d’être un enfant en faute, mais qui ne pouvait changer sa nature de gamin obstiné. Dans son cas son obstination était la médecine.
Le docteur Cullen sortit de son bureau, et alla directement dans la salle d’attente. Prêt à nouveau à attaquer sa journée, comme si aucune intervention n’était encore arrivée. Deux jeune femmes attendaient, une respirait plutôt bruyamment, cela devait être Mrs Roswell ; l’autre personne inhalait l’air lourd de la salle, mais d’une manière trop mécanique pour être humaine. Carlisle renifla un parfum sucré qui chatouilla sa narine… ce doux arome lui était trop familier pour ne pas le détecter, la deuxième personne en compagnie de la vieille dame ne pouvait être qu’un vampire. Carlisle entra dans la pièce, il ne s’était effectivement pas trompé : une jeune femme, d’une beauté éblouissante attendait à côté de sa patiente. Carlisle avança gracieusement, tout en offrant son sourire, se demandant ce qu’attendait la jeune vampire.
Avant qu’il n’ait pu sortir un seul son de sa bouche, l’inconnu se leva, le regarda droit dans les yeux, et lui demanda en toute courtoisie, si elle pouvait lui parler. Carlisle découvrit des prunelles dorées, son sourire ne cessa de s’accroitre.
- Bonjour mesdemoiselles, oui je suis bien le Dr Carlisle Cullen. J’ai eu quelques embuches ce matin sur mon programme. Mais si vous le souhaitez, je vous accorde quelques instants avec plaisir. Madame Roswell, j’ai entendu dire que je n’étais plus votre médecin, qu’on vous avez transféré à l’étage supérieur.
Carlisle guida la jeune femme vers son bureau, en lui échangeant un sourire complice.
- Vous savez, la femme qui attendait oublie toujours qu’elle a changé de docteur. Elle s’obstine chaque matin à venir m’attendre, pourtant l’accueil lui certifie bien à chaque fois que ce n’est nullement moi.
Un faible rire cristallin s’échappa de sa bouche, mais il ne se moquait en aucun cas de la dame âgée. Le docteur l’emmena dans son bureau referma la porte derrière elle, et l’invita à s’asseoir en même temps que lui. Il croisa ses mains, et la regarda quelques secondes avant de parler.
- Vous vouliez me parler de quelque chose ? Me trompais-je si c’était en rapport avec votre alimentation ? Ou alors voulez vous entrer dans le service de l’hôpital ?
Carlisle avait prononcé sa phrase sans la juger mais avec uniquement une petite curiosité qu’il le poussait à être franc avec elle. La sincérité était le meilleur chemin à prendre.
Isillie Hadington
"and nothing else matters"
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Sujet: Re: Talking about a Sweet Memory [PV Carlisle] Mer 14 Juil - 14:20
La voix de Carlisle Cullen était à son image, rassurante et magnifique, et Isillie se surprit à l'écouter avec plaisir. Il semblait plus être un ange qu'un vampire avec ses cheveux et ses prunelles d'or, sans parler de ses actions impossibles pour un buveur de sang. Il avait l'air parfait, doux, attentionné, efficace... Isi ne pouvait s'empêcher de l'admirer, et cela devait se lire dans son regard. Arriver à vivre entouré d'hémoglobine à longueur de journée, c'était vraiment impressionant, de même que faire preuve d'autant de compassion. Ses paroles concernant la vieille femme firent l'effet d'une claque à la belle blonde. C'était triste de voir à quel point l'âge pouvait altérer les capacités humaines. La pauvre femme ne se souvenait même plus du nom de son médecin, ou alors elle tenait vraiment au Dr. Cullen, ce qui se comprenait. Avec un dernier sourire à sa voisine, elle lui glissa doucement qu'elle ferait mieux d'aller voir à l'accueil puis lui souhaita une bonne journée, un peu attristée d'un pareil spectacle pourtant commun. Elle était cepandant ravie que Mr. Cullen soit disposé à lui accorder un peu de son précieux temps, c'était l'occasion ou jamais. Elle le suivit donc dans son bureau, passant la