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Sujet: Goodbye, my almost lover [Sora] Dim 6 Juin - 18:52
ENZO GREENWOOD & SORA KIMAMA
« Goodbye, my almost lover Goodbye, my hopeless dream I'm trying not to think about you Can't you just let me be?
So long, my luckless romance My back is turned on you I should've known you'd bring me heartache Almost lovers always do »
Personne ne savait quels doutes assaillaient Enzo depuis les derniers événements impliquant les Cullen. En tant que loup-garou, il ne possédait pas véritablement de vie privée, mais aucun membre de sa meute n'avait pu entrer dans son esprit fermé, ces dernières semaines. Quand il se trouvait sous forme animale en compagnie d'autres lycans, il se forçait à concentrer ses pensées sur quelque chose de totalement différent. Et parce qu'il avait beaucoup d'expérience derrière lui, il réussissait. En attendant, il vivait seul avec une indiscible peur. La peur que le couvre-feu se révèle totalement inutile et que des innocents continuent à mourir. La peur d'avoir fait le mauvais choix en autorisant l'emménagement des Cullen à Hanover. Que cela lui avait-il apporté mis à part des problèmes ? De nombreux adolescents de la Réserve subissaient leur première transformation, la Nature se sentant menacée avec l'arrivée de deux autres familles de vampires. Encore des personnes dont la vie serait chamboulée à jamais. Sans compter qu'une guerre se préparait dans l'ombre. Les Volturi avaient certes été déstabilisés par les chasseurs, mais ils n'en resteraient pas là. Preuve en était que contrairement à ce que certains pensaient, ils étaient toujours ici, à Hanover. Enzo pouvait le sentir, et son instinct ne se trompait jamais. Ce clan de buveurs de sang Italiens n'était aux USA que dans le but de récupérer Mathilda ; l'une de leur membre évadée qui était désormais sous la protection des Cullen. Ils ne la laisseraient pas repartir avec eux, et selon Carlisle, ils avaient l'intention de se battre pour elle. Au départ, Enzo avait voulu les protéger, promettant que les Winnipesaukee combattraient à leurs côtés. Et ils l'avaient fait. Mais les pertes humaines s'accumulaient, et plus le temps avançait, plus Enzo devenait sceptique. Il commençait à réaliser que s'il avait renvoyé les Cullen et Jacob à Forks, rien de tout cela ne se serait passé. Certains des habitants de la ville ne seraient pas en train de pleurer l'un de leurs proches. Oui, l'Alpha avait commis une erreur, mais il était beaucoup trop tard pour revenir en arrière.
Il avait songé à cela toute la journée, et encore maintenant, alors qu'il se trouvait sur la falaise à observer un magnifique coucher de soleil, il se sentait d'humeur morose. Il avait voulu appeler Sora ou passer la voir à l'épicerie, afin de mettre en place une petite soirée en amoureux. Il en avait bien besoin, car être en présence de sa petite-amie lui faisait toujours oublier le moindre de ses problèmes. Finalement, il ne l'avait pas fait, et il se disait que ce n'était peut-être pas une si mauvaise chose. Sora n'aimait pas les surprises, mais elle ne serait pas contre une petite visite non planifiée de son Alpha, n'est-ce pas ? Surtout s'il amenait le repas. Bon, il ne savait pas cuisiner aussi bien qu'elle - en fait, il ne savait pas cuisiner du tout - mais sa compagne n'était pas difficile non plus. Ragaillardi par cette idée, Enzo quitta la falaise et redescendit jusqu'au village. Il fit la moitié du chemin dans la nuit totale mais cela ne le dérangea pas outre mesure, au contraire. Il adorait marcher - en tant qu'humain - sous le couvert des arbres, et il connaissait cet endroit par coeur. De retour chez lui, il prit une bonne douche, enfila un jean et une chemise fraîchement repassée et grimpa dans sa voiture, direction Hanover. Lorsqu'il se gara devant l'épicerie des Kimama, trente minutes plus tard, il tenait un énorme sachet entre les mains. Il s'était rendu chez le meilleur cuisinier de plats à emporter - selon Sora, et avait pris deux grosses boîtes de cuisses de poulet avec toutes sortes de légumes en accompagnement. Pour le dessert, deux parts de gâteaux dans un carton reposaient sur sa seconde main. Faisant attention à la nourriture, Enzo grimpa les marches de l'escalier extérieur qui menait au premier étage et frappa tant bien que mal. Sora ne mit pas plus de quelques secondes à lui ouvrir, et il lui colla aussitôt le dessert dans les bras. Il s'engouffra dans la cuisine, posa le sachet plein sur le comptoir et en revenant, prit tout de même le temps d'embrasser sa compagne.
« Tu peux mettre ça au frigo ? Je reviens tout de suite, j'ai une ou deux petites choses à aller chercher dans la voiture. »
Sans attendre une réponse quelconque, il s'échappa à l'extérieur et revint rapidement. Sora refermait tout juste la porte du réfrigérateur. Enzo en fit de même avec la porte d'entrée et afficha un large sourire en direction de sa petite-amie. Il tenait une bouteille de vin, mais aussi un magnifique bouquet de fleurs. Il posa la première sur la table - il la mettrait au frais après - et s'approcha de Sora pour lui tendre le second.
« Avec tout ce qui se passe, je trouve que l'on s'oublie toi et moi. Que dirais-tu d'une soirée rien que pour nous deux ? » Il ajouta avec un sourire malicieux. « De toute façon tu ne pas dire non, tu serais bien incapable de résister à ton cuisto préféré de Hanover, je me trompe ? Et à moi aussi, par la même occasion. Du moins je l'espère. » Il lui déposa un baiser sur le front et lorsqu'il eut les mains libres, se détourna pour récupérer le vin qu'il fallait mettre au frigo. Tout en s'activant, il demanda à Sora, concerné : « Comment va Aquene ? J'espère qu'elle se sent mieux. »
Aquene n'avait rien de grave, mais Sora s'en faisait toujours pour elle, ce qui était normal. Enzo adorait la tante de sa compagne, c'était une vieille dame pleine d'humour, de gentillesse et d'attention. Il la connaissait depuis... et bien, Aquene avait été dans sa vie aussi loin qu'il s'en souvienne, même si elle avait disparu le jour de son déménagement à New York. Elle faisait partie des habitants de la réserve qu'Enzo avait été ravi de retrouver lors de son retour. Elle était forte et tenace, il ne voyait pas un simple rien du tout la séparer de Sora. Cette dernière le savait aussi, toutefois elle se montrait surprotectrice avec sa tante. Le rôle d'Enzo dans tout cela était de lui rappeler qu'une femme de la trempe d'Aquene n'avait pas encore dit son dernier mot, et de l'aider à prendre soin d'elle. Pas parce qu'il était l'Alpha non, mais simplement parce qu'il était son petit-ami.
Sora Kimama Modo ; Eccentric She-wolf ; Do you care ?
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Sujet: Re: Goodbye, my almost lover [Sora] Lun 14 Juin - 11:49
XXX
Dernière édition par Sora Kimama le Mar 20 Juil - 21:52, édité 2 fois
Enzo Greenwood ALPHA ; Hell Of A Werewolf
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Sujet: Re: Goodbye, my almost lover [Sora] Mer 16 Juin - 22:17
Aquene Kimama était un rayon de soleil au sein de la réserve Winnipesaukee. Grâce à sa gentillesse et sa disponibilité, elle connaissait chaque habitant dans les moindres détails. Elle accueillait tous ceux qui passaient la porte de son épicerie avec un sourire chaleureux et un bonjour enjoué, même les touristes. D'ailleurs, la vieille dame s'amusait beaucoup à captiver ces derniers grâce à quelque légende dont ils étaient toujours friands. Quant aux « locaux », ils se plaisaient à écouter les anecdotes de sa jeunesse. Aquene était une excellente conteuse et une femme pleine de vie malgré son âge avancé. Elle forçait l'admiration et le respect comme si cela était la chose la plus naturelle au monde. On ne lui connaissait aucun ennemi ; qui pourrait détester une personne aussi extraordinaire ? Enzo ne se posait même pas la question, car Aquene serait capable de remettre le plus vil des êtres humains sur la bonne voie si l'occasion se présentait. A ses yeux, la tante de Sora était tout simplement indispensable à la vie des Winnipesaukee. Aussi douce que forte, il se doutait que rien de grave ne lui était arrivé ces derniers jours. Les petites baisses de régime arrivaient à tout le monde ! Pour autant, il fut soulagé d'en avoir confirmation par sa petite-amie. La jeune louve lui confia également qu'Aquene souhaitait travailler demain. La tête dans le frigo où il rangeait le vin, l'Alpha n'eut aucun mal à deviner le petit sourire sur le visage de sa compagne. Tous deux savaient pour quelle raison la gérante de l'épicerie souhaitait reprendre sa place.
En effet, sa nièce et elle étaient totalement opposées lorsque la boutique entrait en jeu. Aquene avait le don de fidéliser le client sans avoir à se forcer, ce qui n'était pas le cas de Sora. La brunette était de nature secrète et peu encline à la discussion. Se montrer présente et patiente avec les visiteurs ? Un certain temps oui, mais il ne fallait pas trop lui en demander. Enzo comprit donc que si Aquene était si pressée de retourner à l'épicerie, c'était surtout pour voir si Sora n'avait pas fait fuir les habitués. Il en doutait fortement au passage : certes Sora n'avait pas l'âme d'une vendeuse mais les Kimama étaient les seules à avoir une épicerie dans le coin. Sans compter que les gens de la réserve connaissaient le tempérament assez spécial de Sora. Ils ne fuieraient pas si elle avait eu le malheur de les envoyer balader une fois ou deux, au contraire. Ils se disaient qu'ils reviendraient un autre jour, espérant que sa tante soit aux commandes - un café chaud valait mieux qu'un regard noir, non ? Pour autant, Enzo était loin de critiquer sa petite-amie, bien au contraire. Il admirait sa franchise à toute épreuve. Lui aussi savait être franc - il ne mentait jamais, mais Sora avait le don de ne pas tourner autour du pot ni d'essayer d'enrober les choses. Elle disait ce qui lui passait par la tête, ce qui certes n'était pas compatible avec son occupation à la boutique, mais s'avérait bien pratique dans nombre de situations. Et puis, son côté renfermé et discret faisait partie de son charme. Enzo l'aimait comme elle était et à ses yeux, elle frôlait la perfection. Ce fut sur cette pensée qu'il referma enfin le frigo après y avoir trouvé une place pour sa bouteille. Il se retourna pour observer Sora, occupée à mettre la table.
« C'est une excellente nouvelle ! Et je me doute qu'elle sera derrière le comptoir demain, de toute façon ce n'est pas comme si tu avais ton mot à dire, » dit-il avec un sourire en coin - Aquene était la seule à pouvoir tenir tête à la jeune louve - outre l'Alpha mais les choses étaient différentes. Si elle avait décidé de travailler, Sora n'arriverait certainement pas à l'en empêcher. « Je passerai la voir dans la matinée après ma patrouille. Ca me fera plaisir de discuter un peu en sa compagnie. »
Alors que Sora terminait la mise en place des verres, Enzo se dirigea vers la table et ramena le sachet vers lui. Il sortit la première boîte contenant leur repas de ce soir et leva les yeux sur Sora, prêt à la taquiner sur la bonne odeur qui lui chatouillait les narines. L'expression de sa compagne le coupa net dans son élan, et son sourire s'effaça pour laisser place à l'inquiétude. Sora était adossée à une chaise et plongea ses yeux dans les siens, l'air grave. Elle ne le faisait jamais, même quand la discussion tournait autour des Cullen ou des Volturi. Du moins, il sentait quelque chose de... changé dans sa façon de le regarder. Que se passait-il ? Avant de paniquer, il souhaita la laisser s'exprimer - peut-être s'en faisait-il pour rien - et haussa un sourcil afin de l'encourager à lui dire ce qui n'allait pas. Alors que Sora annonça avoir quelque chose à lui avouer, l'Alpha sentit son estomac se serrer. Il ne lui connaissait pas ce ton de voix non plus... A la fois résigné, triste et plein d'appréhension. Comme si elle avait fait une erreur, qu'elle savait que son Alpha n'apprécierait pas mais qu'elle assumait néanmoins. Mais quelle erreur ?
Et puis, la vérité le frappa de plein fouet. Son rythme cardiaque s'accéléra et il eut l'impression que son coeur éclatait en milliers de petits morceaux qui lui déchiraient la poitrine. Alors que les larmes lui montaient aux yeux, ses mains se mirent à trembler et il reposa le sachet sur la table d'un geste plus sec qu'il ne l'aurait souhaité. Ne pouvant tenir plus longtemps dans ces conditions, il tourna le dos à Sora et se força à contrôler sa respiration. Une main toujours posée contre le bois de la table, il serrait ce dernier avec force, à un tel point que ses jointures blanchirent. Une dizaine de secondes plus tard, il se retourna pour faire de nouveau face à Sora. Elle n'avait pas bougé. Elle savait qu'il avait deviné, elle pouvait aisément le lire sur son visage empli de douleur. La douleur d'avoir perdu la femme qu'il aimait le plus au monde. A cause d'un autre homme. Le pire était de se dire qu'il avait perdu d'avance, qu'il ne pouvait rien contrôler. Il n'était même pas en mesure d'entrer en compétition avec lui en gardant l'espoir qu'il pouvait gagner. Il ne gagnerait jamais. Sora n'était plus à lui désormais. Il ne dormirait plus en la tenant au creux de ses bras, peau contre peau, après avoir passé les dernières heures à lui prouver combien il tenait à elle. A cette pensée, une larme s'échappa enfin et roula le long de sa joue.
« On savait tous les deux que ça arriverait, » dit-il, la gorge serrée, ne pouvant se résoudre à prononcer le mot. « C'est juste que... c'est juste que je ne pensais pas que ce serait aussi douloureux. »
Il esquissa un mince sourire, mais c'était simplement pour rassurer Sora. Car en cet instant précis, il ne pourrait ressentir un déchirement plus profond. Les deux seules fois où il avait souffert plus que ce soir ? Quand il avait perdu son père puis son grand-père. Enzo n'avait jamais été amoureux auparavant, seule Sora avait réussi à le sortir de sa solitude d'Alpha. Son coeur avait battu pour elle à la seconde où il l'avait vue pour la première fois, et lorsque la jeune femme s'était transformée en louve, il avait enfin vu un avenir pour eux. Un avenir certes menacé par... par l'imprégnation, mais un futur néanmoins possible. Après tout, nombre de lycans ne la trouvaient jamais, cette âme soeur surnaturelle - en quelque sorte. Alors pourquoi pas eux ? Pourquoi n'auraient-ils pas pu faire partie de cette majorité et vivre ensemble jusqu'à la fin ? Apparemment, le sort en avait décidé autrement, et Sora le lui prouvait ce soir. Dire qu'il avait eu tellement hâte de passer un instant rien qu'avec elle...