porte blanche sur laquelle était posée le panneau de métal indiquant le nom du médecin. Elle était curieuse de voir à quoi pouvait bien ressembler l'antre d'un vampire au sein d'un lieu de soins. La pièce était simple et donnait sur une salle de consultation dont la couleur était agréablement originale : blanche immaculée. La décoration était également sans prétention, il y avait juste quelques tableaux relativement vieux sur lesquels Isi arrêta immédiatement son regard. Elle connaissait l'époque représentée pour l'avoir vécue. C'était alors si simple et si compliqué. Avoir du pain ou être proche du roi, voilà ce qui importait autrefois. Elle avait eu de la chance d'être née noble, presque tout en haut. Jamais elle n'avait eu à mendier son pain, jamais elle n'avait été dans le besoin. Sa vie n'avait été que fastes et futilités, et même si elle en avait honte aujourd'hui, elle ne pouvait s'imaginer vivre prolétaire. L'un des tableaux représentait le Londres de son enfance, les palais sur l'autre rive, le globe où se jouaient les pièces de théâtre, les milliers de bâtisses paysanes et la rivière Thames, insalubre mais source de vie. L'image fit renaitre en elle nombre de souvenirs oubliés et flous, issus de son ancienne vie humaine. Elle n'avait retenu que très peu de choses, mais elle savait qu'elle aimait la ville qui l'avait vue naitre. Quel dommage qu'elle ne l'ai jamais revue depuis son départ pour la France... C'était si vieux, elle peinait à croire que trois cent onze longues années s'étaient écoulées, et que tout ce temps elle l'avait passée seule. Comment venir vivre à Hanover, choix sans importance et seulement dû au climat, avait pu transformer sa vie à ce point, en bien comme en mal ? Elle ne parvenait pas à détacher son regard de la toile, subjuguée par les souvenirs et le sentiment de déjà vu. Pourtant, lorsque Carlisle Cullen l'invita à s'installer en face de lui, elle se détourna, honteuse. Ce n'était ni le lieux ni le moment pour s'adonner à la mélancolie. Elle se demandait si elle seule était sujette à tant d'émotions humaines, si le médecin par exemple était submergé par sa vie passée. Il devait avoir vécu à Londres lui aussi, pour avoir un tableau pareil. Il était étonnant de voir que sans chercher, elle rencontrait enfin un de ses contemporains. Elle aimerait tant parler de cette époque, surtout maintenant, et à quelqu'un comme le Dr. Cullen. Se promettant d'y revenir, elle rangea l'idée dans un coin de sa tête avant de reporter son attention sur le médecin, qui devait avoir remarqué son absence de quelques instants. Le temps vampirique était valable pour eux deux...
Encore enfoncée dans ses pensées tumultueuses, elle sursauta presque devant la question qui qui lui fut posée. Elle était saugrenue, enfin, pas tant que cela, mais comment pouvait-il imaginer un instant qu'elle, sale buveuse de sang, puisse avoir le caractère pour rejoindre le personnel médical ? Elle regretta aussitôt ses pensées, consciente qu'elles étaient péjoratives pour son interlocuteur blond également. Elle était flattée qu'il puisse dire ça sans la juger, car on sentait la neutralité de sa voix suave, mais elle ne le méritait pas. De plus, elle comprenait qu'elle avait agit sur un coup de tête. En voyant le fameux médecin, elle s'était presque jetée sur lui, mais qu'avait-elle à lui dire finalement ? Elle lui faisait perdre un temps précieux. Elle aurait rougit si sa nature le lui permettait, elle qui était si prompte à s'empourprer autrefois. En vérité, elle n'avait rien à faire ici, elle était beaucoup trop dangeureuse. Et vraiment stupide d'être entrée. Son alimentation pouvait attendre, et même si son cœur lui dictait de parler des heures durant, sa raison lui disait de laisser tranquille le docteur dont le ton poli laissait sous-entendre que sa venue ne lui faisait ni chaud ni froid. Et quand bien même elle venait de recontrer quelqu'un qui partageait son choix de ne pas toucher aux humains, elle se sentait intruse. Elle devait retourner attendre Maggie, puis repartir chez elle et continuer dans une routine abrutissante. Elle inspira doucement, détectant une légère odeur d'antiseptique, et entonna une phrase d'excuse honteuse et rapide de son soprano chantant, jouant la carte de sa franchise :