S'ils étaient là, les membres de sa meute ne comprendraient pas. Il était l'Alpha, ils attendraient de lui qu'il se reprenne et qu'il affronte cette épreuve comme un chef se devait de le faire. Seule Sora le connaissait vraiment par coeur. Seule elle savait à quel point cette nouvelle était en train de le détruire, de le consumer de l'intérieur. N'ayant pas la force de décrocher un mot de plus, il fit quelques pas vers celle qui était sa compagne quelques minutes plus tôt encore, et la prit doucement dans ses bras. Sa gorge le brûlait, il savait qu'il ne tiendrait plus très longtemps. Il serra Sora contre lui, fermant les yeux et luttant contre les sanglots qui menaçaient de le submerger. En un effort considérable, il réussit à murmurer :
« Je t'aime, Sora, et rien ne changera jamais ça. Mais je suis... Je suis heureux pour toi. Tu mérites ce qui est en train de t'arriver. »
Il se fit violence afin de ne pas rester là des heures, et la lâcha enfin. Il recula un peu, plongeant son regard dans le sien. Il avait conscience que ses yeux étaient rouges, ses joues mouillées et sa mâchoire serrée. En somme, que le spectacle n'était pas beau à voir. Mais il s'en fichait. C'était Sora et elle le comprenait. Il ne s'était jamais caché devant elle, il n'allait pas commencer maintenant, sous prétexte que leur relation ne serait plus la même. Elle ne le jugerait pas et au moins, il pouvait attendre de sa part qu'elle fasse de son mieux pour rendre les choses plus faciles. Ou en tout cas, moins difficiles. Ne sachant par ou commencer, Enzo se contenta d'observer Sora et de garder le silence. Il ne se sentait pas encore assez fort pour poser lui-même des questions sur son imprégnation.
Cet homme qui lui avait volé ce qu'il avait de plus beau dans sa vie.
Sora Kimama Modo ; Eccentric She-wolf ; Do you care ?
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Sujet: Re: Goodbye, my almost lover [Sora] Mer 23 Juin - 18:16
Distraitement, Sora sourit aux paroles d'Enzo sur sa tante, mais le cœur n'y était pas vraiment. Oui, on ne se demandait pas de quel côté de la famille venait l'esprit têtu et déterminé de la demoiselle, sa tante était tout à fait capable de lui tenir tête. La différence entre elles, c'était qu'Aquene était bien trop douce et aimable pour faire front face à un proche. Mais quand elle s'y mettait, elle pouvait très bien en remontrer à sa nièce et lui rappeler qui commandait dans cette épicerie après tout. Enfin, ce soir, elle n'en avait pas eu besoin : Sora n'était pas d'humeur. Et pour être franche, elle serait bien ravie d'être débarrassée de l'épicerie pour quelques jours. Pas que son rôle de vendeuse la gênait en temps normal : même si ce n'était pas un métier fait pour elle et qu'elle n'aurait pas tenu une semaine en ville sans être virée pour avoir traumatisé un client, les habitants de la réserve et les habitués la connaissaient et s'adaptaient, les autres importaient peu. Mais là, elle n'avait vraiment pas la tête à ça et était tout à fait consciente que continuer à exercer ce métier dans cet état d'esprit était une mauvaise idée... pour les clients.
Lorsqu'Enzo se tourna vers elle et s'attarda sur son visage, il comprit instinctivement que quelque chose n'allait pas. Évidemment et heureusement pourrait on dire : ils avaient passé plus d'une décennie ensemble. Ils se connaissaient mieux que quiconque... et pourtant, le destin semblait avoir décidé qu'ils n'étaient pas fait l'un pour l'autre. Ô douce ironie. Elle s'exprima maladroitement, mais au final elle n'eut même pas besoin de prononcer les mots fatidiques. Dans ces scénarios qui lui avaient tourmenté l'esprit toute la journée, elle avait quasiment oublié qu'Enzo était d'une perspicacité trop grande pour son bien. C'était l'Alpha, on pouvait s'attendre à ce qu'il ait un peu plus de jugeote que la moyenne, mais c'était surtout Enzo, et il était bien plus sensible (mentalement parlant) que la moyenne. C'était vraiment pas la peine de se prendre la chou sur la manière dont elle lui expliquerait cela. Il avait lu en elle comme dans un livre ouvert.
Le sang avait quitté son visage livide et il se retourna pour cacher ses sentiments et se reprendre. Bien que l'instinct de Sora lui dictait de réconforter son tendre amant, elle s'abstint. Ce n'était pas le moment de se permettre ces gestes auparavant naturels et qui, demain, seraient, si ce n'est à proscrire, tout du moins à contenir. Elle baissa les yeux, le coeur serré par la douleur qu'elle provoquait chez Enzo. Elle aurait pu supporter la peine, si elle avait été la seule à en souffrir, mais la provoquer chez autrui, chez un proche, c'était bien pire que sa propre tristesse à l'idée de leur séparation. Mais lorsqu'il se retourna, elle avait relevé la tête. Elle ne voulait pas jeter du sel sur la plaie en rajoutant ses sentiments à ceux d'Enzo. Elle devait rester ferme. Après tout, elle n'était pas vraiment la plus mal placée dans cette histoire, non ? Enfin, théoriquement, un loup lambda aurait sauté de joie à l'idée d'avoir découvert son imprégnation. Le cas de Sora-je-ne-veux-jamais-avoir-d'imprégnation-mais-ça-me-tombe-dessus-quand-même sortait des sentiers battus.
« Oui... » murmura-t-elle lorsqu'Enzo mit des mots sur leur mal-être. Mais elle dut détourner les yeux pour ne pas voir cette larme couler sur la peau tendre de son (ex-)bien-aimé. « Mais on avait surtout prévu que, si cela arrivait, tu serais celui à me l'annoncer, et pas l'inverse... » remarqua-t-elle avec un sourire brisé aux airs d'ironie.
Elle s'était préparée, elle, à l'idée qu'Enzo la quitterait un jour pour une autre. Après tout, Enzo avait, lui, toujours apprécié l'idée de trouver son imprégnation, et dès le début de leur relation cette éventualité avait été claire. Mais Sora, elle, ne voulait qu'un homme : Enzo ; elle avait repoussé l'idée qu'elle puisse trouver son imprégnation de son vivant... Et quelque part là-haut, quelqu'un avait probablement décidé de se venger de son mépris et de leur en foutre plein la figure pour leur apprendre à être un peu plus humble... Enzo n'avait donc eu aucune occasion de se préparer à cette éventualité, leur couple était en pleine forme, malgré la tourmente extérieure, eux s'aimaient toujours profondément... et le coup en était d'autant plus rude.
Lorsqu'Enzo trouva finalement la force de s'avancer, Sora vint instinctivement à sa rencontre, et c'est tout naturellement que ses bras trouvèrent leur place habituelle autour de son cou et son oreille contre son cœur (faute de pouvoir atteindre confortablement son épaule, grande perche va !). Ici, elle avait trouvé sa placé, pendant de longues années de bonheur. Elle ferma les yeux pour en profiter à fond, et non pas simplement pour cacher l'humidité qui s'y accumulait.
« Je t'aime aussi, et tu auras toujours ta place... » murmura-t-elle avant de relever les yeux lorsqu'Enzo lui assura qu'elle le méritait. « Tu es bien le seul à en être convaincu. Tu sais ce que je pense de l'imprégnation. C'est à toi que cela aurait dû arriver... J'espère que tu la trouveras, rapidement. »
Si Enzo trouvait son imprégnation, alors, comme pour Jake, la blessure pourrait guérir. Il retrouverait le bonheur et en conséquence, Sora aussi. Elle n'était pas croyante, mais pour une fois, elle était prête à prier, pour Enzo. Puisqu'elle doutait que maudire ses ancêtres pour ce qui était censé être une bénédiction soit très productif.
Lorsqu'Enzo se détacha d'elle et se recula, elle le laissa faire, à regret. Mais elle vit alors ses yeux rougis et ses joues mouillées. Elle ne put s'empêcher de lever les mains pour tenir son visage et en caresser tendrement la peau, à peine rendue rugueuse par sa pilosité faciale. Elle se décida finalement à le regarder dans les yeux, pour lui transmettre tous ses sentiments : tristesse, amour, espoir pour lui... Elle le comprenait, elle comprenait sa douleur, et elle resterait là pour lui, quoi qu'il arrive, présente pour l'aider à surmonter toutes ces émotions et ces doutes qui le submergeaient parfois, en grand Alpha trop sensible. Puis, pour ne pas retourner le couteau dans la plaie, elle laissa ses bras retomber et la distance reprendre ses droits entre eux. Un court silence s'installa tandis que ni l'un ni l'autre ne savait quoi dire. Elle soupira et s'appuya contre le comptoir de la cuisine, y appuyant ses mains de chaque côté d'elle... Et elle mit les pieds dans le plat.
« Je l'ai rencontré hier après-midi, à la boutique. » confia-t-elle. « Ça fait 24 heures que je marine et que je tourne en rond comme un fauve en cage, sans savoir comment gérer le problème. J'ai à peine dormi cette nuit, et pas seulement parce que j'ai passé la moitié de celle-ci en patrouille avec Mahala. » Elle ironisait, mais elle se frotta la nuque avec gêne en mentionnant Mahala. Celle-ci ne l'avait vraiment pas eu facile la nuit dernière, à devoir supporter Sora avec son propre passé... « Et je te donne en plein dans le mille la raison pour laquelle il était venu : il se trouve que c'est un ami d'une jeune femme que j'ai également rencontré hier, et qui était, elle, venue pour faire réparer un bracelet offert par Jacob. » Elle vit un éclair de compréhension dans les yeux d'Enzo et hocha la tête. « C'est l'ami de l'imprégnation de Jacob. Tu parles d'un hasard... »
Enzo Greenwood ALPHA ; Hell Of A Werewolf
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Sujet: Re: Goodbye, my almost lover [Sora] Jeu 1 Juil - 0:10
Le regard de Sora changea de direction pour se poser sur la fenêtre de la cuisine. Enzo la connaissait trop bien pour mettre ce geste sur le compte de la lâcheté. Bien au contraire : la jeune louve ne voulait pas le voir souffrir par sa faute. Elle évitait de plonger ses yeux dans les siens, car elle savait que ceux de son Alpha seraient emplis de tristesse et de douleur. Une chose qu'elle aurait beaucoup de mal à supporter, surtout en se sachant fautive. Mais comment Enzo pourrait-il lui en vouloir ? Depuis sa première transformation, il savait que quand un lycan s'imprégnait, rien ne pouvait l'éloigner de cette âme soeur. Les deux êtres étaient indubitablement attirés l'un vers l'autre en dépit de tout le reste. Si Sora avait eu le choix, si cette rencontre n'était rien de plus qu'un coup de foudre « naturel » - sous-entendu, si elle avait encore son libre-arbitre sur la question - alors elle aurait choisi son chef de meute. Enzo le savait, ils tenaient trop l'un à l'autre pour qu'autre chose vienne se mettre entre eux. Seule l'imprégnation en était capable ; et il avait fallu que Sora en soit victime. Après tout ce temps. Maintenant qu'il l'aimait assez pour ne plus vouloir la sienne.
Car il fut une époque - comme la louve venait de le lui rappeler - où Enzo avait souhaité mettre les choses au clair avant de former un couple avec Sora. Elle avait avoué ne pas vouloir s'imprégner, et il lui avait bien dit que pour sa part, il attendait celle qui lui était destinée. Et que le jour où elle débarquerait dans sa vie, Sora et lui retourneraient à leu relation d'antan : des amis, des frère et soeur de meute. Une dizaine d'années plus tôt encore, Enzo attendait son imprégnation avec la plus grande des impatiences, même s'il se sentait bien avec Sora. Mais aujourd'hui les choses étaient différentes : il était véritablement tombé amoureux d'elle. Et être obligé de la laisser partir lui déchirait les entrailles, bien plus qu'il ne saurait jamais l'exprimer avec des mots. Le pire dans tout ça ? Il ne l'avait jamais dit à Sora. Jamais il n'avait avoué l'aimer plus que tout au monde, et avoir à son tour envie de rester sans imprégnation, pour pouvoir être avec elle jusqu'à la fin de sa vie. Il aurait du. Même si ça n'aurait rien changé au final, parce qu'au moins elle l'aurait su. Et maintenant, cela semblait si déplacé...
Alors, il se contenta de la prendre dans ses bras, de la serrer très fort contre lui une toute dernière fois. Et de lui dire combien il était heureux qu'elle puisse connaître cet amour, un amour qui l'emplirait de bonheur sans qu'aucune zone d'ombre ne survienne sur le chemin. Les imprégnations étaient faites pour être ensemble : au moins, pas de risque de grosse dispute et de séparation. Car les sentiments que chacun portait à l'autre étaient beaucoup trop forts pour cela. Sora lui assura qu'elle l'aimait aussi et qu'il aurait toujours sa place. Ce ne serait pas la même, toutefois il fut quelque peu soulagé de l'entendre le lui dire. Il ne voulait pas que cette situation l'éloigne trop d'elle : l'homme de sa vie devrait se faire à l'idée qu'ils avaient passé plusieurs décennies ensemble. Imprégnation ou pas, on n'effaçait pas tous ces souvenirs en commun d'un coup de baguette magique. Ils seraient toujours proches, simplement en tant qu'amis, mais proches quand même.
« Moi aussi, » murmura-t-il simplement, lorsqu'elle lui dit avoir envie qu'il trouve sa propre âme soeur rapidement.
Pour le moment, il ne le souhaitait pas franchement. En fait, il ne voulait même pas y penser. Sa rupture d'avec Sora, brutale bien qu'elle ait fait de son mieux pour lui rendre les choses plus faciles, lui donnait l'impression d'être complètement perdu. De ne plus savoir où il en était. Il ne se voyait pas avec une autre femme, pas tout de suite, même si c'était celle avec qui il devrait passer le restant de ses jours. Il avait besoin de guérir auparavant. Il ferait sûrement moins de rondes et passerait la plupart de son temps devant son ordinateur, à écrire pour évacuer. Plancher sur son roman lui permettait en général de canaliser ses émotions : il était indispensable qu'il utilise cette échappatoire s'il ne voulait pas rendre sa meute carrément folle. Car dans les semaines à venir, il ne savait pas s'il serait capable de la mener comme il avait l'habitude de le faire. Certes il avait toujours su faire la part des choses, toutefois il se doutait que ce serait... différent. Les autres le plaindraient - il pouvait entendre leurs pensées de là, Sora serait partagée entre son bonheur tout nouveau et sa culpabilité. Et lui, au milieu de tout ça, il essaierait de ne pas griller un fusible. Avec l'arrivée des Volturi, ce n'était pas le moment de craquer ; il devrait compter sur son Bêta plus que jamais s'ils voulaient tous s'en sortir sans dommages.
Enzo se détacha à regret de Sora et elle en profita pour s'appuyer contre le plan de travail. Désormais, l'Alpha savait ce qui suivrait : elle lui expliquerait comment elle avait rencontré cette fameuse imprégnation. Elle lui dit tout d'abord qu'elle n'avait presque pas dormi cette nuit, avant d'annoncer sa patrouille avec Mahala. Diable. Il avait oublié ! Mahala était donc au courant. Pourvu qu'elle ne se soit pas transformée aujourd'hui, sinon toute la meute serait au courant ! En fait, peut-être même que la meute savait avant lui... Il chassa cette pensée désagréable et se concentra sur les mots de Sora. Apparemment, cette homme était l'ami d'une jeune femme qu'elle connaissait : elle était venue faire réparer un bracelet à la boutique. Et pas n'importe quel bracelet ! Celui de Jacob ! Les yeux du lycan s'agrandirent alors qu'il faisait le rapprochement, que Sora évoqua à voix haute.