« Je suis désolée, je vous fait perdre votre temps, je ne vous importunerai pas longtemps. En vous voyant, je me suis précipitée, je ne sais pourquoi. Il est vrai que c'est la première fois que j'ai l'occasion de parler à quelqu'un ayant fait le même choix insensé d'alimentation que moi, mais j'ai eu tort. Votre emploi du temps est tellement plus important que le mien ! Sauver des vies... Ça serait mon rêve si seulement j'osais y penser. C'est un métier, si on peut le considérer comme tel, si formidable ! Je suis flattée que vous ayez pensé que je voulais entrer dans le service médical en me voyant, mais jamais je ne serai capable d'assez de retenue pour cela. Je suis un monstre, imaginez seulement un instant que je perde mon contrôle sur ma soif... C'est pourquoi, sans vous connaitre, je vous admire beaucoup, et je m'en veux tant de voler de précieuses minutes qui aurait pu être vouées à tout autre chose, même si je suis ravie d'avoir l'occasion de parler avec vous. »
Embarassée par sa tirade confuse, elle dénoua le ruban de satin attaché à son poignet et coiffa ses boucles blondes en une haute queue de cheval, vieille habitude qu'elle avait gardée. Plus personne ne faisait ainsi maintenant, mais ses doigts agiles fourrageaient dans la masse de ses cheveux blonds rapidement dans un geste inutile et en moins d'une seconde, son visage fut degagée. Elle fixa son regard d'ambre dans celui d'une couleur exactement similaire de Carlisle, examinant avec soin les striures profondes et dorées. Ces prunelles sérieuses lui donnèrent soudain le sentiment d'avoir oublié quelque chose d'élémentaire : elle avait dévoilé ses sentiments sans même se présenter. Quelle impolie elle faisait ! Avec un petit rire cristallin, elle s'excusa et se présenta, étalant sa vie sans gêne, sachant qu'elle pouvait avoir entière confiance en Mr. Cullen :
« Oh mais je suis vraiment perdue aujourd'hui, veuillez m'excuser, j'ai complètement oublié de me présenter. Je suis Isillie Hadington, mais je préfère Isi. Vous avez dû me voir observer votre tableau, la cause en est que j'ai vu le jour à cette époque, à Londres. Peut-être connaissiez-vous alors ma famille de nom, j'ai honte du renom dont nous jouissions, mais enfin c'était ainsi. Cette œuvre est manifique, la reproduction est fidèle, j'en ai retrouvé le Londres de mon enfance pourtant flou et profondement enfoui... »
Elle esquissa un joli sourire heureux, étonnée de raconter si facilement son histoire pour la seconde fois. Anna le lui avait d'abord demandé, mais là elle parlait seule, monopolisant l'espace sonore. Encore honteuse, elle se promit de se taire un peu et attentit la réaction du médecin, installée avec grâce sur une chaise, geste relevant plus d'une mascarade que d'une réelle nécessité. Elle profita de cette mimique humaine pour lisser les plis de sa petite robe noire, habitude acquise depuis longtemps pour paraitre ce qu'elle voulait être. Elle en était loin, mais elle estimait s'en sortir plutôt bien. Cependant, ses titanesques réserves financières diminuaient ces derniers temps, et sa couverture de riche héritière ne tiendrait pas plus... A dire vrai, elle n'en n'avait rien à faire, seule comptait Maggie en ce moment, et ses autres amis...
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Sujet: Re: Talking about a Sweet Memory [PV Carlisle]
Talking about a Sweet Memory [PV Carlisle]
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