« Effectivement, pour un hasard... » renchérit-il sans pouvoir s'en empêcher. « Jacob m'a un peu parlé de son imprégnation juste après leur rencontre. Il n'avait pas le choix puisqu'on devait patrouiller ensemble de toute manière. Elle s'appelle Silver, elle étudie l'anthropologie à Dartmouth... Sa mère crée des bijoux et gère une bijouterie de luxe à Providence. C'est à peu près tout ce que je sais sur elle. »
Sora devait d'ores et déjà le savoir - les deux jeunes femmes avaient forcément du discuter lors de la visite de Silver. Mais Enzo ne pouvait se résoudre à parler de son « ami » et futur compagnon de Sora. En fait, il n'avait rien d'un lâche mais là tout de suite, il n'avait qu'une envie : fuir, le plus loin possible. Se transformer, et courir jusqu'à ce que ses quatre pattes de loup ne le soutiennent plus. Il n'avait pas envie de rester là, de demander des informations à Sora et de l'écouter lui parler de cet inconnu qu'il détestait déjà. Pas tout de suite. C'était beaucoup trop tôt. Au lieu de faire semblant, il décida de partager ses pensées.
« Je t'avouerais que ce soir, je n'ai pas le coeur à parler de lui, » expliqua-t-il, modérant toutefois ses propos en ajoutant : « Mais ça viendra, il faut juste que tu me laisses un peu de temps. » Il passa rapidement une main dans ses cheveux, geste traduisant sa nervosité. « J'avais besoin d'évoquer un autre sujet avec toi ce soir, alors... on peut dîner tout en discutant de ça, et ensuite je rentrerai. » Ce mot lui donna un coup au coeur. Il n'avait pas pour habitude de retourner chez lui après une soirée avec Sora. « Mon instinct me dit que je ferais mieux de partir tout de suite, mais je n'ai pas envie de gâcher ce moment, malgré... malgré ce que tu viens de m'annoncer. Si je m'enfuis sans finir mon repas, tu sauras que j'ai eu tort de contredire ce fameux instinct. »
Il esquissa un petit sourire, tentative d'humour sous cette atmosphère pesante. Il attendit l'accord de Sora et sortit ce qu'il avait acheté du sac. Chacun prit place sur une chaise et ils se servirent tout d'abord en silence. Enzo ne proposa pas d'ouvrir la bouteille de vin, il n'avait pas le coeur à en boire ce soir ; Sora et lui avaient pour habitude de s'en servir un verre ou deux lorsqu'ils passaient du temps en amoureux. Ce qui n'était plus le cas désormais : rien qu'un repas entre amis. C'était peut-être idiot, mais c'était comme ça qu'il voyait les choses. De l'eau suffirait donc amplement. Lorsqu'ils furent tous deux prêts à entamer leur dîner, Enzo débuta un sujet de conversation qui, au moins, ne le ferait pas souffrir plus qu'il ne souffrait déjà.
« Je ne sais pas si l'un des membres de la meute t'a mise au courant, mais j'ai montré la réserve à Koralyne ce matin. Je l'ai installée chez les Nayati, je ne pouvais pas la laisser retourner dans ce motel tout aussi miteux que dangereux. Elle restera le temps qu'elle voudra, elle ne sait pas encore si elle a envie de se construire une nouvelle vie parmi nous ou si elle va retourner en Angleterre. Après avoir passé quelques heures avec elle, je ne pense pas que ses intentions soient mauvaises. J'ai tout d'abord cru à une vengeance sur les vampires mais... elle veut juste sauver la mémoire de ses proches, rétablir la vérité. Comme c'est toi qui l'a rencontrée en premier, je me demandais ce que tu pensais d'elle... Quelles sont tes impressions ? »
Parler avec Sora comme si de rien n'était ? Difficile, très difficile. Mais il devait se montrer fort, pour elle mais aussi pour lui. Se morfondre, refuser de lui adresser la parole jusqu'à ce qu'il aille mieux n'arrangerait pas les choses : ils faisaient partie d'une meute de lycans et étaient amenés à se côtoyer sans cesse. Et puis, il tenait trop à elle pour en arriver là. Il avait besoin de se booster, d'être courageux. Les Alphas étaient sensés avoir cette qualité, et maintenant plus que jamais, il était temps pour lui de prouver que c'était bien le cas. Même si Koralyne devait être l'unique sujet de leur discussion, il finirait son repas en compagnie de Sora. Il se le jurait.
Sora Kimama Modo ; Eccentric She-wolf ; Do you care ?
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Sujet: Re: Goodbye, my almost lover [Sora] Ven 16 Juil - 15:26
Inconsciente du tumulte intérieur de son Alpha, ami et ex-amant, Sora – qui pensait toujours qu’Enzo avait hâte de trouver son imprégnation – réalisait que, s’il était improbable qu’elle regrette un jour d’avoir rencontré Nathan (ce serait contraire au principe de l’imprégnation, et même en cet instant douloureux et délicat, elle ne pouvait s’empêcher de penser à lui et d’avoir envie de le revoir, ne serait-ce que pour vérifier qu’il en valait la peine), elle ne regretterait jamais les parfaites années passées avec Enzo. Il avait été son premier et son unique amour, et même en cas de différences d’opinions et de conflits, leur couple n’avait jamais battu de l’aile. Ils étaient francs, respectueux et affectueux l’un envers l’autre. Leur relation était simple et saine.
Dur serait le retour à une relation purement amicale, bien que cette amitié coule de source. Ils avaient tant vécus ensemble. Leur complicité se passait de mots. Leurs contacts voulaient tout dire, ces touchers discrets : un effleurement, une caresse, une main posée sur l’épaule ou sur les hanches… Tant d’habitudes à supprimer, effacer. Toute une relation à recalibrer. Alors que leurs sentiments l’un pour l’autre restaient présents. C’était sans doute cela le plus dur. Il allait falloir réfréner ses envies, ses automatismes… Ses pensées aussi, lorsqu’ils seraient sous forme animale. Mais elle ne doutait pas qu’Enzo souhaiterait justement qu’ils soient transformés en même temps au minimum. Et elle le comprenait, ce serait plus facile pour eux deux, et même toute la meute.
Autant commencer le plus tôt possible à faire ces efforts sur soi, à faire comme si de rien n’était, comme s’il ne s’était jamais rien passé de plus entre eux deux qu’une cordiale amitié de dizaines d’années… n’est-ce pas ? Ainsi, incertaine de ce qu’Enzo préférait dans ces circonstances inédites – parler ou ne pas parler des choses qui fâchent ? – Sora tenta de détendre l’atmosphère en intégrant les faits amusants (et importants à savoir) de sa rencontre avec Nathan. Enzo suivit facilement sur le sujet de Silver, la fameuse imprégnation de Jacob – et responsable de sa propre rencontre avec son imprégnation à elle ! Apparemment, il avait eu les mêmes informations qu’elle sur la jeune femme… L’anthropologie en plus. Original comme sujet d’études…
« Oui, c’est également ce qu’elle m’a expliqué… Elle m’a posé beaucoup de questions sur Jacob… et Bella. La pauvre était un peu paumée par rapport à ce qu’elle ressentait. » expliqua-t-elle distraitement en se souvenant de ces détails. Elle serait curieuse de voir comment la jeune femme réagirait en apprenant ce qui lui était véritablement arrivée. Mais, elle pouvait deviner qu’elle en aurait un aperçu lorsqu’elle même devrait expliquer le phénomène d’imprégnation à Nathan… Encore une charmante discussion en perspective !
Enzo la sortit de ses pensées – qui avaient encore dérivées sur Nathan malgré elle ! – en lui avouant ne pas avoir envie d’en savoir plus sur son imprégnation, au moins pour l’instant. Sora inclina la tête, un peu honteuse de ne pas avoir pu le deviner par elle-même. Bien entendu, il aurait besoin de temps pour digérer cette nouvelle avant de vouloir en savoir plus. C’était normal. C’était Enzo. Trop sensible pour son bien derrière sa carrure d’Alpha.
Mais il avait apparemment d’autres sujets en tête, aptes à meubler le silence durant leur repas. Sora hocha donc bien évidemment la tête avec empressement, approuvant l’idée de prendre leur dîner ensemble malgré tout. Voir Enzo partir et la laisser avec cette nourriture délicieuse intacte aurait été le clou de cette soirée ! Elle se serait sentie trop mal pour la continuité de leur amitié. Mais ils tenaient trop, tous deux, à ne pas couper les ponts, et elle apprécia grandement l’effort de son ami.
« Tu sais que je pense beaucoup de bien de notre instinct, mais ce n’est pas vraiment le plus apte à nous conseiller dans nos relations sociales. J’en suis la preuve vivante. » plaisanta-t-elle lorsqu’Enzo mentionna son envie de fuir. Sora était connue au sein de la meute pour réagir à toute chose selon un instinct de louve omniprésent, même sous sa forme humaine. C’est ce qui la rendait parfois agressive, manquant de tact et de savoir-vivre humain. Elle faisait des efforts lorsqu’il le fallait, alors elle comprenait parfaitement l’état dans lequel se trouvait Enzo. Elle espérait simplement que fidèle à lui-même, il choisirait la raison plutôt que son instinct ce soir.
Ils s’installèrent en silence. Un silence qui, autrefois, aurait été synonyme de complicité affectueuse mais qui, aujourd’hui, laissait sous-tendre une grande tension. Une fois assiettes et verres remplis, Enzo reprit la parole, soulageant un peu les épaules nouées de Sora qui, pour une fois, ne supportait pas cette absence de bruit. Elle ne s’attendait pas vraiment à ce sujet – les Volturis, les Cullen, les chasseurs peut-être… c’étaient les sujets les plus courant entre eux ces derniers temps – mais suivit rapidement le mouvement. Pourquoi pas après tout ! Ils étaient rarement en désaccord sur le sujet des jeunes loups rejoignant la meute. Tous deux avaient le même désir de les intégrer et de les préparer au mieux, même si Sora le montrait moins – à l’exception de Lucas, cas particulier. Certes Koralyne était un cas quelque peu différent, mais les problématiques étaient les mêmes.
« Je ne savais pas. » avoua-t-elle. Il faut dire qu’elle ne s’était pas préoccupée de grand chose d’autre que de la ‘grande nouvelle’ depuis hier après-midi. « Ca me semble être un bon plan pour le moment. » approuva-t-elle. Après avoir un instant joué avec sa nourriture, elle prit une bouchée, qu’elle mâcha distraitement. Lorsqu’Enzo lui demandait son opinion ou ses impressions, elle ne parlait jamais à la légère et réfléchissait soigneusement au sujet, malgré ce que certains pourraient croire devant certaines de ses opinions tranchées.
« Je pense que c’est une jeune femme paumée, pas dangereuse dans ses intentions, certes, mais qui pourrait le devenir dans ses impulsions. Elle ne recherche peut-être pas la vengeance – j’avoue, elle n’en a pas le profil – mais donne lui une opportunité et elle risque de foncer dessus sans réfléchir. Tout simplement parce qu’elle a besoin d’une raison de vivre, d’un but. Elle est jeune, sensible, et impulsive. La laisser repartir en Angleterre, où elle ne retrouvera pas d’autre meute pour l’aider, la soutenir, et la guider, serait une erreur. Elle ne trouverait pas sa place. » expliqua-t-elle très sérieusement, la fourchette en l’air. C’est bien connu, Sora était extrêmement attachée à la cohésion de la meute, à la protection et à l’entraide entre ses membres. Elle détestait ceux qui la quittait – la trahissait – sur un coup de tête égoïste ; et détesterait autant de laisser l’un des leurs sans aide, seul dans un monde différent de celui d’un simple humain. « Mais si on l’intègre à la meute, il faudra la surveiller autant qu’un nouveau-transformé, voir plus, parce qu’elle a déjà une idée du monde qui ne correspond pas à celui de Hanover. Laver l’honneur de ses proches, c’est bien mignon, mais face aux Volturis, ça ne pèsera pas grand chose. » conclut-elle, certes un peu cyniquement, mais ce n’était pas contre Koralyne, dont la pureté des intentions était tout à son honneur. Simplement, en tant qu’aînés et leader, Enzo et Sora savaient très bien que les bonnes intentions ne font parfois pas long feu.
Sur ce, elle reprit une bouchée de son dîner. Si Enzo tenait à éviter les sujets qui fâchent pour sauver leur soirée du désastre, ça lui convenait. C’était se prouver à tous deux que leur relation n’était pas nécessairement vouée à l’échec après cette rupture, qu’ils étaient assez grands pour rebondir et rester amis, envers et contre tout.
Enzo Greenwood ALPHA ; Hell Of A Werewolf
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Sujet: Re: Goodbye, my almost lover [Sora] Dim 18 Juil - 19:18
La Nature avait choisi Jacob Black comme Bêta des Winnipesaukee. Une première dans l'Histoire amérindienne et surtout dans les légendes entourant les Protecteurs. Il était désormais envisageable que deux meutes totalement inconnues puissent fusionner pour ne former qu'un seul groupe homogène, et que tous ses membres soient capables d'entendre les pensées des autres. Sans discinction aucune par rapport à leur ancienne appartenance. Enzo Greenwood s'était montré surpris mais pas choqué le moins du monde, ravi au contraire d'avoir une si belle occasion pour que les Winnipesaukee et les Quileutes nouent des liens. Depuis ce « rassemblement », l'Alpha et son Bêta avaient eu maintes discussions entre mâles dominants. Enzo ne voulait pas que des différends naissent, et bien qu'il accepte ce changement si soudain, il souhaitait aussi mettre Jacob au courant : ici, ils avaient une certaine façon de fonctionner et ne la changeraient pas. Les ex-Quileutes devraient s'adapter ou partir. Conciliant, Jake avait immédiatement hoché la tête, montrant son accord, et par la suite leurs conversations se firent plus personnelles. Outre leur télépathie sous forme animale qui les empêchait d'avoir de quelconques secrets, Jacob n'avait pas hésité à raconter son histoire à son nouveau chef de meute.
Et voilà comment Enzo savait ce qui liait Jake et Bella, et comment tout s'était terminé entre eux. Black était désespérément amoureux de cette humaine qui lui avait finalement préféré un Sang-Froid après avoir joué avec ses sentiments. Néanmoins, l'amour de Jacob ne s'était pas envolé pour autant, d'où son déménagement pour Hanover. Il avait envie de rester près d'elle, pour la protéger, mais sûrement parce qu'il espérait encore qu'elle change d'avis. L'Alpha pouvait le lire dans son esprit quand ils faisaient une ronde : Jake se disait que Bella réaliserait le sacrifice qu'elle s'apprêtait à faire et qu'au dernier moment, elle serait si effrayée qu'elle refuserait de sauter le pas. La brunette viendrait alors se réfugier dans les bras de Jake, car contrairement à Edward Cullen, lui ne lui demanderait pas de changer pour qu'ils puissent être ensemble. Enfin, tout ça c'était avant que Silver Lehane ne pointe le bout de son nez. Depuis sa rencontre avec Jacob, ce dernier avait complètement changé d'attitude envers Bella. Il voulait toujours la voir garder son humanité, mais il n'était plus amoureux. L'imprégnation fonctionnait comme ça, et ce soir encore Enzo en faisait directement les frais. Tout comme Jake avait perdu son amour pour Bella en l'espace d'un regard, Sora avait perdu son amour pour l'Alpha. Un amour qu'il ne pourrait jamais récupérer, peu importe ses actes, peu importe ses mots. On ne défiait pas la Nature.
Les deux « amis » - car ils n'étaient plus que ça désormais - se mirent à table. Enzo choisit de dévier la discussion vers un sujet beaucoup moins douloureux et parla de sa visite de la Réserve avec Koralyne McTyler. La nouvelle venue, fraîchement débarquée de son Angleterre natale après que sa famille - et meute - entière ait été assassinée par des vampires. Le tout, suite à un malentendu d'après ce qu'il avait pu comprendre. Koralyne était ici parce qu'elle avait appris que les Cullen vivaient à Hanover : elle souhaitait parler au chef du clan - Carlisle - pour rétablir la vérité, selon elle. La louve ne souhaitait rien d'autre. Elle voulait que sa meute soit lavée de tout soupçon, elle voulait que les Cullen le disent aux végétariens qui vivaient en Angleterre et avec qui sa meute avait passé un pacte. Non, ils n'étaient pas à l'origine du massacre de l'un des leurs, c'était un chasseur qui avait tué ce buveur de sang animal et déclenché toute cette mésentente ayant fini en bain de sang. Enzo ne savait pas s'il devait la croire ou non. Elle semblait perdue, et pleine d'espoir quant à sa rencontre avec Carlisle. Apparemment elle n'avait pas pour but de se venger de qui que ce soit, toutefois pouvait-il lui faire confiance ? Il ne la connaissait pas assez pour être certain que ses intentions soient nobles. Il avait besoin de l'avis de Sora. Comme toujours quand il hésitait, Enzo s'en remettait à l'orfèvre. Elle était toujours de bon conseil même si ses opinions étaient parfois bien trop arrêtées. Officiellement, Jacob Black était le Bêta de la meute. Mais aux yeux d'Enzo, Sora Kimama remplissait parfaitement ce rôle.
Sora le conforta dans son idée d'accueillir Koralyne parmi eux. Il fut ravi de l'entendre s'exprimer sur le sujet : elle lui avoua que la jeune Protectrice ne devait pas retourner seule en Angleterre. Elle était trop paumée pour réussir à remonter la pente, sans personne sur qui compter. Les Winnipesaukee avaient pour obligation morale de la prendre sous leur aile, de l'aider et de lui offrir cette seconde chance qu'elle semblait tellement vouloir. Sora tempéra toutefois ses propos, indiquant qu'il faudrait alors la surveiller comme un loup qui viendrait de subir sa première transformation. Et elle marqua un autre point en mentionnant les Volturis. Enzo hocha la tête, signifiant qu'il était entièrement d'accord avec tout ce que Sora venait de dire. Il avala une bouchée de son repas et but une gorgée d'eau avant d'extérioriser son soulagement.
« Ca me rassure que tu sois de mon avis, concernant son intrégration à notre meute. Parce que ce n'est pas le cas de tout le monde, » dit-il, légèrement exaspéré. Leurs regards se croisèrent et il sut qu'elle savait très bien de qui il parlait. Malgré cela, il continua comme si de rien n'était, ayant besoin de râler contre leur confrère. « Lorsque Koralyne et moi nous sommes transformés pour rejoindre la clairière où nous nous réunissons, Paco était là aussi. » Sous-entendu, dans sa tête. « Il a lu dans mes pensées et il n'a pas été fou de joie à l'idée que l'on « adopte » cette nouvelle venue. Il pense qu'elle ne nous apportera que des problèmes, comme les Quileutes. Je sais que je n'ai pas toujours fait les bons choix, mais cette gosse a besoin de nous pour réapprendre à vivre. J'aimerais que tu aies l'occasion d'en parler avec Paco, afin qu'il évite de se montrer désagréable avec elle. J'ai envie qu'elle se sente comme chez elle, si elle a l'impression qu'on ne l'accepte pas - même s'il ne s'agit que d'un seul d'entre nous - elle risque de se braquer. Elle a assez souffert pour toute une vie, tu ne crois pas ? »
Il n'attendait pas vraiment de réponse, il savait qu'une nouvelle fois, Sora serait de son avis. Il savait aussi qu'elle accepterait sans aucun doute d'aboder le problème « Koralyne » avec Mingan. Tous deux s'entendaient bien et Enzo était parfaitement conscient que si Paco finissait par accepter ses décisions d'Alpha, ce n'était pas uniquement parce qu'il y était obligé. Mais aussi parce que Sora était passée par là et l'avait tempéré. Depuis le retour de Paco, elle faisait office d'intermédiaire entre les deux lycans. Bien que la relation entre elle et l'Alpha ait changé aujourd'hui, ces choses-là resteraient les mêmes. Le chef de la meute n'était pas heureux de ce différend de taille qui existait entre lui et Paco, toutefois ce dernier ne voulait rien entendre et refusait d'adhérer à ses décisions. Il savait pourtant que le jour où il changerait d'avis, Enzo pourrait tout à fait le considérer comme un ami et plus seulement comme un membre de sa meute. Il détestait les situations conflictuelles, d'où le fait qu'il appréciait le lien qui unissait Mingan à Sora. Au moins, grâce à elle, ils avaient su garder une certaine entente cordiale en plus de ce respect mutuel qu'ils entretenaient naturellement.
« C'est vrai que les Quileutes ne nous ont pas apporté que de bonnes choses, » avoua Enzo après quelques minutes de silence. « J'ai eu du mal à me l'avouer à moi-même et j'éprouve de la difficulté à en parler mais... Je crois que si j'avais su, Sora... Si j'avais su qu'accepter les Cullen nous amènerait des vampires carnivores et tuerait des citoyens de Hanover... »
Il ne termina pas sa phrase, Sora comprendrait. Il savait qu'elle n'avait pas été pour cette trêve, qu'elle avait fini par s'y plier mais que dans le fond, elle aurait préféré ne jamais avoir de vampires végétariens dans le coin. N'importe quelle autre personne aurait jubilé en voyant Enzo souffrir de ses propres choix, de cette décision qui avait coûté la vie à des innocents. N'importe quelle autre personne aurait balancé un « Je te l'avais dit ! » bien senti et fier. Mais pas Sora Kimama. Et cela lui faisait du bien de se dire qu'avec elle, il pouvait parler de ses doutes, car jamais elle n'en profiterait. Au contraire, elle l'écouterait et tenterait de le réconforter, comme elle l'avait toujours fait, depuis le début de leur relation - même quand ils n'étaient encore qu'amis. Son imprégnation ne changeait rien : elle restait là pour lui. Depuis plusieurs semaines, Enzo Greenwood avait du mal à se regarder dans une glace. Il le cachait sous forme animale, concentrant son esprit sur autre chose, mais les faits étaient là. Les Denalis dont il ne savait rien, les Volturis et leur envie de vengeance, les morts et le couvre-feu que les autorités de Hanover avaient mis en place... Tout ça à cause de lui.
Tout ça parce que quelques mois plus tôt, quand Jacob avait demandé la mise en place d'un traîté pour les Cullen, il avait dit oui.
Sora Kimama Modo ; Eccentric She-wolf ; Do you care ?
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Sujet: Re: Goodbye, my almost lover [Sora] Mar 20 Juil - 21:49
Koralyne McTyler, une petite boule de poils perdue dans les rues de la réserve il y a une dizaine de jours, qu’elle avait invité à entrer dans son épicerie sans se douter vraiment de ce qui se cachait derrière ces grands yeux bleus hantés par son passé. Si elle avait su alors pourquoi la jeune louve étrangère traînait depuis un moment autour de la réserve sans oser entrer en contact avec les Winnipesaukee, elle aurait levé le drapeau blanc tout de suite et appelé Enzo au secours immédiatement. Lorsque la jeune femme lui avait expliqué ce qui l’avait amené, au bord des larmes, ce n’est pas Sora-la-maladroite-sentimentalement-parlant qui avait pu trouvé les mots pour la réconforter. Heureusement Enzo était disponible ce jour là et avait pris la relève. Un peu plus tard, il lui avait raconté l’histoire complète de la petite Kora, bouchant les trous obscurs laissés par les bafouillages éteints de la jeune femme lorsqu’elle avait parlé à Sora. Elle l’avait laissé gérer l’affaire, se tenant à l’écart non seulement parce qu’elle était occupée ailleurs – avec sa tante notamment – mais surtout parce que le cas de Koralyne ne rentrait pas dans ses cordes mais entièrement dans celles de ce cher Alpha.
Elle n’était pas pour autant insensible aux problèmes de la jeune femme, bien au contraire. Elle compatissait avec sa perte, énorme. Que ferait Sora sans les Winnipesaukee ? Grande question ! Se lancer dans une action suicide pour massacrer le plus de vampires possibles avant de mourir peut-être… ? Enfin, ça, c’était avant qu’elle ait rencontré Nathan, bien sûr. Maintenant… maintenant, elle ne savait plus trop. Toujours est-il que Kora avait perdu son imprégnation, en prime. Bref, la totale. La jeune femme avait de quoi être perdue et hagarde. Elle avait besoin de soutien et Sora ne plaisantait pas en disant qu’il était de leur resp[color=rosybrown]onsabilité de l’aider pour remonter la pente. Cependant, lorsqu’Enzo mentionna Paco, elle fit la moue.
Elle n’appréciait pas vraiment de se retrouver à jouer le tampon entre ces deux fortes têtes, mais elle les estimait tous deux grandement. Et souvent, elle voyait en leurs arguments respectifs une part de vérité que son intelligence refusait de nier par partialité. Dommage que ni l’un ni l’autre ne soient vraiment capables de mettre de l’eau dans leur vin de temps à autres. Enfin, elle n’était pas forcément la mieux placée pour parler. Aujourd’hui ne faisait pas exception à la règle. Si elle était d’accord avec Enzo sur la nécessité d’intégrer Kora à la meute, elle comprenait les réticences de son aîné : Paco faisait de moins en moins confiance à autrui au fur et à mesure que ses craintes prenaient forme.
Sora joua un instant avec les légumes amoncelés dans un coin de son assiette lorsqu’Enzo ‘râla’ sur leur frère de meute. Il savait qu’elle n’aimait pas qu’ils parlent ainsi l’un de l’autre. Lorsqu’il eut fini, Sora piqua sur sa fourchette quelques haricots et les porta doucement à sa bouche. Elle les mâcha lentement. Enzo ne semblait pas s’attendre à ce qu’elle le contredise, ou à qu’elle réponde quoi que ce soit de spécifique. Et il reprit bientôt la parole en déviant sur le sujet des Quileutes et son regret de ne pas avoir pu prévoir les conséquences de leur arrivée et de celle des Cullen. Elle reposa finalement sa fourchette sur le bord de son assiette après avoir avalé une bouchée de champignons. Et lorsqu’elle leva les yeux avec l’air qui signifie « attention, je vais parler franco et tu ne vas pas apprécier », Enzo savait à quelle sauce il allait se faire manger.
« Peux-tu vraiment en vouloir à Paco ? Certes, rejeter Koralyne après ce qu’elle a vécu n’est pas la chose la plus sensible à faire, mais tu oublies toujours de chercher la sagesse derrière ses paroles revêches. Koralyne, aussi paumée et en besoin d’aide soit-elle, joue un jeu dangereux. A quoi ça lui servira de prouver aux vampires ‘végétariens’ que ce n’était pas sa meute qui les a tué mais un chasseur humain ? Nous sommes les ennemis naturels des sang-froids, les tuer et le faire avec fierté, c’est notre devoir. Va révéler encore un peu plus à des sang-froids qui nous sont totalement inconnus – et dont on se fout pas mal de l’opinion ! – qu’il existe des humains connaissant leur secret et s’en prenant à eux, et on aura quoi ?! Encore plus de problèmes sur les bras. Le problème, c’est pas Koralyne. C’est les belles illusions qu’elle a. On a pas forcément besoin de ça en plus, et, Paco, instinctivement, le sait. »
Elle savait qu’Enzo voudrait répondre et lorsqu’il entrouvrit les lèvres, elle leva en l’air la cuisse de poulet qu’elle venait de saisir entre deux doigts. Elle n’avait pas fini. Autant mettre les choses à plat une bonne fois pour toute, que tout soit clair. Après tout, après la révélation de ce début de soirée, ils n’en étaient plus à marcher sur des œufs pour ces vieux débats rabâchés depuis des mois.
« Il le sait parce qu’intégrer des étrangers à la meute, c’est naturellement intégrer des visions extérieures à celles que nous nous sommes forgés et transmis. Des visions qui ont certes élargies nos connaissances sur le monde qui nous entoure – les sang-froids dits ‘végétariens’, les chasseurs… – mais qui ont aussi modifié notre vision des choses. Je ne me permettrais pas de juger si c’est en bien ou en mal. Mais Paco est la mémoire de notre meute, de la façon de pensée qui a toujours été la nôtre. Il fait son devoir moral en te rappelant que tu prends des risques, même s’il le fait en te prenant à rebrousse-poil. »
Elle prit une bouchée de sa cuisse de poulet – à force de l’agiter sous son nez, ça lui donnait faim. Laissant le temps à Enzo de digérer son discours tandis qu’elle mâchait, elle avala la viande lorsqu’elle le vit rouvrir la bouche. Non, elle n’avait toujours pas fini.
« Prendre des risques, c’est ton rôle, en tant qu’Alpha. Ca vient naturellement avec les choix qui collent aux responsabilités. Mais c’est pas comme aux jeux : pile tu gagnes, face tu perds. Qui sait ce qu’il en aurait été si on avait refusé le traité avec les Cullen, et repoussé les Quileutes ? Les Cullen seraient partis dans une autre ville, peut-être bien à un endroit où il n’y aurait pas d’Enfants de la Lune pour veiller sur la population humaine. Tout ce drama avec l’arrivée des Volturis aurait eu lieu quand même. Sans renfort les Cullen seraient on ne sait où et dans quel état, et les humains du coin seraient soumis à on ne sait quel sort. Les Quileutes auraient probablement péris, trop peu nombreux pour s’opposer aux sang-froids, mais avant ça ils nous auraient créé une sale réputation. Lorsqu’on aurait appris tout ça, tu t’en serais voulu à mort, aurait fait la tronche pendant des jours et des jours, et pris des décisions stupides du genre de faire confiance à n’importe quel prétendu ‘végétarien’ qui passe. » Elle appuya sa cuisse de poulet dans son assiette comme si elle s’appuyait sur une canne. « Ce que j’essaye de te dire c’est que tu n’es pas voyant, et que même si tu l’avais été, il n’est pas dit que cela t’aurait aidé à faire le meilleur choix ou à prendre les meilleures décisions. Ce n’est pas la faute des Quileute, ni de toi, et même s’il me serait facile d’accuser les Cullen, je ne suis même pas sûre de pouvoir leur mettre ça sur le dos. Leur seul tort c’est de ne pas s’être encore tiré au Groënland pour régler leurs petites histoires entre immortels givrés. » A ces mots, et malgré son ironie, son visage très sérieux montrait bien que l’idée lui aurait paru tout à fait satisfaisante à elle : que les sang-froids s’entretuent entre eux, c’était leur problème, ça en ferait moins sur la surface de cette pauvre Terre. « Maintenant, on est dans la mouise, et on y est tous ensemble. Alors il ne s’agit pas de s’enliser dans les regrets mais de faire ce qu’on sait le mieux faire : tuer des sang-froids et protéger les humains. » Elle enroula une mèche de cheveux autour de son index gauche – pas encore souillé par la graisse animale – avec un sourire malicieux. « Voit ça du bon côté : maintenant que je sais qui sur frapper, je peux me passer les nerfs sur quelqu’un d’autre que les Cullen. »
Et elle mordit dans sa cuisse de poulet à pleines dents, affamée par son grand discours. Indiquant ainsi à Enzo que maintenant il pouvait parler.
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Sujet: Re: Goodbye, my almost lover [Sora]
Goodbye, my almost lover [Sora]
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